INTRO | Le grand malheur de sa vie

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                        Raleigh n'avait qu'un seul malheur dans la vie, celui d'être gentil

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           Raleigh n'avait qu'un seul malheur dans la vie, celui d'être gentil. Pas simplement poli mais véritablement bon, de la pointe des cheveux jusqu'au bout des ongles. Pire, il avait mis de nombreuses années à réaliser que ce trait de caractère pouvait être un véritable handicap. Pourtant on lui avait appris pendant toute son enfance que les gentils triomphaient, que c'était eux les héros.
Dans la vraie vie, ou du moins celle de son lycée, ça ne fonctionnait pas comme cela. Les héros étaient tout autre : plus durs, plus sombres, moins aimables. Les gens comme lui n'étaient, dans le meilleur des cas, que des amis sympathiques. Au pire, ils étaient des marginaux risibles.
Heureusement pour lui, la situation de Raleigh faisait partie de ces cas « meilleurs » : on ne se moquait pas de lui plus que des autres, on ne l'insultait pas, on ne l'ignorait pas non plus. Mais parfois il en venait à se demander si être un marginal n'était pas plus profitable que d'être cet ami invisible dont personne n'a une très haute opinion. Puis il se rappelait que la solitude était une bien cruelle compagne et que sa vie était plutôt agréable.

Si la vie de Raleigh avait été une fiction pour adolescent, il aurait été un « good boy ».

            Il ne s'était rendu compte du désavantage qu'était son caractère qu'aux premiers jours de sa deuxième année de lycée, quand il avait enfin osé déclarer sa flamme à la fille qui occupait ses pensées depuis presque un an déjà. Elle s'appelait Lyndsey. Son refus avait été délicat, parce qu'au fond elle l'appréciait, mais sans appel. Comme toutes les filles, d'après ce que l'adolescent avait cru comprendre, elle préférait les « bad boys ». C'est en entendant ces mots que Raleigh réalisa que toutes ces valeurs qu'on lui avait apprises dès son plus jeune âge n'étaient qu'un mensonge. Il n'en voulait pas à Lyndsey – il l'aimait trop pour cela - mais ses paroles le firent réfléchir. Longtemps.

Si la vie de Raleigh avait été une fiction pour adolescent, il aurait été un « good boy » et c'était comme une insulte

            Ce jour-là, Raleigh comprit qu'il devait changer. Que s'il restait ainsi, il serait probablement célibataire à vie. Certes, sur sept milliards d'êtres humains il devait bien y avoir quelqu'un qui l'aimerait pour ce qu'il était, mais apparemment cette personne n'était là où lui était, elle n'était pas parmi ces gens qu'il croisait ou croiserait dans le futur. Il devait donc s'adapter à cette société qui ne voulait pas du gentil garçon qu'il était.

Si la vie de Raleigh avait été une fiction pour adolescent, il aurait été un « good boy » et c'était comme une insulte. Les lecteurs l'auraient regardé avec dédain et balayé d'un revers de main.


Vous avez le droit de me tuer pour oser commencer une nouvelle histoire sans avoir fini toutes les autres

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Vous avez le droit de me tuer pour oser commencer une nouvelle histoire sans avoir fini toutes les autres. Mai j'ai vraiment pris plaisir à écrire les deux chapitres qui composent l'introduction et, même si je n'ai pas écrit la suite de l'histoire pour l'instant, j'ai eu envie de vous les poster comme une sorte de mini fiction introductive.

Valse no. 19  A minWhere stories live. Discover now