25

104 21 54
                                    

Un bruit sourd et quelques lumières sortirent doucement Emma de son sommeil. Il faisait encore nuit noire, une nuit profonde et encore pleine. Emma tentait de comprendre, ouvrant faiblement ses yeux, et tentant petit à petit de comprendre ce qui la réveillait. Après un certain moment, les bribes de cris qu'elle entendait la sortirent définitivement de sa somnolence, et elle restait bouche bée, ne sachant ce qui arrivait. Regardant autour d'elle ce spectacle inattendu.

En effet, le camp tout entier était en flamme, et les serviteurs couraient un peu partout pour tenter d'éteindre le feu, et pour tenter de se protéger. Soudain elle vit une nouvelle explosion apparaître derrière une tente, qui s'ajoutait à ce paysage d'horreur.

Paniquée, en se rendant compte que Michael était en danger, elle écarta ses bras attachés, et les cordes qui la retenaient cédèrent, avant qu'elle ne se lève en trombe.

Elle accourut à la tente consumée de Michael, soulevant le drap brûlé, et fut soulagée de voir qu'il n'était pas à l'intérieur, mais le cœur battant en voyant qu'il était alors disparu. Elle se tourna alors dos à sa tente, la respiration incontrôlable, et le pou élevé, posant son regard un peu partout, tentant de l'apercevoir, malgré la fumée, les cris, les pleurs, et les flammes.

Elle alla soudain rapidement à l'habitat en face de celui de Michael, et attrapa devant celui-ci, par le col, la servante Neptune, qui apeurée, pleurait toutes les larmes de son corps.

- Où est Michael ? Lui demanda Emma en la soulevant du sol, ne laissant que peu d'espace entre les deux femmes.

- Euh, j-j-je, je sais pas, je sais pas ! Criait-elle.

- Où est-il ?!!

- Là-bas ! Il est à l'explosion. Bégayait-elle tremblante.

Emma la relâcha, la laissant s'écraser lamentablement sur le sol. Elle se tourna alors vers l'explosion qu'elle avait aperçue plus tôt, la regardant inquiète, et se dirigea lentement vers celle-ci, tentant d'apercevoir le lieu derrière les habitats voilés. La peur au ventre de voir ce qu'elle était incapable de voir.

Elle arriva enfin sur le lieu presque désert, la cendre volant un peu partout par le vent. Soudain, alors qu'un immense nuage de fumée noire se dissipa partiellement, elle vit le corps de Michael, allongé sur le sol, semblant sans vie.

- Michael !!!

Dans un cri, elle accourut jusqu'à lui, avant de se jeter à genoux à ses côtés, en larmes. Les mains tremblantes, elle souleva doucement le dos de Michael, pour venir prendre le haut de son corps dans ses bras, le serrant contre lui.

- Michael, Michael. Pleurait-elle.

Elle colla précipitamment, son oreille contre son torse, et hurla de soulagement, quand elle entendit les battements de son cœur, résonner dans son corps.

- Oh Michael. Continua-t-elle de le bercer, les joues trempées, dans son inconscience.

Le jeune homme respirait faiblement, le corps semblant totalement dévêtu d'énergie, épuisé presque à la mort.

Emma rouvrait soudain les yeux pour les poser sur son visage parfait, posant sa main sur sa joue, caressant celle-ci en s'exaltant de sa douceur. Ses boucles noires qui se tordaient frissonnantes à ses doigts. Sa lèvre tremblait de chagrin, et son visage était totalement perdu dans cette panique effrayée.

Un mouvement lui fit relâcher ce regard, et elle vit Ojko, quelques mètres plus loin, qui se relevait du sol, semblant blessé, chose pourtant presque impossible. Les êtres universels sont quasi-invincibles.

- Est-ce ta faute ? Demanda-t-elle à voix basse, interpellant Ojko qui ne l'avait pas remarquée.

Celui-ci semblait presque dans les vapes. Il posa ses yeux sur elle, et quand il posa ses yeux sur Michael, il sursauta brusquement, en retombant au sol sur le dos.

- Je t'ai posé une question. Lui disait-elle en ne tentant même pas de calmer sa respiration accélérée par la colère, Michael entre ses bras serrés, son visage dans son cou.

- Je.... Ce, je...

- EST-CE QUE, C'EST DE TA FAUTE ?! Hurla-t-elle alors que ses yeux commençaient à briller d'une lumière aveuglante.

Ojko était incapable de répondre, le souffle coupé de peur. Alors Emma, tremblant maintenant de haine, déposa délicatement, de la douceur d'une mère, son homme sur le sol, embrassant longuement son front, et se leva de sa position, pour venir s'approcher dangereusement d'Ojko.

Elle s'agenouilla devant lui, les yeux grands ouverts, et attrapa sa gorge entre ses doigts se serrant. Elle approcha son visage du sien, les yeux l'aveuglant tant ils brillaient du pouvoir instable qui s'agitait maintenant.

- Est-ce, ta faute ? Lui demanda-t-elle dans un murmure.

Il tremblait, croisant son regard au sien, ne croyant pas ce qu'il avait vu.

- Qu'as-tu créé ?

La WeyterOù les histoires vivent. Découvrez maintenant