Partie 2

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                     Mercredi 05 décembre


J'ai entrepris quelques recherches au sein de l'entreprise. De simples questionnements parmi le personnel. Et cela finit par porter ses fruits.

Son bureau se situait au premier étage. Au numéro 138. J'ai résisté quelques temps, puis, un beau jour, poussé par une curiosité malsaine, je me suis pointé face à sa porte. Elle était fermée. Et aucun nom inscrit dessus. 

Je me suis contenté de la regarder. L'air hébété. Puis, vaincu par la crainte d'être repéré, je suis reparti. J'ai tenté de me raisonner. A quoi bon m'obstiner. C'était peine perdue. Et puis, je ne m'étais jamais abaissé à ce point. Je devais me reprendre, que diable! Passer à autre chose. Mon travail. Lisbeth. Et mes multiples conquêtes...




                      Jeudi 13 décembre


Ma résolution, ferme au départ, n'aura tenu qu'une semaine. Très vite, mes démons ont repris le dessus. Savoir coûte que coûte, voilà ma véritable obsession. Risquer le ridicule, plutôt que rester dans l'ignorance.

Sans compter, ce mal étrange qui me rongeait chaque fois que je pensais à ce qu'aurait pu être notre idylle. Aux baisers, aux caresses, au corps hésitant face à l'autre.

 A l'attrait de l'inconnu...


Je suis retourné à l'étage. Toujours cette porte close. Toujours ce manque de courage qui m'empêchait de franchir le pas.




                 Mardi  18 décembre


Une nuit, alors que Lisbeth dormait à mes côtés, ma décision fut prise. Quoi qu'il m'en coûtat, j'irais jusqu'au bout. Je tournerais cette maudite poignée qui me séparait de l'être qui avait pris possession de mon âme. Je lui déclarerais ma flamme. 


Le lendemain matin, c'est d'une main tremblante que j'actionnais la poignée de fer blanc. A cet instant précis, mon coeur battait à mille à l'heure. Prêt à exploser dans ma poitrine, soudain trop à l'étroit.

Mais la porte refusa de s'ouvrir. Malgré plusieurs pressions de ma part.

J'en fus à la fois soulagé et mort d'inquiétude. Pourquoi cette absence? Pour quelles raisons?

J'étais terrifié à l'idée que l'on  puisse ne plus se revoir. Cette angoisse sourde au fond de mes entrailles rejaillissait sur mon humeur. Mon travail m'ennuyait, soudain. Quant à la maison, je faisais vivre un véritable enfer à la pauvre Lisbeth. Irascible, violent, voilà ce que j'étais devenu.

Je ne me reconnaissais plus. Je me sentais devenir fou. Un peu comme si une volonté supérieure avait pris possession de mon cerveau. Le dirigeant, lui dictant chacun de mes actes, sans pouvoir m'y opposer.


C'est le moral au plus bas que, trois jours plus tard, me vint une idée lumineuse.












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LE DINERWhere stories live. Discover now