Je dois encore trouver un titre.

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„Mon fuhrer bien aimé, mon cher père,

Comme vous devez certainement le lire dans l'actualité, tout se passe comme prévu. L'immobilisme de l'Union européenne ne sera bientôt plus. Les tensions, au plus haut avec la Russie depuis la crise Ukrainienne, monteront bientôt d'un cran. Des attaques auront lieu dans la plupart des pays d'Europe, le peuple aura peur, et l'Union s'engagera dans le conflit. Dès qu'il y aura accrochage entre les différents belligérants, le conflit se généralisera au monde entier, les principales armées s'entre-détruiront. Nous pourrons procéder à la phase finale, où nous serons accueillis en sauveurs de l'humanité.

J'ai rencontré notre contact, aujourd'hui à Paris. Nous lui avons fourni tout le matériel nécessaire pour que ses amis et lui puissent construire „les cadeaux" sans attirer l'attention. La prochaine phase devrait commencer début 2015.

Avec tout mon amour, gloire au quatrième reich,

F.

Cette lettre en disait trop et à la fois il y avait un sentiment de bien trop peu. Une petite pointe émergée d'un immense Iceberg. Cette lettre en plus de son contenu nauséabond arbore dans l'entête le fameux aigle nazi. Ses serres étreignent le monde. Comme s'il soulevait la terre, pour la porter dans son repaire. Une inscription autour du monde y figure : „Le nouveau Reich, garant et gardien du monde."

Klaus parcourt le reste des documents. Il n'y en a pas beaucoup, mais un dossier attire notre attention : des photos, et plutôt récentes à en croire les personnalités qui y figurent. Dans les têtes que l'on aperçoit, on remarque le petit Lammour, mais également d'autres têtes bien connues. La chancelière d'Allemagne, la majeure partie des présidents de partis d'extrême-droite, entouré d'autres personnes telles que Will Babe, le président de Macrosoft, la famille Bouch, la famille Rockyfeller, des patrons des grands médias,... Sur chaque photo, des têtes différentes. Le plus effarant est qu'ils arborent tous une petite broche avec un Aigle qui plante ses serres sur le monde, comme sur le courrier.

Ils se trouvent tous dans une salle circulaire, cerclée par des piliers. En son centre, sur le sol, on y trouve un étrange symbole. Un rond noir plein, duquel partent des stries tout aussi noires qui atterissent sur un autre cercle.

« C'est le Soleil Noir, dit Klaus.Il se trouve dans une salle du château de Wewelsburg. Le siège de la SS de Himmler. Ce lieu était bardé du mysticisme nazi, rempli d'ésotérisme. Des salles entières dédiées au culte de Thulé, d'autres servaient de salles d'initiation pour les futurs initiés au secret. Mais Himmler l'a fait détruire en 1945. Lorsque les Américains sont arrivés, il ne restait que la tour Nord. l'édifice a néanmoins été reconstruit et sert aujourd'hui de musée. »

« Il y a cependant quelque chose qui cloche, continue-t-il. Le musée est inaccessible en dehors des heures d'ouverture. On remarque bien, en regardant les fenêtres, qu'il fait nuit noire dehors. »

On continue à parcourir l'ensemble des photos. Au fur et à mesure, on se rend compte que tous ces individus participaient à une sorte de cérémonie. On y voit la jeune Manon, petite nièce du président du Front National français, dans une robe toute blanche, à la manière du KKK, une petite corde lui ceinturant la taille. Elle tient dans sa main une dague étrange, la lame semblant onduler, comme une flamme. Elle se dirige vers un homme noir, complètement ligoté, couché au centre de la pièce, dans ce cercle qui symbolise le Soleil Noir. On la voit ensuite plonger la dague dans la poitrine du pauvre hère, extraire son cœur, puis le manger alors qu'il semble encore palpiter dans ses mains. Le tout sous le regard approbateur et satisfait de l'assemblée.

Cependant, la personne qui semblait être le maître de cérémonie n'était jamais identifiable. Sur chaque photo où il était présent, il était visible de dos. On ne pouvait que deviner qu'il était brun de cheveux, coupés plutôt courts, et pas très grand, si l'on comparait aux autres personne présentes.

Klaus et moi sommes effarés. Que de telles soirées initiatiques puissent encore se dérouler nous dépassaient. Gusfand, lui n'affiche aucune émotion, un véritable mur. Une fois notre stupéfaction passée, Klaus repasse une deuxième fois les images.

Il s'arrête, interloqué, sur une image. Un des murs possédait une alcôve, légèrement éclairée.

« J'ai visité deux fois le Wewelsburg, je n'ai jamais vu cette alcôve. Pourtant, je suis sûr qu'il s'agit de ce lieu. Les pierres, le motif sur le sol ne trompe pas. Ou alors ils ont tout simplement trouvé un lieu similaire pour leur culte.

« Nous en reparlerons plus tard, continuons à analyser les documents »dit Enguerrand.

Le troisième document était un plan. Un grand complexe, qui comprenait des habitations, des laboratoires de recherches, des salles d'armes. Ce qui semblait être une des entrées principales donnait directement sur un aéroport, si on en croyait les indications. La première salle n'était autre qu'un quai de déchargement. Le complexe comprenait plusieurs étages, et devait s'étendre sur plusieurs hectares, vraisemblablement souterrains. L'autre entrée, qui se situait au point culminant du complexe était assez étroite, et débouchait sur un escalier en colimaçon qui descendait vers le l'ensemble des galeries. Le complexe en lui-même avait la forme d'une croix gammée.

« Sérieusement, une base aussi complexe encore non découverte, avec toutes les technologies satellites, les géo-localisations, et autre, comment est-ce possible que personne n'ait encore rien découvert ? » dis-je, assez perplexe.

« Peut-être parce que l'information est contrôlée sur tous les systèmes. Regarde encore qui est présent sur les photos. Les boss de toutes les grandes compagnies, ainsi que les représentants politiques doivent censurer les infos. »

« J'ai vu des rumeurs sur le Dark Net, dit Klaus. Certains types affirment avoir vu des soucoupes volantes avec la croix gammée peinturlurées dessus. D'autres affirment qu'ils sont tombés sur des souterrains encore actifs, sous l'Allemagne. Mais ils n'ont jamais réellement avoué où ils se trouvaient. Ces types étaient totalement paranos, avaient peur. Je ne les avais jamais crû. Aujourd'hui, je pense bien qu'ils sont tombés sur quelque chose. Je vais les contacter, voir s'ils veulent bien en dire plus en privé. »

Une fois qu'il eut envoyé ses messages, on décide d'arrêter de regarder tous ces documents et de souffler un peu. Klaus se fait un gros pétard, puis remonte à l'étage pour se le griller. Je l'accompagne.

« Donc, tu fumes Chris ? »

« Ouais, un pétard de temps en temps. La dernière fois, ça c'est plutôt mal passé je dois dire. J'étais en pleine fuite, en pleine parano et je me sentis super mal. Je suis même tombé dans les vapes. »

« T'inquiètes, tu risques rien ici. »

On parle un peu. Je lui raconte ma version de l'histoire, celle occultée par les médias. Il m'écoute avec attention. On voit que la peine se lit sur son visage.

« J'espère qu'en analysant tout cela on pourra te dédouaner. Sincèrement, c'est une des histoires les plus tristes que j'ai jamais entendues. »

Je ne dis rien, juste un sourire d'approbation. Gusfand remonte en quatrième vitesse et viens nous trouver.

« Il y a un de tes ordinateurs qui n'arrête pas d'émettre des sortes de bips bizarres. »

« C'est que la réponse est arrivée. »


L'aube d'un monde meilleurWhere stories live. Discover now