6 - Une soirée mouvementée

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Mes cheveux noirs, coupés au carré étaient quasiment secs et j'ai passé une main dedans pour les remettre approximativement en ordre :

- Tu veux un peu de maquillage ? A proposé Kate, campée derrière moi. Je peux te maquiller ?

Ma fossette droite s'est creusée.

- Non merci... mais tu peux boucler mes cheveux si tu veux.

Elle a eu l'air de prendre ce rôle à cœur et je lui ai tendu mon lisseur.

Je me suis installée près de son fourbis et elle a commencé à enrouler les mèches autour de l'appareil en s'appliquant beaucoup.

Je n'ai plus bougé jusqu'à ce que, quinze minutes plus tard, elle ai fini et que nous ne soyons toutes les trois prêtes à sortir. Ma chemise allait à Emilie mieux qu'à n'importe qui. Elle la rendait ravissante et sans réfléchir j'ai lancé qu'elle pouvait la garder en guise de cadeau pour avoir organisé les vacances chez sa grand-mère.

Nous sommes descendues au rez-de-chaussé où ma mère préparait des smoothies.

- Oooo que vous êtes belles ! S'est-elle exclamé. Amé, tu portes mon pantalon ?

J'ai souris bêtement et elle m'a rendu ce sourire. Durant l'après-midi ont avaient mis en place un compromis pour que je puisse sortir ce soir sans qu'elle ne m'agace. J'y allais à condition de lui promettre de dormir au moins huit heures par nuit une fois chez Emilie. Elle ne pouvait pas refuser, le déménagement c'était déjà beaucoup.

- Venez boire un coup avant de partir. A t-elle dit. C'est chez qui ?

Elle nous a distribué les boissons à la couleur des fraises et y a enfouie des pailles en carton.

- Chez Loua. Tu sais cette grande maison dans Lakewue ?

- A oui ! Le quartier des bourges !

Un rire s'est échappé d'entre les lèvres d'Emilie.

- Vous aimeriez la maison de ma grand-mère. A t-elle renchérit du tac au tac.

Ma mère l'a dévisagé un instant en souriant et Emilie a continué :

- Elle habite un manoir.

Un bruit de stupeur collectif m'est monté aux oreilles. Personne n'avait jamais parlé de manoir. Personne.

- C'est là-bas qu'on va cet été ?! A crié Kate, des paillettes dans les yeux.

- Pourquoi tu ne nous a pas prévenu ? J'ai alors demandé.

Elle a haussé les épaules, taquine, et a poursuivit.

- C'était une petite surprise d'anniversaire.

Je suis restée sur le cul comme on dit. Bouche-bée à la perspective de passer deux mois dans une sorte de château avec mes amis. Je n'avais même jamais osé rêver à une telle chose avant. Kate et moi avons sauté de joie et serré Emi dans nos bras en même temps. Je ne réalisais pas à quel point ces vacances allaient être bouleversantes mais j'avais l'impression d'être invincible.

Nous avons posé nos verres vides et nous nous sommes dirigées vers la porte d'entrée. Ma mère nous suivait, les bras croisés et les yeux pétillants.

En passant la porte, j'avais la sensation que la vie avait décidé de m'accorder une accalmie et j'en savourais la moindre seconde. L'air était chaud malgré l'heure, et le soleil commençait à peine à décliner au dessus des toits, laissant une couche pourpre dans le ciel. Comme de la peinture.

- Je crois que j'entends la musique... A dit Emi en gloussant d'excitation.

C'était probable étant donné que j'habitais à quelques rues de chez Loua Clarks.

Histoire de luneWhere stories live. Discover now