NEUF ; GÉNOCIDE

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- Koda ? Hé, Koda ?

Je me réveille en grognant. Bizarrement, j'avais réussi à m'endormir malgré moi avec les cris de douleur comme bruit de fond. John m'appellait à voix basse. Il ne reste que trois gardes.

- Regarde-ça.

Il tient un petit couteau derrière son dos. J'ecarquille les yeux et lui donne un coup de coude.

- On aurait pu s'échapper des centaines de fois si tu m'avais montré ça plus tôt ! Et puis, où tu l'as eu ?

- Oublie pas que j'étais enfermé poue vol sur l'Arche, chérie.

Il inspecte la pièce du regard puis poursuit :

- Y'a plus que trois gardes. On se détache, j'te passe le couteau et tu libères Miller à côté de toi. Arrange-toi pour qu'ils s'approchent.

Les trois soldats sont trop occupés à surveiller l'extraction de la moelle osseuse de la femme qui accompagnait Monroe, le vice-chancelier, le chef de la garde et Johnsson. Je fais un signe de tête discret à Nathan et glisse le couteau le long de la corde. Il est temps que je fasse diversion. Je réfléchis à toute allure à une tactique.

- Vous auriez pas une serviette ? C'est qu'j'ai mes règles et j'ai tellement un vagin large que tout coule d'un coup, j'pourrais en mourir ! Crie-je aux gardes, fière de mon coup.

Le premier soldat s'approche de moi et me gratifie d'un coup de taser. Miller lui assène un coup de pieds violent dans les côtes, le déstabilisant.

- Hé, qu'est-ce que...

Le deuxième garde n'a pas le temps d'intervenir : John s'est déjà occupé de lui. Nos amis nous acclament. Le dernier homme des montagnes doit maintenir la seringue sur la femme, et ne peut donc pas se défendre : il est alors facile de le neutraliser.

- Détache les autres. Ordonne-je à Miller.

John pend les trois hommes par les pieds et utilise les liens des autres pour leur attacher les mains.

- Écoutez-moi bien ! Proclame-je. Vous devez rester ici et vous armer de tout ce que vous trouverez.

Le vice-chancelier m'approche, se frottant les poignets endoloris.

- Et vous êtes qui, au juste ?

- Koda Chase, et j'vous promet que j'vais botter le cul de Cage Wallace. Ça vous va ?

Je fais signe à John de me suivre. Il me lance une des armes qu'il a volé aux gardes et nous nous élançons à nouveau dans le Mont Weather. Maya a dit qu'il y avait environ trois-cent personnes ici. Si l'on ne compte pas les enfants et les civils, combien reste-t-il de soldats en ne comptant pas ceux que l'on a déjà abattu ? Direction salle de contrôle. La carte que Clarke avait dessiné s'est avéré être une lecture fort utile avant son départ.

_____

Lorsque nous entrons dans la pièce, Bellamy braque son arme sur nous.

- Doucement Blake, c'est nous.

Je presse le bouton et la porte se referme derrière nous. Clarke a la main posée sur un levier. À en juger son expression de terreur, ce doit être l'arrêt de mort du peuple de la montagne. Elle hésite, je le vois dans son regard : comme lorsque j'ai abattu ce natif, dans la forêt. Mais la différence entre ma situation et celle de Clarke, c'est qu'elle s'apprête à exterminer tout un peuple.

- Comment vous êtes arrivés là ? S'étonne Bellamy.

- On est des criminels Blake, c'est pas compliqué. Et tout les gardes sont au niveau cinq, admis-je à contrecœur.

Je rejoins Clarke et pose ma main sur son épaule gauche. Elle tremble si fort que Bellamy doit venir lui maintenir la main sur le levier.

- Ensemble. La rassure-t-il.

La blonde abaisse lentement le levier. Une alarme retentit. Puis deux, puis trois, puis toutes les alarmes de chaque niveau. L'écran de contrôle affiche le même symbole de radioactivité partout. Tout les habitants du Mont Weather vont mourir, y compris Maya.

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La salle à manger est devenu une véritable morgue. Les cadavres brûlés par la radioactivité jonchent le sol, certains sont mêmes couchés sur les tables. Jasper tient le corps inerte de Maya dans ses bras. Il hurle sur Clarke, et pourtant il sait très bien qu'elle n'avait pas le choix. J'ai cautionné ce génocide... J'essaie pourtant de me convaincre que c'était nécessaire, mais seul le temps pourra m'en persuader. Mes larmes dévallent mes joues et ma lèvre inférieure tremble. C'était nécessaire. Nous n'avions pas le choix.

John me prend dans ses bras. Je ne comprend pas comment peut-il rester aussi calme devant ce carnage. Mais il nous faut pourtant l'accepter et quitter cet endroit au plus vite.

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C'est pas la fin du tome 2 les gars ! Simplement de la première partie. C'était un chapitre assez court mais je ne voulais pas trop le charger au risque de tuer le développement.

(2) PARADISE | j. murphyWhere stories live. Discover now