Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités

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Les attentats aux États-Unis chamboulèrent ma vision de la vie. J'étais dans un bus lorsque j'ai appris les terribles événements qui se déroulaient à New-York. Le chauffeur avait poussé le volume de sa radio au maximum, pour que tout le monde puisse écouter ce qui se passait dans la Grande Pomme. Personne ne pipait mot, la stupéfaction se lisait sur le visage de tous les voyageurs. J'étais effaré.

À peine rentré chez moi, je me jetais sur la téloche pour regarder les nouvelles. J'ai visionné ces images, ces avions en train de s'écraser sur les tours jumelles, encore et encore, pendant des heures. Cette maudite télévision repassait tous ces instantanés de souffrance en boucle, comme pour bien imprégner la terreur dans le cœur de ceux qui avaient leurs yeux rivés sur le petit écran. Au fond de mon être, je pleurais.

Toute cette histoire ne pouvait pas être vraie. Comment cette nation hyper puissante, avec ses services secrets ultras performants avait-elle pu laisser une telle abomination se produire ? Cet acte était tout simplement horrible, et comme tout un chacun, je voyais tous ces humains en train de souffrir, de hurler toutes les larmes de leur corps en fuyant l'effondrement du WTC.

Mais, au fur et à mesure que le temps passait, que les réponses à cet acte ignoble se firent de plus en plus insistantes, j'ai commencé à remettre en question la version officielle. Lorsque je voyais toutes les lois en train d'être votées, ce fameux Patriot Act, puis les bombardements sur les populations afghanes, je n'arrivais plus à croire les discours de la clique à Bush.

Mes yeux s'étaient ouverts et je ne pouvais plus les refermer. Je me rendais compte que le monde ne tournait pas rond. J'entendais les voix de détresse de mes semblables qui se faisaient de plus en plus fortes. Leur nombre n'arrêtait pas de croître, les cris devenaient un maelström continu dans ma tête. La haine, la suspicion de l'autre montaient crescendo dans le cœur des hommes.

Je voyais ces enfants mourir de faim, dans les pays d'Afrique. Regarder l'opulence dans laquelle on vivait en Occident, avec tous nos gaspillages, me répugnait. Je voyais ces femmes torturées parce qu'elles avaient simplement voulu être elles-mêmes. Toutes ces images, ces souffrances s'immisçaient en moi.

Je subissais tout ce torrent de désespoir, qui en devenait invivable. La douleur de ces êtres emplissait tout mon être, telles des lames de poignards qui se plantaient encore et encore dans mon corps. J'avais comme des serpents qui enserraient mon cœur, m'étouffaient et m'empêchaient de respirer. Ma souffrance était immense, et pendant des jours et des nuits, j'ai pleuré. Pleuré sur ce monde qui allait de mal en pis, pleuré sur toute cette merde que l'on subissait.

Je me rendis compte que toute cette misère servait une infime partie de la population. Non pas que je croie aux théories de la conspiration ; peut-être que certaines sont vraies. Simplement, lorsque j'analyse un problème sociétal, je me pose cette question : à qui profite le crime ?

Force est de constater que ce n'est pas aux petits copains de celui qui s'est fait sauter sur la place publique, mais bien à nos prétendus gouvernants et magnats de la haute finance.J'avais lu d'ailleurs quelque part que toute la clique à Bush s'était enthousiasmée du 11 septembre. Parce que l'attaque leur donnait enfin les coudées franches pour faire ce qu'ils voulaient : mettre la population mondiale sous surveillance, avec tous leurs programmes sécuritaires qui dormaient dans leur carton depuis belle lurette. Qu'ils pourraient relancer leur économie guerrière et s'enrichir en prétendant apporter un ersatz de démocratie aux pays barbares.

Chaque fois qu'un mec désespéré se fait sauter dans un bus ou sur une place publique, la réponse devient de plus en plus disproportionnée. De nouveaux conflits naissent et les rancœurs augmentent inlassablement. Et ceux qui trinquent, ce sont les gens, comme vous et moi, qui n'ont rien demandé si ce n'est de vivre une petite vie bien tranquille. Les gouvernants en profitent pour leur passer une ou deux lois liberticides en prétextant des arguments fallacieux.

L'aube d'un monde meilleurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant