Chap. 11 Jouer contre moi

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Le match. La finale de la Winter cup. Enfin. Bonne lecture !
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Chap. 11 Jouer contre moi

[Aomine]
J'essuyai mon front dégoulinant et laissai un petit sourire m'échapper ; il avait eu raison... Je retournai au gymnase, vérifiant juste si ma meilleure amis ne m'avait pas appelé. Trois fois. Je me pressai légèrement.
"Dai-chan ?! t'étais où ?
-En train de me préparer."
Je déposai mes affaires dans ses bras.
"Maintenant, commençons."
Mon amie resta silencieuse, ne comprenant pas. Je m'engageai sur le terrain.
"Pourquoi t'être échauffé, Daiki ? Tu penses pouvoir gagner ?
-Tu as déjà perdu.
-Je suis absolu."
Je ris.
Le match commença. J'étais aux aguets, hypersensible. Je sentais chaque joueur bouger, le ballon passer de mains en mains ; et nous nous regardions sans agir. J'esquissai un mouvement et son œil brilla. Pourtant, même si je partais du principe qu'il connaissait mes mouvements, pouvait-il les arrêter ? Pouvais-je brouiller les pistes ? Je savais bien que oui, mais il me faudrait du temps.
Sakurai me fit une passe assez tendue, je ne pris pas le temps de penser et tirai, avant de narguer mon ancien capitaine du regard. La contre-attaque ne tarda pas. Son équipe n'était pas mauvaise.
"Aomine !"
J'ouvris juste les mains pour récupérer le ballon envoyé par le binoclard et m'élançai. Mon équipe n'était pas mal non plus.
Mon dribble rapide me permit de rejoindre aisément le panier ; il me suffit d'un crossover simple pour disperser le pivot et je dunkai. Si simple...
Trop simple. Je fronçai les sourcils, désorienté.
Puis je me retrouvai face à lui, la balle dans la main. Il savait que je ne ferais pas de passe. Et le crossover n'avait aucun intérêt avec lui. C'était une question de vitesse, nous le savions bien tous deux.
Je pensais trop... D'un coup rapide et brutal, le garçon frappa dans la balle pour la propulser vers l'un de ses coéquipiers. L'irrégularité de mon dribble l'avait à peine gêné et sa passe était presque parfaite. Je ne pus que contempler le tir du grand efféminé.
Mon excitation était redescendue... Je grognai : c'était ce qu'Akashi avait souhaité. Maintenant que j'étais endormi, ennuyé, il trouva bon de devenir offensif. Mais j'étais toujours présent.
Le quart-temps s'acheva à leur léger avantage. Je n'avais pas peur.
Je levai les yeux.
Accompagné de toute son équipe, un jeune homme siégeait au premier rang, assez concerné. Nos iris se croisèrent. Deux de ses amis le remarquèrent et le secouèrent gentiment en criant comme des gamines. Le rouge laissa un rire lui échapper et, charmeur, me lança un regard qui souleva mon ventre entier. Je me reconcentrai tout de suite, quoi que difficilement. Je ne devais pas le décevoir, surtout pas...
Et il y avait ce joueur, ce Kuroko bis. Je l'avais remarqué grâce à certaines trajectoires de balle que je connaissais par cœur. Akashi avait donc un nouvel atout.

Nous menions, mais l'écart était trop souple. Je vis une silhouette se lever dans les gradins. Un mouvement de tête vers l'extérieur me fit comprendre que je devais sortir. Je me pressai dehors, sans un mot.
Un bruit de balle m'attira. Il dribblait lentement, debout, une main dans une poche.
"On a pas beaucoup de temps...
-Sensei.
-Joue."
En une fraction de seconde sa position changea pour devenir agressive.
"Joue."

J'étais en zone. Grâce à lui... Il n'avait pas joué finalement, s'était contenté de m'exciter. Akashi était ennuyé. Et j'étais de mieux en mieux. Les cris dans les gradins n'existaient plus.
Pour ne pas éveiller son œil, me suffisait-il de ne pas penser ? Je tirai de n'importe où. Je dribblais comme un fou. Akashi sombra à son tour. Et son équipe se retrouva dans une pseudo-zone.
J'étais toujours plus profondément enfoui dans ce bain de bienêtre... La panthère se réveillait, après une longue sieste, bâillait, s'étirait, puis sortait ses griffes, montrait ses crocs. Rien de pourrait l'arrêter...
De là où il était, le rouge m'épaulait, sans doute sans en avoir pleinement conscience, mais c'était agréable, reposant. J'étais bien...

Le silence. Les larmes, partout autour de moi. Des cris de joie, des reniflements... Je me contentai de lever mon visage humide, ainsi qu'un poing ferme et serré. Les ovations du public ne me firent pas réagir. On donna une coupe à mon entraîneur, on nous interviewa, puis je partis.
"Aomine !"
Je me tournai vers le groupe de jeunes adultes duquel se détachait l'ancien dunkeur des Bulls.
"J'aimerais bien te parler, t'as un peu de temps ?"
J'opinai doucement.
Un bras entoura mon dos et m'emmena à l'écart, dans un coin plus calme. Là, il se plaça face à moi, me poussant à m'adosser légèrement à un muret. Proche.
"C'était un beau match.
-Tch, vraiment ?
-Beau ne veut pas dire bon. Tes matchs sont toujours beaux."
Le professeur passa une main sur son visage, puis m'offrit un sourire tendre.
"Je ne t'avais jamais vu aussi bien jouer. Ça t'as réveillé, non ?"
Je hochai la tête.
L'adulte se pencha sur moi.
"Alors je vais pouvoir jouer contre toi... Comme promis.
-Vous êtes fatigué.
-Mm, je sais... Je vais rentrer chez moi, manger et dormir... Demain, je ne m'entraînerai que trois heures. Et ça ira mieux."
Je fronçai les sourcils.
"Vous devriez juste dormir...
-Je vais essayez de négocier ça, s'amusa l'anglophone. Je pourrais dire qu'un professionnel du sommeil me l'a prescrit."
Je souris légèrement.
Il fit un pas en arrière et me fit un petit signe de main.

"Vous comprenez ?"
Un silence lui répondit ; il soupira et passa une main dans ses cheveux.
"Je ne pensais pas que j'expliquais si mal. Aomine, viens s'il te plaît."
Décontenancé, je m'avançai calmement. Il me fit signe de faire face à la classe.
"Ce sera plus simple avec un exemple. Laisse-toi faire."
Le jeune homme se cala contre mon dos ; son souffle s'échouait contre ma joue, chaud...
"Avec votre corps, vous maintenez bien la tête hors de l'eau. Puis vous passez une main sous une de ses aisselles et vous attraper son poignet."
Il me serra un peu contre lui au fur et à mesure de ses mots et de ses agissements. Je ne laissai rien paraître, mais notre position... son corps musculeux contre le mien...
"Vous faites attention à bien garder sa tête hors de l'eau et vous nagez en ciseaux, un peu comme pour la brasse, c'est le plus simple."
Il me relâcha.
"Une fois sur le bord, vous le hissez un peu, vous montez, puis vous le hissez totalement. Après, vous lui dispensez les premiers secours. Vous connaissez déjà, non ?"
Un hochement de tête général lui répondit.
"Très bien ! On passe à la pratique. Vous vous mettez par groupe de deux. Le noyé et le sauveteur. Vous ferez une fois chaque rôle."
Son regard protecteur flottait sur nous avec amusement ; il souriait légèrement. C'était un bel homme, et il le savait... Pourtant il restait fortement insensible aux nombreux yeux qui le dévoraient... Il donnait des conseils, sans qu'une seule seconde, ses pupilles ne fixent autre chose que le visage des jeunes filles... Je ne comprenais pas...
"Aomine, réveille-toi."
Sa voix chaude et douce m'extirpa brutalement de mes pensées. Il fronça les sourcils.
"Ça va pas ?
-Si, je... je pensais à autre chose..."
Il passa une main dans mes cheveux.
"Tu sais que tu peux me parler si t'as besoin..."
J'opinai, sans réussir à balayer l'inquiétude présente sur son visage encore juvénile.
Je ne pouvais lui avouer ce qu'il se passait dans ma tête... Ce que je ne comprenais pas moi-même... Lui saurait.

"Tu es absent.
-Sensei...
-Quelque chose te préoccupe ?
-Quand jouerez-vous contre moi ?
-Aomine, c'est ça qui t'ennuie ?"
Je niai et ralentis un peu mon rythme de marche.
L'homme se tourna vers moi, puis s'arrêta.
"Qu'est-ce qui ne va pas ?
-Je ne sais pas...
-Je jouerai contre toi quand je sentirai que ce sera le bon moment.
-Sensei..."
Nous recommençâmes à marcher.
"J'ai vu une rediffusion d'un de vos matchs de l'année dernière...
-Vraiment ? rit-il en se frottant l'arrière du crâne.
-Vous êtes fascinant lorsque vous jouez."
Un rire me répondit.
Nous fîmes halte devant son gymnase. Un homme entra en dévalant les escaliers.
"Taiga, dépêche-toi ! Alex va te défoncer si t'es en retard !
-J'arrive !"
Il me fit un signe de la main et se pressa également.
Je ne comprenais toujours pas la raison de cet entraînement si intensif. Il ne pouvait ne pas y avoir de raison.
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Rendez-vous demain pour assister à ce un-contre-un tant attendu, et peut-être à plus, qui sait (moi !)... Bye, Kagamine

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