Chapitre 26

16.3K 809 30
                                    

La journée est passée lentement, Giovanni est passé quelques fois pour dégonfler le bâillon et me donner de l'eau. Mon ventre crie famine puisque je n'ai rien mangé depuis hier soir. La nuit commence et je ne peux que supposer que je vais la passer dans cette position.

Partout où la corde passe j'ai l'impression d'être brulée, la douleur est insoutenable. Je sais déjà que j'en garderais les marques plusieurs jours. Je gémis de douleur quand la porte s'ouvre sur Flavio. Il me retire le bâillon sans douceur et me laisse reprendre mon souffle.

Il pose une assiette sur le bureau et s'assoit avant de se tourner vers moi. Il tire sur la corde pour m'attirer à lui. Il récupère l'assiette et une cuillère. De la soupe, il remplit la cuillère et l'approche de ma bouche. Je refuse de me laisser humilier de la sorte alors je la garde fermée.

Flavio souffle et repose la cuillère. Tranquillement il pose son regard sur moi.

- Ecoute-moi bien Kelia. C'est le seul repas que tu auras aujourd'hui. Soit tu le mange sans faire de difficultés soit je change de méthode.

Il marque une pause, son regard se fait plus sombre, plus dur. En ce moment il est vraiment effrayant. Sa main tient mon menton pour que je le regarde dans les yeux.

- J'ai les moyens de te faire manger petite, je peux forcer ta bouche à rester ouverte avec une autre sorte de bâillon, et je peux aussi te tirer jusqu'au milieu du salon pour te faire manger devant tout le monde, à toi de voir. Tu n'auras pas de troisième chance.

Il reprend la cuillère et me l'amène. Loin de vouloir subir une humiliation publique j'ouvre la bouche docilement et le laisse me nourrir comme un bébé.

Une fois l'assiette finie, je m'attends à ce qu'il remette le bâillon mais il n'en fait rien. Il se relève et commence à me détacher, je suis surprise qu'il ne fasse rien de plus.

Peut-être que je vais pouvoir aller dormir tranquillement malgré la douleur. Il me met debout sans aucune douceur et me remet ma nuisette. Flavio me tire à sa suite dans les couloirs, je commence à me méfier quand je me rends compte que nous ne prenons pas la direction de ma chambre.

Il s'arrête devant une porte et frappe avant d'entrer. Un lit trône au milieu de la pièce, Giovanni est assis sur un fauteuil à droite. Ne me dites pas que je suis dans SA chambre !

Je tremble maintenant de peur, je ne sais pas jusqu'où il est capable d'aller pour me punir. Je ne peux pas m'arracher à la prise de Flavio même si j'ai très envie de prendre mes jambes à mon cou.

Il me pousse jusqu'à Giovanni et part sans se retourner. Je baisse les yeux face au regard meurtrier de Giovanni. Il s'avance près de moi et sans prévenir m'enlève le seul rempart qui me protégeait. Je suis de nouveau nue devant lui.

Il prend tout son temps, il me regarde, me frôle, me caresse. Il joue avec mes nerfs, il joue avec moi. D'une main sur mon épaule me force à m'agenouiller.

- On ne m'échappe pas Kelia, mais tu as tenté de me fuir. Qu'avais-je dis à ce sujet ? Répond ?

Je déglutis difficilement face à sa rage. Je prends le parti de ne pas l'énerver encore plus et je lui donne la réponse qu'il attend.

- J'avais pour ordre de ne pas quitter la maison, monsieur.

- Bien, tu t'en souviens, tu sais donc aussi que tu dois être punie pour m'avoir désobéit ? Parle.

- Oui monsieur.

Sa main me relève la tête, il me regarde, malicieux. Attendez une minute, malicieux ? Tourmentée, je me demande ce qu'il va inventer.

- Normalement je devrais te torturer pour cet affront.

Il parle lentement pour me faire prendre conscience de la portée de ses paroles. Il me fait comprendre qu'il peut me torturer tout en me gardant en vie.

Je retiens mes larmes, après tout je savais ce que je risquais en m'enfuyant. Résolue à ne pas le laisser gagner, je me redresse et retiens mes larmes.

Il me fait peur, non il m'effraie mais je ne veux pas lui donner la satisfaction de me voir pleurer. L'après-midi passé attachée m'a affaiblit mais je n'ai pas l'intention de me laisser abattre.

Il me bande les yeux et m'ordonne de ne pas bouger. Ne pouvant plus savoir où il se trouve, je me tends. Je l'entends s'affairer dans la pièce, préparant quelque chose que je ne peux pas voir.


Kidnappée par erreurWhere stories live. Discover now