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- Merci. Lui disait-elle faiblement.

Michael ne répondît rien, pinçant simplement ses lèvres à ses dires, toujours dans cette position en tailleur.

- Pourquoi fais-tu cela ?

- Tu avais l'air épuisée, je m'inquiétais.

- Pourquoi fais-tu cela alors que tu es tout contre moi ?

Michael ne répondît encore rien, songeant réticent. Il était devenu automatique pour lui de se mettre sur la défensive dans ce genre de situation en sa présence.

- Michael, quelque chose ne va pas, ne vois-tu pas que tu es prisonnier dans tes propres dilemmes ?!

- Je ne suis pas prisonnier.

- Oh que si Michael, je te connais mieux que personne, et je sais que tu ne me l'avoueras pas de toi-même, mais laisse-moi juste te dire ce que je comprends. Au fond, tu as une sorte de certitude que tu te caches, où tu te mens à toi-même, qui fait que tu ne peux pas t'empêcher de regretter tout ça, tout ce que je suis en train de subir. Mais d'un côté, tu es très rancunier de l'épreuve que je t'ai fait vivre, qui je le reconnais, n'a pas dû être facile. Mais ce que depuis la veille je tente de te faire comprendre, c'est que je n'y peux rien, tu dois comprendre que je me bats, contre cette douleur, pas contre toi.

- C'est tellement incertain. Songeait-il.

- Michael, je t'en prie, ne sois pas naïf, ne vois-tu pas que le projet d'Ojko est abominable, comment peux-tu ne pas réagir à ça ? Lui demandait-elle véritablement triste.

- Quel projet ? Lui demandait-il. Il est vrai, il ne le connaissait pas.

- Le projet qu'Ojko m'a présenté, quand vous êtes venu me chercher au palais.

- Oh, je ne l'ai pas entendu, j'étais trop loin, je parlais avec Neptune. Disait-il embarrassé.

- Trop loin ? Était-elle confuse, avant de réagir. Oh, je vois... Ojko est bien plus malin que je ne le pensais.

- Quel est ce projet ? Lui demandait-il curieux de savoir ce qu'on avait écarté de son savoir.

- Ojko a pour projet de détruire une partie de la population universelle à l'aide d'un autre être qui lui serait semblable. Et comme il sait qu'il ne pourra pas me diriger, il m'a demandé...

- Michael, mon garçon ! L'appelait Ojko en arrivant près de lui. Que fais-tu à lui parler, tu sais bien qu'elle est toxique pour toi, dis-moi, mais qu'est-ce qu'il te passe par la tête ?! L'engueulait-il presque.

- Elle avait l'air fatiguée, je suis juste venu l'aider un peu. Se défendait-il.

- L'aider un peu ?! Mais tu sais autant que moi qu'elle ne le mérite pas ! Je ne veux plus te voir lui parler, regarde ce qu'elle t'a fait, et comme elle essaie de te manipuler pour pouvoir s'enfuir. N'est-ce pas ? S'énervait-il.

- Mais dis-moi Ojko, Michael est quand même un adulte à ce jour, un peu naïf, mais un adulte qui, me semble-t-il, est libre de faire ce qu'il veut sans avoir quelqu'un qui le gronde comme s'il avait six ans. Lui disait Emma les sourcils foncés par l'autorité qu'exerçait Ojko sur Michael.

- Continue à parler traîtresse, et je te ferais périr dans le feu de camp. La foudroya-t-il du regard.

Immédiatement, Michael eut des flashs de ce qu'Emma lui avait montré la veille. Elle, brûlant sur un bûcher, avant qu'il ne ressente cette douleur de la voir morte, infiniment plus fort. Il plongea son regard dans celui d'Emma, la peur grouillant en lui, il n'était pas capable de la voir mourir.

- Aller, lève-toi mon garçon. Lui demandait Ojko.

À contre-cœur, Michael obéit, et se leva pour laisser Emma, n'en sachant toujours pas plus sur ce projet qu'on ne lui disait.

[...]

La nuit était de nouveau tombée, très rapidement, grâce à Emma. Michael cogitait dans sa tente, tentant en vain de prédire ce que pouvait bien être ce projet. Il songea à tout ce qu'Emma lui avait dit dans la matinée. Il savait qu'elle avait raison sur un point. Il était perdu dans ses dilemmes, et il savait très bien qu'il devait faire le trie, et choisir définitivement dans quelles idées il s'engouffrerait, et dans quels sens il irait.

Il ne supportait plus de se torturer l'esprit. Alors, il se leva, et sortit de sa tente, avec un mal de crâne affreux. Quand il se tourna vers Emma, il vit qu'elle dormait, toujours dans cette position qui devait être très désagréable pour elle, songeait-il. Il se dirigea alors, inconsciemment, le regard vers le sol et les mains dans les poches, vers le tas de sacs de la troupe qui formait une sorte de pyramide. Des vêtements s'échappaient des ouvertures des bagages, des papiers, des coins de livres, des armes en bois. Michael attrapa alors une feuille traînante, et la regarda après l'avoir dépliée. Dessus il y avait une sorte d'explication pour aider à la confection d'un feu, ou d'un habitat de secours.

Il la reposa, ne lui trouvant rien de bien intéressant, et en attrapa une autre qui traînait. Sans trop d'importance. Puis une autre. Curiosité grandissant. Des mots clés.

La WeyterWhere stories live. Discover now