L'envie d'aimer - Tome 1

Lysa - 11 -

Par le passé, pour un homme, j'ai fait le tour du monde et mis le ciel en bataille. Or, je me suis retrouvée coincée dans son univers machiavélique, déplorant très vite mon choix tout autant que mes faiblesses.

– Non, laisse tomber. Il serait plus prudent de rentrer.

– Putain, qu'est-ce que tu nous fais, là ?

Irrésistible ou pas, je méprise ma raison, je méprise mes émotions, je me méprise moi-même de mon manque de connaissance en l'amour et de ses séducteurs d'antan.

Ça t'apprendra à être si naïve, pauvre fille.

– C'était une regrettable erreur, d'accord ? Ça ne se reproduira plus, c'était juste un accident !

Ethan s'empresse de déverrouiller son portable, m'envoie la lumière en plein visage. Ma main décale brusquement son écran sur le côté.

– Une erreur ? Si j'insistais un peu, te baiser était une simple formalité !

Je ne tolère en aucun cas que l'on vitupère d'odieux propos sur ma personne. Cet homme, cet immigrant est méconnu à ma vie. J'ai vécu dans la liberté conditionnée, bien conforme et bien taillée aux règles de la maison, ce n'est certes pas lui, à présent, qui va m'imposer ses exigences.

– D'une, je ne baise pas ! Et de deux, je ne suis pas comme toutes ces salopes que tu te tapes, y compris celle d'hier !

Quelle illusion d'avoir cru qu'il pouvait être un humain, tout à fait normal !

Décidément, sur cette Terre, les gens sont tous de véritables tarés ! Pas un, pour rattraper l'autre !

Ethan sur les talons, je retourne vers le club house en mode accéléré. La douce lumière du clair de lune se fait curieuse, dévoilant sa robe blanche à l'écart des gros nuages. Je suis certaine qu'elle va tout lui raconter à lui, là-haut, et qu'il va encore m'envoyer ses foudres pour me châtier !

– Qui te fait croire que je l'ai baisée ? Tu n'en sais rien du tout !

– À coup sûr, tu l'as fait pour en accrocher une de plus à ton tableau de chasse, tout comme tu essaies de le tenter avec moi !

– Pourquoi t'être laissé séduire, alors ?

– Parce que tu m'as prise de court ! Voilà, la raison du pourquoi !

– Mademoiselle exagère en prétextant que je l'ai dupée ? Tout à l'heure, tu étais à deux doigts d'écarter les cuisses telle une vulgaire traînée !

De rage, il profère des paroles méprisantes. Mes yeux agressifs le fixent avec animosité tel un démon sorti tout droit de l'enfer.

Mais pour qui me prend-il ?

– Je te signale que je ne desserre pas les jambes avec autant de facilité que tu trempes ton... Ton... Ton espèce de machin avec quoi, tu appâtes les filles !

Merde, arrête de bafouiller. Ressaisis-toi, bon sang !

– Cette espèce de machin s'appelle une queue. Et tu devrais la goûter, ça réduirait ta frilosité.

– Je ne suis pas une coincée ! Tu ne me connais pas ! Et je n'ai aucune envie de te... de te... Oui, c'est ça ! De te vider les couilles !

Sa large carrure se place face à moi, me bloque le passage. Notre duo d'injures est intense, semblable à un brasier qui crépite à grand feu avant d'éclater telle une bombe.