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     Tu as envie d'écrire, mais tu n'y arrive plus. Tu as envie de dormir, mais Morphée ne vient plus. Mirage sanglant ou reflet de ton espoir, paillette dorée tombée sur scène comme un flocon tombe sur le sol en hiver. Invisible quand isolée. Comme nos actes les plus braves, les plus doux. Comme tout ce que tu entreprends.

     La pluie martèle la vitre dans ton dos, les oiseaux se resserrent les uns aux autres pour un peu de chaleur. Toi, tu as trop chaud, emmitouflée dans tes sales pensées et tes projets nauséabonds de candeur. Ta rancœur t'étouffe, m'étouffe, vous étouffe, plus d'air, plus d'air... Rien que du vide aseptisé. Quoi? Il a de nouveau raté un battement? Quand penseras-tu enfin à le faire changer, ce cœur défaillant ? Il est seulement trop plein, dis-tu? Bien. Débarrasse-toi de cette éponge qui se gorge de tout ce qui l'entoure. Un souffle dans l'oreille, une étincelle dans les yeux, une main dans les cheveux, un éclat de rire, une bribe de conversation... Jette tout ça et éparpille-les dans le noroît. Avant qu'il ne soit trop tard.

   Tu ne veux pas, me réponds-tu? Folie! Rien ne t'appartient plus. Même le sommeil t'échappe, n'est-ce pas? Pauvre enfant, pauvre enfant... Encore une fois, tu t'es perdue. Attrapée par les gouttes d'eau derrière toi. Et tous tes acquis se retrouvent envolés, dispersés, lavés par la pluie qui continue de couler.

     Et qui coulera toujours. Il suffit d'apprendre à danser sous la pluie, à éviter les gouttes. Passer à travers la pluie.

A travers la pluieМесто, где живут истории. Откройте их для себя