Fighter

Chapitre X : Coma

Le corps meurtri il était impossible pour Dayana de faire un seul geste. Ses yeux refusaient de s'ouvrir et ses oreilles refusaient de capter le son correctement. Elle était dans l'obscurité la plus totale. Elle sentit soulever après ce qu'il lui avait semblé être des heures d'agonie. La jeune femme rassurée de ne pas avoir été abandonnée à son pauvre sort relâcha quelques secondes ses muscles avant qu'ils se contractent de nouveau à cause d'une vague de douleur. Ses paupières se décollèrent doucement. Tout ce qui était autour d'elle était floue et tournait. La brune cherchait un point de repère pour se situer mais avant même d'avoir pu voir quelque chose elle s'évanouit à nouveau. 

Alec et Jace avaient été les premiers à voir le corps de leur amie voler à travers le champs de bataille. Ils n'avaient pas plus réfléchi et avaient foncé têtes baissées sur le monstre en face d'eux mais avant qu'ils ne l'atteignent elle disparu. Tous les combattants s'arrêtèrent perdus. Ils ne comprenaient pas ce qu'ils s'étaient passés. Jace, lui, ne se posa pas mille et une questions. Dès que la bête s'était évaporée, il avait couru auprès de sa soeur de coeur. C'était une scène d'horreur qui se présentait à lui. La brune baignait dans une mare de sang, ses vêtements étaient déchirés dans tous les sens et les trous laissaient une vue plongeante sur de profondes plaies. Le blond s'agenouilla près du corps de Dayana et commença par prendre son pouls. Dans un second temps il activa la rune qui permettait de soigner les petites plaies et réactiva celle qui avait protégé son corps frêle. Une fois sûr que la jeune femme était à nouveau en sécurité, Jace la prit dans ses bras et marcha en direction de l'Institut. Il ne faisait pas attention aux gens autour de lui gardant à l'esprit un seul objectif : mettre en sécurité sa soeur. À aucun moment, jusqu'à ce qu'il arrive à l'infirmerie, le jeune homme n'avait pensé à un autre de ses proches. Rapidement Jace fut rejoint par son Parabatai puis par Izzie le dernier membre du quatuor. Ils s'assirent tous les trois autours du lit de leur soeur de coeur attendant le moment où elle se réveillerait enfin. 

Le premier jour les trois chasseurs ne dormirent pas préférant admirer le balai infernal des infirmières dans la salle. Le deuxième jour, Alec assura la garde de nuit auprès de la blessée . Contrairement à la précédente, elle ne fut pas de tout repos. La patiente comme possédée se mit à crier à plein poumon. Ses yeux étaient grands ouverts mais Dayana ne semblait pas être consciente. La troisième nuit se fut à Jace de surveiller la brune. À une heure du matin la belle se mit une nouvelle fois à hurler comme si sa vie en dépendait. Le jeune homme tenta de la calmer de lui-même mais bien qu'inconsciente la brune usa de toutes ses forces et se releva de son matelas tout en continuant de crier. Afin de la maitriser le personnel encadrant fut obligé d'avoir recours à la médecine terrestre en lui injectant de la morphine mais cela ne sembla pas la calmer et elle continua de se torturer les cordes vocales pendant une dizaine de minutes encore. La quatrième nuit Isabelle veilla auprès de sa soeur de coeur. Comme les deux nuits précédentes, à une heure pilée Dayana se mit en position assise et se mit à hurler les yeux ouverts. Ce manège dura un peu plus d'un mois, les trois chasseurs d'ombres essayèrent de jongler entre la nuit de garde qu'ils s'étaient imposés auprès de Dayana, leurs responsabilités auprès de la communauté ainsi que Clary. Tous les soirs à minuits quelle que soit la personne qui était à son chevet, la dose de médicament injectée ou les runes activées la belle brune à la peau blanche se mettait à hurler dans son sommeil. Elle s'était également mise à se gratter les avants bras jusqu'au sang donnant l'impression qu'elle essayait de se débarrasser de quelque chose. Cependant une nuit où Alexander était de garde ne se passa pas tout à fait comme d'habitude. En effet lorsqu'une heure du matin sonna Dana ne se releva pas, ne se mit pas à crier ni à se gratter les bras jusqu'au sang. Au lieu de ça elle prit une grande inspiration, se tourna légèrement sur le flanc gauche où se trouvait son ami et ouvrit lentement les yeux. Elle glissa sa main jusqu'à celle d'Alec qui semblait endormi la tête reposée sur le matelas, les deux avants bras l'encadrant. 

"Alec." Tenta de murmurer Dayana d'une voix plus qu'enrouée. 

Le brun à la peau métisse ne réagit pas tout de suite. Il fallut que Dana presse sa main de nombreuses fois pour que le jeune homme sorte de son sommeil. Ses paupières semblaient collées entre elles et les cernes qui se trouvaient sous ses yeux indiquaient un grand manque de sommeil. Le chasseur d'ombre bien que le regard posé sur sa camarade ne semblait pas avoir compris qu'elle était enfin réveillée. Il fallut qu'elle chuchote une nouvelle fois son prénom pour que toutes les informations montent à son cerveau. 

" Oh mon Dieu Dana tu es réveillée ! " Se réjouit Alexander les yeux aussi gros que des sous-coupes et un sourire plus grand que son visage. 

"Infirmière" Cria le brun sans se préoccuper des potentiels voisins. 

 Une femme que Dayana n'avait jamais réellement vue dans l'institut s'approcha d'elle. À l'aide de sa stèle, l'infirmière vérifia ses signes vitaux, s'assura qu'il n'y avait aucun traumatisme cérébral puis la balada un peu partout au-dessus de son corps. 

"Eh bien vous nous avez fait une grosse peur Mademoiselle Lockwood. Tout semble en ordre pour ce soir du moins, votre fréquence cardiaque est bonne, vos yeux répondent bien aux stimulus et il semblerait que tous vos os sont de nouveau comme neuf." Expliqua la dame avec un sourire bien veillant.
"Je peux sortir alors ." Demanda innocemment Dayana. 

L'infirmière ne répondit pas. Au lieu de ça, elle tourna les talons et partit en secouant la tête et rigolant sous l'incompréhension de la brune. Cette dernière se tourna vers Alec qui n'avait pas bougé de place un sourire idiot collé au visage. Dana ne comprenait pas vraiment ce qui se passait. Bien sûr, lle savait pourquoi elle était sur ce lit d'hôpital. La jeune femme se souvenait parfaitement d'avoir été percuté par le monstre ainsi que d'avoir fait un vol plané jusqu'à la limite du champ de bataille. 

"Daniel." Murmura la patiente se souvenant l'avoir aperçu au côté de la bête.
"Dana est-ce que ça va ?" S'inquiéta Alexander face au visage perdu de son amie.
"Daniel." Répéta-t-elle.
"Non moi c'est Alec." Lui assura le brun.
"Je sais qui tu es Alec ! Daniel était là." Expliqua Dana.
"Je suis désolé. Je sais que c'est dur depuis qu'il a disparu. Je sais que tu as perdu ta moitié mais Dana il n'était pas là." Réfuta son frère de coeur.
"Il était là. A-a-alec je te promets je l'ai vu." Pleura à chaudes larmes la belle brune. 

Ne sachant pas quoi répondre, Alexander ne put que prendre dans ses bras sa soeur de coeur. La voir dans cet état pour un imbécile comme Daniel lui brisait le coeur. Il n'avait pas osé lui avouer que ce n'était pas la première à dire l'avoir vu. Depuis un mois tout l'Institut épluchait la moindre vidéosurveillance, la moindre photo de la ville afin de trouver une trace du chasseur d'ombre manquant. Il ne voulait pas non plus être celui qui lui annoncerait qu'à présent beaucoup de leurs confrères pensaient que Daniel n'était pas si innocent dans cette histoire. Alors égoïstement le brun préféra garder le silence. 

"Alec..." Sanglota Dayana pour le sortir de sa rêverie. 
"Mmh ?" Répondit le concerné. 
"Aide-moi ça brûle." gémit la brune. 

Inquiet Alec baissa la tête vers son amie. Il plongea son regard dans celui de la jeune femme et sans que l'un des deux ne s'en rend compte l'atmosphère changea et devint électrique. Plus un seul bruit ne les atteignit. Ni les gémissements des blessés ni leur respiration saccadée. Peu à peu leurs têtes se rapprochèrent et le regard de Dana se balada entre les yeux et la bouche entrouverte d'Alec. Sans plus réfléchir, la brune fondit sur les lèvres de son ami. Dans un premier temps, trop surpris ni l'un ni l'autre n'approfondirent le baiser. C'est seulement quelques secondes après qu'ils mouvèrent leurs lèvres. Ils se perdirent dans cette étreinte partageant ainsi la peur, la colère qu'ils avaient ressentis et l'inquiétude toujours présente. C'est seulement lorsqu'un raclement de gorge sonore se fit entendre que les deux jeunes personnes se séparèrent le souffle court et les joues plus rouges qu'une tomate.