Chapitre 15

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Je continuai à rouler. Seule. Clara me manquait déjà. J'avais déjà fais plusieurs heures de marche lorsque je fis une pause. Je longeais depuis ce matin  la route des campagnes. Le peu de voitures qui y étaient passées avaient ralentis devant moi et s'étaient arrêtées me demandant si tout allait bien. A chacune, je leurs répondais que oui, même si au fond de moi, la réponse était négative. Je m'étais arrêtée dans un petit village. L'église sonna. Sept heures. Le soleil commençait déjà à s'élever dans le ciel, malgré le froid qui tenaillait mes doigts et mes orteils. Le seul magasin qui se trouvait dans la rue d'en face accueillit ses premiers clients. C'était un pub. Les gens se ruèrent dedans comme un troupeau enragé. L'enseigne indiquait Le bar de Patricio. Je décidai d'aller y faire un tour. Je me pointai devant le bâtiment et quelqu'un m'aida à rentrer à l'intérieur. Je le remerciai. La salle puait l'alcool et le renfermé. Je m'installai à une table, au fond, et me glissai entre elle et le mur. Les seuls clients étaient des vieux qui parlaient fort. Leur discussion était sur le thème de la température qui faisait mourir leurs récoltes. Intéressant...

Un journal était posé sur le comptoir. J'allai le chercher et le ramenai à la table. Le titre de la page de couverture annonçait : Deux filles disparues dans la région.

L'article disait : Deux filles ont disparu de l'orphelinat Malo, cette nuit. Elles ont été vues pour la dernière fois au repas du soir, vers dix-neuf heures. Il se pourrait que cela soit un enlèvement. La premiere fille se prénomme Clara. Elle a 15 ans, elle a les cheveux coupée en carrées, blonds. La seconde s'appelle Kat. Elle se déplace en fauteuil. Nous ne savons pas plus sur son physique.  Si vous apercevez une des filles, merci de nous contacter au numéro qui se trouve en bas de la page.  Ceci est un message de la plus haute importance.

Clara...elle n'avait donc pas été retrouvée.
Je reposai le journal sur le comptoir. Je tremblai. Je ne savais pas si la solution était de fuir ou de me cacher. De foncer ou de réfléchir. De rester ou de disparaître. La question résonnait dans ma tête et j'avais beau chercher mais je ne trouvais aucune  réponses. 

Un couple entra dans la salle. Ils étaient âgées d'une quarantaine d'année. Quand l'homme se mit à parler, la langue me parut familière. C'était de l'anglais. Il s'adressa au barman. Sa voix laissait paraître que l'homme était paniqué et à bout de nerfs.

- Hello sir ! We are from England and we have lost our girl. Have you seen her ?

La femme sortit une photo de son sac et la montra au serveur.

- Je suis vraiment désolé...Je ne comprend pas ce que vous dites...

D'ici je ne pouvais pas voir la photographie. Je décidai de m'en aller jusqu'au moment ou un client ferma la porte. Je restai au fond de la salle, à l'abri des regards. L'anglais commençait à s'énerver et la tension montait. La femme essayait de le calmer en vain.

- John...please...don't talk so loudly. It's not his fault if he doesn't understand... 

John avait saisie le col du barman et celui-ci commençait à s'étouffer. 

-Arrêtez...Je suis vraiment désolé...Non...Je n'ai jamais vu cette fille...

Les vieux qui se trouvaient dans la salle observaient la scène de leur tabouret. Un d'eux s'approcha et saisi le bras de l'anglais. Il était assez bien baraqué donc l'autre se fit tout petit.

- Arrête de t'énerver ! Ici on est chez Patricio. Il n'y a jamais eu d'embrouilles ou quoi que ce soit ici. C'est pas toi qui va changer tout ça. Tu vas reposer le patron et tu vas tranquillement sortir avec ta petite femme. Personne n'a jamais vu cette fille. On ne pourra pas t'aider. 

Il avait relâché son bras et l'anglais avait desserré ses doigt du cou de l'aubergiste. Il prit la main de sa femme et repartit vers la sortie. Un client, qui n'avait toujours pas dit mot depuis le début se leva. Il se dirigea vers la porte. Le couple se retourna et ils se retrouvèrent nez à nez avec l'homme massif et imposant. L'homme voulait juste sortir fumer et il se fit comprendre en faisant signe aux anglais de dégager. En passant le seuil de la porte, la photo tomba de la poche de la femme. 

Je décidai de sortir. Je me poussai moi même et me baissai pour ramasser l'image. Je la fourrai dans mon sac à dos sans avoir le temps de la regarder. L'homme m'ouvrit la porte et je pus sortir. De nouveau dehors, le froid s'empara de moi et je me mis à grelotter. Le thermomètre, accrochés au mur de l'auberge affichait -3°. Je n'avais pas prévu assez de pulls et maintenant je me trouvai à la rue sans avoir de quoi me faire un bon repas. Je sortis seulement une compote en gourde qui se trouvait au fond de la poche de mon manteau et la mangeai. Je l'avalai en quelques secondes. Le froid et la faim me tenaillaient. Je n'avais même pas un sous. Rien. 

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Si quelqu'un veut que je mette une traduction pour la partie en anglais....dites le...ou sinon il y à Google traduction...😆

Voilà voilà.....🤗

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Sang toi...ma soeurWhere stories live. Discover now