J’essayais de lui prendre la main lorsqu’elle l’esquiva violemment et se leva.

-POUR MON BIEN MALICK ? COMMENT ÇA POUR MON BIEN ? DONC TU PENSES QUE TU AVAIS UN QUELQUONQUE DROIT SUR MOI POUR ME CACHER UNE CHOSE AUSSI IMPORTANTE ? MAIS POUR QUI TE PRENDS TU POUR M’AVOIR CACHÉ QUE J’AVAIS ÉTÉ ENCEINTE ET QUE J’AVAIS FAIT UNE FAUSSE COUCHE ?

Je suis resté une bonne minute sans voix, mon cœur battant à un rythme incontrôlable.

Je m’aplatissais, Yaka en profitait et me criait dessus. Et Dieu sait que j’ai du mal à me contrôler quand on me crie dessus, ce qui n’arrive presque jamais. Je n’aime pas le manque de respect, ça me met hors de moi.

-Yaka, lui dis je très étonné par le ton avec le quel elle m’a parlé. Est-ce que tu t’es un peu entendue parler ? Non mais qu’est qui te prend ? Tu as raison, je n’avais aucun droit sur toi mais j’ai quand même pris la décision de te le cacher parce que je savais qu’après avoir perdu Séba, savoir que tu as été enceinte de lui et que tu avais perdu le bébé t’aurais anéanti. Mais surtout, si je te l’avais dit, vu ton état en ce moment, ta mère aurait été forcément au courant. Heureusement qu’au moment où le docteur m’en a parlé, elle était à ton chevet. Depuis ce matin, elle appelle et envoie des messages pour me demander si tu m’as satisfait, si je t’ai trouvé pleine et depuis ce matin, j’essaie de trouver un moyen de lui dire que je ne lui donnerai pas ce drap qu’elle réclame tant. Et si elle insiste, c’est parce qu’elle y tient tant et surtout parce qu’elle doute de toi. J’ai quand même pris cette décision parce que je sais que malgré tout ce qui venait de se passer, la mort de Séba, ta tentative de suicide, ta dépression, savoir que tu étais enceinte aurait énormément déçu ta maman et elle ne te l’aurait jamais pardonné et je sais de quoi je parle. Tu as raison de m’en vouloir mais pas de me crier dessus comme tu l’as fait. Depuis hier, j’ai remarqué que tu n’étais pas dans ton assiette et je t’ai compris et j’ai essayé de te mettre à l’aise, de te décrisper. Et je te jure que si tu ne m’en avais pas parlé, je n’en aurai jamais fait cas car ce n’est pas pour ça que je me suis marié avec toi. D’accord, tu as fait une fausse couche. J’ai décidé délibérément de te le cacher parce que ça, je ne pouvais pas le gérer ni prendre le risque que cela te détruise à jamais parce que tu étais plus que fragile en ce moment. Et tu as parfaitement raison aussi quand tu dis que je ne suis personne pour t’avoir caché que tu étais enceinte et que tu avais fait une fausse couche et pour avoir décidé de tes futures relations avec ta mère en ce moment là. Mais ce n’est pas moi qui t’aie enlevé ce bébé.

-Malick, peu importe les raisons qui t’ont poussé à me mentir, je ne te le pardonnerai jamais, sois en sûr. Me répond t-elle en se levant pour sortir.

Je la retiens alors

-attends ! Si tu as cru que j’allais te répudier parce que tu n’es pas vierge, je te répondrai juste que c’est parce que tu ne me connais pas. J’ai bien vu depuis hier que tu m’évitais et que dés que je t’approchais, tu me fuyais. J’ai cru que c’était parce que tu avais peur que je sois déçu parce que tu n’étais pas vierge et j’ai tout fait pour te mettre à l’aise. Mais en réalité, tu as fais tout ça pour ne pas que je te touche hier et aujourd’hui, tu crois pouvoir utiliser ce que je t’ai caché comme prétexte pour que je ne le fasse pas. Je te rassure, je ne te toucherai pas. Celui qui devrait parler et se plaindre ici, c’est moi mais je ne le fais pas parce que vierge ou pas, j’ai voulu de toi dans ma vie, je le savais et j’ai fait des pieds et des mains pour t’avoir dans ma vie. Et tu penses avoir quelque chose à ne pas me pardonner ou à dire ? Tu ferais mieux de te remettre en question. Et si tu veux trouver un prétexte pour divorcer et si tu es avec moi par reconnaissance et que là, tu penses que tu ne me dois plus rien parce que selon toi, j’ai fait le mauvais choix de vouloir te protéger, demain tu peux retourner chez toi. En fait toi, tu ne réfléchis même pas.

YAKA| le poids de la superstitionWhere stories live. Discover now