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Si Abbie avait un regret, c'était de ne pas avoir remarqué plus tôt que la voie sur laquelle elle s'était engagée n'amenait à rien, ou du moins rien dont elle puisse être fière. Elle avait tardé à réaliser que son atout principal aujourd'hui n'en serait peut-être pas toujours un, qu'elle ratait sûrement quelque chose. Il n'y avait que deux options pour les gens comme elle : être populaire auprès des autres lycéens ou bien être détestée par tout le monde. Heureusement, elle avait toujours fait partie de la première catégorie, ou presque. La réalité était bien plus compliquée : on l'adulait autant qu'on la haïssait. Bientôt cela changerait, c'était sûr, les règles sociales ne seraient pas toujours les mêmes. Elle finirait bien par quitter le lycée et sa zone de confort, son terrain conquis.
Elle ignorait à quel moment elle avait fini par prendre conscience de sa triste situation mais les faits étaient là : Abbie était malheureuse. Sous ses airs fiers et confiants, l'adolescente était assurément triste et inquiète.
Si la vie d'Abbie avait été une fiction pour adolescent, elle serait l'une de ces populaires.
En vérité, tout chez elle n'était qu'apparence. Elle portait sans arrêt un masque d'estime de soi fait de paillettes et de condescendance. La réalité était bien plus terne et pathétique : Abbie n'avait qu'une déplorable opinion d'elle-même. Peut-être que sa remise en question s'était effectuée lorsqu'on lui avait dit pour la première fois que tout chez elle était faux. Elle ne se souvenait plus de l'auteur de ces paroles, sûrement un adolescent dont le taux d'alcool aurait délié la langue lors d'une fête. La lycéenne était bien la première à admettre que tout en elle était factice mais jamais à voix haute.
Si la vie d'Abbie avait été une fiction pour adolescent, elle serait l'une de ces populaires, amie de l'antagoniste.
Abbie avait compris qu'elle devait changer. Impérativement. Vite. Elle ne pouvait continuer sur cette voie, déchirée entre le confort de sa vie actuelle et un mal-être grandissant. Elle avait peur, peur de devenir marginale mais en même temps sa honte d'elle-même était trop forte. Cela ne pouvait durer plus longtemps. Tant pis si elle était ce que la société recherchait, elle devait se « désadapter » ou du moins devenir une autre personne. Elle voulait être originale et ce par tous les moyens.
Si la vie d'Abbie avait été une fiction pour adolescent, elle serait l'une de ces populaires, amie de l'antagoniste. Les lecteurs l'auraient regardée avec dédain, traitée de chien sans personnalité.
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Il va falloir vous contenter de cette introduction pour l'instant puisque je n'ai rien écrit d'autre pour l'instant (et je suis très lente en plus). J'espère qu'elle vous aura mis l'eau à la bouche pour la suite...
