Les A

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   Léa. Ça sonne comme un prénom enfantin. Petite fille pleine de vie et rieuse, toujours, toujours.

   Deux syllabes alors qu'il semble n'y en avoir qu'une. Lé-a. Lé-a au milieu des fleurs d'été. Lé-a parmi les papillons au printemps. Lé-a, petit flocon de neige en hiver. Lé-a, qui ne se fane jamais en automne.

   Lé-a. Deux syllabes et un drap sur vos corps enlacés et vos âmes entortillées.  Léa et toi. Toi et LE-A. Le bonheur prend un grand A.

   Lé-a, douce femme dans tes bras confiants. Ses lèvres sur les tiennes, effaçant déjà l'empreinte que j'y avais laissée. Léa, petit bout de femme au caractère en acier trempé. Léa, prunelle de tes yeux. Léa, Léa, Léa.

     Et moi? Bonne copine un peu naïve, confidente silencieuse. Journal intime effaçable et pas cher. Sentiments gravés dans ma peau. Pas pour moi, pas pour moi. Pour elle et personne d'autres, ta petite Lé-a.

   Je pourrais cesser d'arroser les fleurs en été et laisser cramer sa longue chevelure, seule et triste comme je l'ai été. Promis, ce sera rapide. Avec ton aide je pourrais même faire briller le soleil du mois de décembre plus fort, plus fort, et faire fondre la neige si belle et si pure.

  Brûlée par mes propres flammes, responsable de mon propre mal.

     Insupportable, illogique et blessante.

   La pluie m'empêche de penser librement. Mes pensée brouillées s'effacent au moment même où elles sont formulées, chassées tant bien que mal par des essuies-glaces usés par un surplus d'intempéries. Peut-être pas plus mal. Car à force, avec elle, c'est moi qui ai mal. Ta Lé-a.

E.

A travers la pluieWhere stories live. Discover now