La salle de vernissage

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Chapitre 45 : La salle de vernissage

Point de vue d'Enzo

Je frottais mes yeux bouffis par le manque de sommeil, j'avais passé nuit et jour à coudre SA robe, je savais qu'avec ce cadeau, elle pourrait me pardonner.

Tout ce temps passé assis en face de ma machine à coudre m'avait permis de mettre de l'ordre dans ma tête, sur ce que je ressentais pour Lucie.

Elle était une vraie muse ! Avant sa rencontre je n'arrivais pas à trouver l'inspiration pour ce bout de tissu Lila.

Il devait bien traîner ici depuis au moins 3 mois, je désespérais en me demandant s'il ne fallait pas tout simplement le ramener au studio, jusqu'à ce que je regarde Lucie dans sa tenue légère, danser lascivement. La fierté qu'elle dégageait et sa prestance avait créé un déclic.

Après notre première dispute je m'étais mis à crayonner mon modèle, à chaque coup de crayon que je mettais, je me représentais Lucie. Mon imagination n'avait plus de bornes. Je voyais la robe tantôt courte laissant voir ses genoux, tantôt longue arrivant jusqu'aux chevilles, échancrée avec un voile de taffetas violet qui recouvrait ses épaules dénudés, ou bien encore moulante avec des manches longues pendantes, mais rien n'était jamais assez proche de mon idéal.

Après notre seconde dispute qui avais mis terme radicalement à notre relation, je n'avais plus d'inspiration, je ne pouvais la voir rire qu'en l'imaginant avec quelqu'un d'autre. J'avais jeté mon carnet à dessin dans ma poubelle et m'étais contenté de me morfondre, de toute façon si ce n'était pas elle qui portait cette robe, ce ne serait personne d'autre. M'étais-je dit.

La découverte de notre victoire au concours, était pour moi un signe. On me donnait une dernière chance pour me rattraper.

J'avais dans l'espoir que la robe serait pour Lucie l'étincelle qui raviverait la flamme que j'avais éteinte par mes mots. Le croquis ne se fit pas attendre et j'arrivais non sans difficulté, à trouver le parfait modèle pour elle.

La robe devait refléter la façon dont je la percevais, ce que je ressentais pour elle. Hier, j'avais été déposer la robe chez Marion et après avoir passé deux heures à attendre Lucie, je m'étais résigné à lui laisser un message et à partir en laissant le fruit de mes efforts sur son lit.

Aujourd'hui, je devais me rendre dans la salle d'exposition qu'un de mes amis m'avait prêté pour l'occasion. Arrivée sur place, je découvrais que l'équipe était déjà là depuis 9h00 du matin et avait bien avancé dans la préparation de la décoration.

Je saluai de la tête Monica bien trop occupé à mettre en place les photographies du shooting avec Maxime pour venir me voir. Pour l'occasion, on avait décidé d'imprimer sur trois mètres de haut les photographies qui nous avaient valu le prix. Louanne, un peu plus loin discuter avec le traiteur pour le Jour J.

- Alors qu'est-ce que tu en penses ? Me demanda Arthur, le fils du propriétaire de la salle.

Je jetai un œil à l'immense salle habituellement noir et blanche. Pour la soirée, l'ensemble de l'équipe ainsi que des bénévoles de notre école avaient aidé à créer une atmosphère différente, plus hivernale, en cachant les murs noirs sous des drapés de nuances différentes : blanc albâtres, blanc lunaire, un blanc légèrement plus foncé et du gris argenté. Je savais que ces couleurs iraient parfaitement avec celles de la robe de Lucie.

- C'est juste parfait ! Vous avez été rapide, dites-moi. Lui répondis-je en lui faisant une accolade.

- Disons qu'on a pas mal de main pour aider. Je confirmais de la tête, en voyant les premières et deuxièmes année de ma fac courir partout pour installer les décors. Et toi comment ça s'est passé, tu as pu lui donner la robe ?

êtes vous prête à coucher?Où les histoires vivent. Découvrez maintenant