SURVIVAL ♕ Shingeki No Kyojin (RivaMika) -- TOME 01

Chapter 23. Entre les mains de l'ennemi

Mikasa fut la première à sauter du Titan Cuirassé pour éviter de se faire déchiqueter par la masse de titans qui fonçaient sur eux. Ses camarades l'imitèrent presque aussi vite alors que le soldat qui, quelques secondes auparavant, les avait prévenus du danger imminent, hurlait un nouvel ordre : celui de se disperser pour ne pas dévier l'attention des titans du Titan Cuirassé, il fallait qu'ils s'éloignent.

C'était le moment parfait pour la jeune femme de disparaître à nouveau.

Dans la cohue, personne ne remarquerait la silhouette qui s'écarterait alors à une vitesse surprenante du champ de bataille, couverte par la sauvage lutte du Titan Cuirassé contre les déviants qui s'obstinaient alors à lui barrer la route. Ce n'était tout demanière pas elle, la cible du Bataillon d'Exploration, même si toute personne censée reconnaîtrait qu'une fille ayant vaincu la mort grâce à –littéralement– une bénédiction et des cadeaux divins, s'avérait être un atout sans aucun doute plus lourd qu'un garçon capable de se changer en titan.

Mais cela importait peu. Il fallait que les Bataillons d'Exploration en sachent le moins possible sur elle, et elle devait sauver Eren. Alors qu'ils se concentrent sur lui, cela l'arrangeait bien, finalement.

Elle siffla sa monture, observant la scène devant ses yeux, sans cligner ni détourner le regard une seule fois. La lutte était rude et sans merci et, même si de sa position plutôt éloignée, la jeune femmene pouvait pas voir les détails du combat –enfin, si elle l'avait vraiment voulu, elle aurait pu voir jusque dans les moindres détails évidemment : seulement, le combat en lui-même ne l'intéressait pas, seule l'issue comptait. Celle de la victoire de l'humanité, et de la défaite des traîtres.

Son doux sifflement détonnait avec l'atrocité des événements, elle se le représenta comme une fine ligne, un fil de rasoir qui la séparaitde la réalité. Elle avait besoin de ça. Elle avait besoin de se décrocher de tous ces événements, plus sanguinaires et horripilants les uns des autres, pour rester saine mentalement. Même si Mikasa savait qu'elle s'en voudrait sûrement pour ces quelques secondes de flottement qu'elle aurait pu utiliser à bon escient, sur le moment, elle s'en fichait : elle en avait besoin, c'est tout.

Parce qu'elle était toujours humaine... dans un sens.

Lorsqu'elle replongea dans une phase de concentration intense, son ouïe acérée lui indiqua, aux martèlement de sabots approchant, que sa fidèle monture avait bien entendu son appel. Elle sourit, levant la main pour caresser l'encolure de la bête au moment même où elle arriva à sa hauteur. La jeune femme se hissa en selle et fût accueillie chaudement par le piaffement excité de sa monture. Elle allait la féliciter oralement lorsqu'un hurlement bien compréhensible déchira l'air, bien plus haut que les rugissements de combat qu'émettaient les titans tout le long de leur lutte intense.

« HISTORIA ! » Hurla la voix, gutturale sous sa forme titanesque, d'Ymir.

Mikasa lança sa monture plus près du combat, même si elle n'en avait aucune envie. Se rapprocher, cela voulait dire prendre part au combat, chose qu'elle ne devait absolument pas faire : elle s'était déjà fait trop remarquer auparavant avec ses actions quelques peu irréfléchies pour tenter de faire avancer les choses dans le bon sens, et là l'occasion était trop belle. Il fallait donc qu'elle s'applique à, au minimum, rester spectatrice.

Le combat était toujours aussi violent : Ymir défendait férocement Christa –ou plutôt, Historia– des déviants qui l'avaient éventuellement prise pour cible, alors que le Cuirassé hurlait et se débattait toujours pour se défaire des autres titans.

Elle détourna le regard, presque agacée : elle n'apprendrait rien de nouveau ni en participant ni en regardant ce combat, alors que faisait-elle ? Elle risquait, ni plus ni moins, d'attirer une nouvelle fois l'attention sur elle, comme toujours. Il fallait juste attendre que les Bataillons d'Exploration s'éloignent juste un peu plus pourqu'elle puisse finir le travail discrètement.