êtes vous prête à coucher?

Le jeu n'est pas terminé

Chapitre 32 : Le jeu n'est pas terminé

J'avais lâché Sacha pour me précipiter vers Monica, qui était dos à moi. Je lui tapotais l'épaule en espérant que ce soit quelqu'un qui lui ressemble. Elle se précipita pour m'enlacer quand elle me reconnut.

- Lucie ! Quelle surprise ! Toi aussi, tu connais des gens qui allaient à la soirée ?

- Oui, la petite copine du grand organisateur, et toi dis-moi tu es venue toute seule ?

- Non, tout le groupe. Après tout le boulot qu'on a eu depuis le début de l'année, une soirée comme ça, c'est le top pour relâcher la pression. Sans parler de nos examens.

J'avais à peine entendu la fin de la phrase de Monica. Mon cerveau était resté focalisé sur les mots « tout le groupe ». Cela induisait qu'Enzo était aussi ici. Je le cherchai du regard, il ne fallait surtout pas que je tombe sur lui. Je m'excusais auprès de Monica avant de me faire la plus petite possible pour ne pas le croiser, en me frayant un chemin parmi la foule pour rejoindre Eloïse et Mathilde au bar. J'avais des nœuds dans l'estomac rien qu'à la peur de l'apercevoir. Arrivée au bar, je me cachais derrière Mathilde en lui expliquant la situation.

- Quoi tu veux dire que le fameux Enzo est ici ? Où ça ? On va enfin voir à quoi il ressemble. Dit Eloïse, en recherchant un Asiatique dans toute la foule.

Je m'attendais à un peu plus de support quand même. Je lui offris la même expression d'exaspération qui était habituellement réservée à Marion.

- Ne t'inquiète pas Lucie, avec tout le monde qu'il y a à cette soirée, vous ne risquez pas de vous croiser.

- Es-tu sûr ? Parce qu'avec cette robe rouge flashy, c'est comme si j'étais un Gyrophare géant, tu vois ! Si jamais je le croise, je fais quoi ? Je l'ignore ? Je le salut comme si de rien n'était ? Je le frappe ? Je ne sais pas moi !

Je sentais que si ça continuait, j'allais faire une crise d'angoisse. Je pris le verre de Mathilde et l'engloutis, c'était très amer, un Ponge bien corsé je pense.

- Mais ça ne va pas Lucie ! Pourquoi tu as bu ça cul sec ? Tu risques d'être ivre ou malade, au choix.

Après avoir craché mes poumons à cause de ma gorge en feu, les filles me firent asseoir sur un des canapés rouges, où un groupe de fille s'amusaient à prendre des photos. Plus loin, il y avait Ethan et Marion qui dansaient de manière très provocatrice. Je voulais lui dire pour Enzo, mais j'avais peur de les déranger. Tant pis, je rentrerais toute seule décidais-je en me dirigeant vers les escaliers pour descendre au rez-de-chaussée. En bas, tout le monde dansait activement en sautant dans tous les sens.

Mathilde avait peut-être raison, je ne risquais pas de le rencontrer dans toute cette foule, je me sentais beaucoup plus sereine, en continuant de traverser la foule pour essayer de rejoindre le vestiaire. Une étudiante en dansant me bouscula. Si j'avais été en ballerine ou en bottine, je me serais rééquilibrée de moi-même m'évitant une chute des plus humiliantes, sauf que je portais des talons de dix centimètres. Le talon fut déstabilisé par le violent coup et je tombais de tout mon poids sur les fesses. J'essayai de me relever comme je pouvais sans me faire piétiner par les autres, quand on me tendit la main pour m'aider. Je claquais la main de l'individu qui portait sur son visage un sourire goguenard et je lui jetais mon regard le plus noir que je puisse faire.

- Je n'ai pas besoin de ton aide. Je m'étais remis debout non sans grand mal. Enzo était toujours planté en face de moi. Un sourire satisfait sur le visage.

- Ça faisait longtemps, je ne pensais pas que je te croisais ici. Et encore moins avec une telle foule.

- Oui malheureusement pour moi. Je restais sèche. Je ne savais pas du tout comment sortir de cette situation. Mon pouls s'était accéléré rien que de le voir, et même si je voulais me la jouer sévère, tout ce que je désirai, c'était le prendre dans mes bras et l'embrasser.