Chapitre 18

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Nous arrivons rapidement dans la propriété. Les deux hommes sortent de la voiture, je n'ai pas le droit d'en sortir sans permission. Marco fini par m'ouvrir et je me dirige d'un pas lent vers ma chambre.

Mais c'était sans compter sur ce cher Flavio qui m'annonce que Giovanni veut me voir dans son bureau.

Je frappe, entre et vais me mettre à genoux devant son bureau. Etrangement, cette fois il ne me laisse pas mariner et s'intéresse à moi tout de suite.

- Bonjour Kelia, comment vas-tu ?

Comment je vais ? Bah bien, si on prend en compte que j'ai été kidnappée, menacée, frappée et j'en passe. Docilement je lui réponds pour voir où cette conversation va mener.

- Bien, merci monsieur.

- Comment se sont passé les courses ?

Nous y voilà, je me disais bien. Voyons comment il va réagir.

- Ça a été monsieur.

Il me regarde dubitatif. Il réfléchit un instant, fronçant les sourcils.

- Ce n'est pas le retour que j'ai eu de mes hommes, n'oublie pas que j'ai horreur du mensonge.

Marco ne l'a pas appelé, j'en suis quasiment sûre, il n'a pas non plus eu le temps de passer le voir dans son bureau puisque Flavio m'y a emmener rapidement. L'autre semble en dessous de Marco alors ce n'est pas lui qui l'aurait appelé.

Donc ma théorie est juste, tout ceci n'était qu'un foutu test. Parfaitement orchestré par l'homme en face de moi. Seulement il n'avait pas pensé que ses hommes étaient si mauvais acteurs.

- Le fait que vos hommes aient essayé de faire semblant de vouloir me faire du mal ne change rien au fait que les courses se soient bien passés.

Il semble surpris. Mais son masque impassible revient bien vite.

- Explique-toi !

J'attends un eu avant de répondre, histoire de le faire un peu mariner. Pour une fois que je contrôle la situation.

- M'envoyer faire les courses n'était qu'un test, organisé par vous. Des hommes ont voulu me faire croire qu'ils s'en prenaient à moi, mais ce sont vos hommes. Ils n'étaient pas que deux à me surveiller, n'est-ce pas.

Je le regarde droit dans les yeux, il semble analyser ce que je viens de dire. Vu sa tête il ne s'attendait pas à ce que je comprenne aussi vite.

- Vos hommes ne savent pas faire semblant, je me suis méfiée dès qu'ils m'ont trainée dehors. Encore plus quand ils ont hésité à me frapper alors que je venais de les mettre à terre. Mais surtout, ils ont fui avant l'arrivée de Marco, juste après avoir entendu mon prénom.

Je marque une pause. Il semble énervé mais aussi admiratif. Il pensait vraiment m'avoir avec ses méthodes minables.

- Mon prénom, pourquoi des hommes qui ne sont pas supposés me connaitre connaitraient mon prénom. Pourquoi ceux sensés me surveiller auraient été au bon endroit au bon moment sans avoir peur que je ne m'échappe. Il ne m'a pas fallu longtemps pour comprendre. J'en ai eu la confirmation quand vous avez dit avoir eu un retour de vos hommes. Ils ne m'ont pas quitté d'une semelle après ça, ils n'auraient pas eu le temps de vous prévenir.

Je souris victorieuse pendant que lui est dans ses pensées. Il tourne vers mon son regard impénétrable. Il murmure tout bas.

- Intéressant.

Un moment passe encore, je me demande combien de temps je vais encore rester là ! Il m'interrompt dans mes réflexions.

- Tu peux retourner dans ta chambre, Enzo t'y attend.

Je me mets vivement debout mais je vacille car je me suis redressée trop vite. Le regard de Giovanni se fait plus joyeux sur moi. Je m'empresse de fuir son bureau pour me cacher dans ma chambre.

En effet, Enzo est dans son berceau quand j'arrive, ça devrait m'occuper pour le reste de la journée. Il va beaucoup mieux, j'ai retrouvé un petit garçon joyeux.

Kidnappée par erreurWhere stories live. Discover now