Chapitre 14

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Brusquement je relève la tête vers lui, étonnée.

- Vous ?!

Merde ça m'a échappé un peu trop vite, je m'excuse aussitôt.

- Tu ne t'en es pas douté ?

C'est à son tour de me regarder étonné.

- Au début si et puis après non, je me suis dit que c'était impossible.

Les sourcils froncé il m'observe attentivement.

- Qu'est ce qui t'a fait changer d'avis ?

Je me tortille, mal à l'aise, hésitant à lui répondre. Je ne peux tout de même pas lui dire qu'un de ses hommes m'a frappé alors que j'avais son fils dans mes bras. Il met fin à mon hésitation avec un regard noir.

- Je n'aime pas les mensonges, même par omission et je n'ai pas de patience. Parle Kelia !

- J'ai constaté qu'Enzo avait de la fièvre, alors j'ai essayé de la faire baisser. Mais en début d'après-midi rien n'avais changé. Alors j'ai voulu appeler quelqu'un pour voir un médecin ou les parents d'Enzo.

Je marque une pause, j'arrive à la partie la plus délicate. Les yeux baissés je fini le récit de cet après-midi.

- Un de vos hommes est arrivé, j'avais Enzo dans mes bras. Je lui ai demandé d'appeler quelqu'un, il m'a dit non. Alors j'ai voulu le supplier... Mais il s'est mis en colère. Il... Il... il m'a giflé, fort. J'en suis tombée par terre, sur le dos pour protéger Enzo. Et puis il m'a ordonné de faire taire Enzo qui s'était mis à pleurer avant qu'il ne recommence à me frapper.

Honteuse, je garde la tête baissé dans l'attente de sa réaction. Réaction qui ne tarde pas à arriver, sa main attrape mon menton. Il me fait relever la tête vers lui, il semble analyser mon visage, il me fait tourner la tête à gauche et à droite. Il est plus doux que ce à quoi je m'attendais.

Il fronce les sourcils et en baissant les yeux je constate qu'Enzo n'est plus là. Il m'ordonne de me lever et Flavio fait son retour. Sans brusquerie il me demande de retirer mon haut. Je le regarde étonnée mais je m'exécute. Doucement j'enlève mon haut, il me fait tourner de façon à ce que je sois dos à lui et Flavio.

Dansant d'un pied sur l'autre, je me demande ce qu'il veut faire. Je sens une main froide se poser sur le haut de mon dos, un frisson me parcours, j'ai encore un peu mal. Il me caresse, semble m'examiner, Flavio est le premier à parler.

- Qui t'a fait ça ?

Je comprends donc que je dois avoir un joli bleu dans le dos.

- Je ne sais pas, je ne l'avais jamais vu, monsieur.

Giovanni grogne et Flavio m'enfile sèchement mon haut. Giovanni me fait m'assoir sur le canapé et Flavio sort de la pièce.

- Flavio est parti chercher ceux qui étaient là cet après-midi, je veux que tu les regardes. Quand tu reconnaitras celui qui t'a fait ça, je veux que tu aille face à lui. Tu restes devant lui un moment et tu viens derrière moi, debout. Compris ?

- Oui monsieur.

Un moment passe et Flavio entre dans le bureau. Il va se placer à côté de Giovanni qui a regagné son fauteuil. Une douzaine d'hommes le suive et s'alignent dans la pièce qui me parait soudain très petite.

Dans la ligne je reconnais quelques-uns des hommes, dont celui qui m'apporte mes repas. En analysant chacun des visages je reconnais rapidement celui qui m'a frappée.

Je prends mon courage à deux mains avant de me lever doucement. Un regard en direction des deux hommes me confirme que je n'ai pas le choix. Lentement je me place face à lui, nous nous menaçons des yeux et je repars me mettre derrière Giovanni et Flavio. Giovanni ordonne aux hommes de sortir, mais il retient un certain Antonio.

Flavio s'avance vers lui, ne me cachant plus la vue. Je reconnais l'homme de cet après-midi. Sans prévenir, Flavio décroche un puissant coup de poing à l'homme qui tombe à terre. Je retiens un cri. L'homme ne bronche pas et se relève.

Quand Giovanni pose un couteau et une arme sur son bureau, je commence à m'inquiéter sérieusement. Tremblante, mes yeux ne peuvent quitter la scène qui se déroule sous mes yeux.

Une bâche est placée sur le sol du bureau par un homme que je ne connais pas. Flavio attrape le couteau et d'un geste habile le plante dans l'épaule de l'homme. Terrifiée, je regarde la scène, impuissante et incapable de bouger. Giovanni prend la parole.

- Tu connais les règles Antonio. Mes ordres étaient pourtant clairs. On ne s'en prend pas à mon fils et on ne touche pas la fille. Serais-tu trop con pour comprendre ce que ça veut dire ?

Plus personne ne parle, le silence est de plomb. Je pâlis brutalement quand Flavio le plante une nouvelle fois avec son couteau. Et encore une fois, un autre coup de couteau. Dans les bras, les jambes et pour finir dans le ventre. Le sang coule, contrastant avec la blancheur de la bâche.

Giovanni me jette un coup d'œil et appelle un certain Marco pour me ramener dans ma chambre. Je reconnais celui qui m'apporte mes repas. Avant que je ne sorte de la pièce, Giovanni me lance une dernière phrase, glaçante.

- N'oublie jamais de quoi je suis capable quand je suis en colère princessa.

Marco est obligé de me soutenir pour m'emmener jusqu'à ma chambre. Il me fait assoir sur mon lit avant de me m'apporter un verre d'eau et des bonbons pour ne pas que je tombe dans les pommes. Il reste un moment à me surveiller et ne sort que quand j'ai repris des couleurs.

Putain, ils viennent de torturer un homme sous mes yeux, sans aucun remords. Je dois vraiment faire attention à ce que je fais. Il vient de le torturer sans lui laisser l'opportunité de se défendre.

Merde, il l'a fait sur la base de ce que je lui ai dit ! Il me croit ! Je pourrais peut-être m'en servir à mon avantage. Je garde ça dans un coin de ma tête pour plus tard.

Une bonne douche, voilà ce qu'il me faut ! Je laisse l'eau chaude calmer mon esprit un long moment. En sortant, je me fige en regardant mon dos dans le miroir. Un énorme bleu recouvre la moitié de mon dos. Je n'ai même pas de crème à mettre dessus. Je ne peux rien avaler ce soir alors je me couche aussitôt.

Kidnappée par erreurWhere stories live. Discover now