Soleil dans les cheveux, rayons lumineux dans mes yeux. Le cœur qui bat encore un peu puis s'arrête. La mélodie qui cesse. Le morceau est terminé. L'orchestre range ses instruments. A distance, j'observe. Connaissance redeviendra inconnue parmi la foule grouillante et les fleurs disparues. Fleurs bleues brûlées par la chaleur sans personne pour les arroser.
Yeux bleutés face au soleil. Sourire jusqu'aux oreilles. Dents qui se serrent, mains dans les poches et ongles dans les paumes. Le cœur sur un nuage dégringole à la première éclaircie, envolé avec les stratocumulus qui n'existent plus. On y a cru, du haut de notre banc sur la colline. On voulait écouter la musique jusqu'au bout, mais tu es parti avant la fin. Je t'ai suivi et t'ai ramené ici. Bras dessus, bras dessous, tambours au loin.
Reparti d'où tu étais venu, bien trop vite pour marquer mon être au feutre noir indélébile. Tu as seulement taché mes bras à l'encre bleue. Le même bleu que cette petite fleur. Le même bleu que ses yeux. Le même bleu que les tiens. Vouée à vivre dans un océan, perdue à l'intérieur de ces iris troublants.
En m'avançant vers toi l'eau est restée calme. Les profondeurs insondables ont gardé leur place. Je me reflète dans la surface de ton regard pur et me dit que c'est fini. Piano battant dans ma poitrine ne produit plus le moindre son.
Et ton beau regard redevient, en une seconde, le regard d'un inconnu au milieu de la foule.
L.
En parlant de feutre indélébile... Si vous en mettez sur un objet et que vous frottez la tache avec du dentifrice, la marque s'efface. Ça ne marche peut-être pas avec tous les dentifrices cela dit.
