Chapitre 20

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Je les avais retrouvés. Mes parents. Ils me regardaient étonnés et fascinés à la fois. Je pus lire sur les lèvres de l'homme,mon prénom. Puis il le répéta plus fort.

- Kat...

J'osai :

- John...Caroline...?

Il acquiesça et me prit dans ses bras. Les larmes coulaient sur mon visage. J'avais retrouvé mes parents. C'était comme un miracle. Je n'en revenais pas. Et eux non plus. Ils pleuraient autant que moi. Je me sentis comme dans un rêve. Les câlins ne finissaient pas. Les retrouvailles durèrent pas mal de temps.

Une fois calmés, ils me reposèrent sur le siège arrière, au milieu. Je regardai dans le coffre.

Personne.

Le chat avait disparu. Je tournai la tête vers le siège à coté de moi. Il était allongé en train de faire sa toilette, me fixant d'un regard fuyant, inquiet. Je lui demandai ce qui ce passait mais il ne répondit pas. Pensant que j'avais parlé à mes parents, ceux-ci ne comprenaient pas et me demandèrent avec qui je parlais. Je leurs montrai du bout du doigt le chat qui se trouvait à coté de moi mais mon père répondit :

- There's no cats here...You are dreaming...

Ils ne le voyaient pas. Pourtant, il était là, posé sur le siège, sa tête sur mon genoux. Je les questionnai en anglais - je n'avais pas parlé anglais depuis tellement de temps- avec mon accent Français :

- You don't see him...? He's just here, on my laps...He's black...And...He can speek french...!

Ils ne répondirent pas et montèrent dans la voiture, John au volant. Les portes du ferry s'ouvrirent et nous pûmes sortir et accéder à la route. Le chat s'était maintenant assis complètement sur mes genoux et somnolait paisiblement. Caroline se retournait toute les trente secondes et me regardaient comme l'aurait fait une mère qui regarde sont bébé dormir tranquillement. Cela me gênai énormément, alors je baissai le regard. Le paysage me paraissait familier, lui aussi. Sûrement car j'avais été élevée ici, étant petite.

Le chat se réveilla et me sortit de mes pensées en m'adressant la parole :

- C'est beau...

Je le regardai et acquiesçai. 

Des champs s'étendaient à perte de vue. Des collines se dressaient de toutes leurs hauteurs. Le soleil rayonnaient et faisait briller l'herbe humide et fraiche. C'était magnifique. Le chat me fixait toujours. Il voulut parler mais s'obstina et baissa les yeux. 

- Tu allais me dire quelque chose...

Il fit mine qu'il n'avait pas écouté et m'ignora. Je reposai la question un peu plus fort et ma mère se retourna. Je fis semblant de chanter des paroles inexistante jusqu'à ce jour. Elle rigola et se remit droite, face à la route. Je menaçai le chat du regard et celui ci reprit. 

-Il va vraiment falloir que je t'avoue quelque chose...

Je lui fit comprendre que je l'écoutais.

- Tout ce que tu as vécu depuis ton accident, il va falloir que tu comprenne que...

La voiture freina brusquement. Les freins grincèrent et je me cognai la tète contre le siège de devant. Tout le monde cria et notre véhicule s'écrasa contre un camion, à contre sens. Le choc fut violent. Je contractai tout mes muscles et cachais mes yeux avec mes mains. J'entendis le pare-brise s'éclater en milles morceaux. La ceinture me bloqua la respiration pendant quelques secondes puis je pus reprendre mon souffle. Ma tête me fit un mal de chien. Je venais de me prendre un coup. Lorsque j'ouvris les yeux, je me crus dans une scène de film. Caroline se cachait le visage avec les bras. Lorsque ceux-ci tombèrent, inconscients, cela laissa apparaître son visage ensanglanté et déformé. Sa joue était écrasée contre la vitre et son cou était déboité. Quand sa tête tomba, le regard au sol, un craquement se fit entendre. Celui de sa nuque briser. Son corps était allongé de tout son long et ses pieds avait traversaient de pare brise éclaté. Quand je me tournai vers le siège conducteur, je ne vis personne. Seulement du sang. Il fallut que je regarde plus loin, sur la route, devant moi, pour apercevoir ce que je cherchais. Le corps de John avait traversé la vitre et avait atterri quelques mètres plus loin, sous les roues du camion. Il ne restait plus que son visage intact. Tout son corps avait était broyé et écrasé par le poids du camion.

Moi, je me trouvai à l'arrière de la voiture, toujours attachée, sans aucune blessure. Le chat aussi d'ailleurs, il était toujours sur mes genoux et me regardai. Je me sentis perdue. A peine, j'avais retrouvé ma famille, qu'il fallait que mon père et ma mère décèdent quelques minutes plus tard. 

Des conducteurs avaient approché la voiture et attendaient les secours. C'est maintenant que le chat se décida à parler.

-C'est la fin du rêve et du cauchemars...Kat...Tu vas retourner à la réalité...Adieux.

Il disparu d'un coup. 

Je me sentais faiblir. Je tremblais de tout mon corps. Ma tête me fit vaciller et je peinais à respirer. Je ne savais pas du tout se qui se passait. Le paysage commença à tanguer. Des bruit incessants remplirent mon crâne. Ma tête allait exploser. Il ne me fallut pas longtemps pour que je me retrouve dans le noir complet, inconsciente.

Sang toi...ma soeurWhere stories live. Discover now