Chapitre 13

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Voilà maintenant deux jours que je m'occupe d'Enzo. Flavio passe tous les soirs le récupérer et le ramène le matin.

Ce matin je le trouve particulièrement agité. Il refuse de dormir ou de manger. Sa couche est propre, j'ai vérifié. Pourtant il pleure, une main sur son front me confirme mes soupçons. Ce petit bonhomme à un peu de fièvre.

Immédiatement je le découvre et l'allonge dans son berceau. Je sais qu'il ne faut pas que je le mette sous l'eau froide : sa température chuterai trop rapidement et ce serais dangereux. Alors je lui laisse juste sa couche et essaie de le calmer en lui caressant le ventre.

Au bout d'une heure, rien n'y fait, je le trouve même plus chaud qu'avant. Je décide de tenter un bain tiède mais pas trop chaud. L'eau semble le calmer. Rassurée je le sors et le sèche avant de le recoucher.

Il parvient à dormir un peu, mais après le déjeuner je le trouve encore chaud. Il recommence à pleurer alors je tente de prévenir un des hommes. Je les appelle en leur demandant leur aide. L'un d'entre eux finis par m'ouvrir. Je ne l'ai encore jamais vu.

- Quoi ? Il me demande d'une voix bourrue.

- Il faut appeler les parents de cet enfant, il a de la fièvre.

Il me regarde un instant et semble réfléchir.

- Non.

Sa décision est sans appel. Enzo dans mes bras je le supplie, Giovanni me tuerais certainement si il arrivait quelque chose à ce môme.

- S'il vous plait, il faut vraiment que vous appeliez ses parents ou au moins un médecin.

- J'ai dit non !

L'homme se met en colère et alors que je m'apprête à répliquer il me gifle violement. Tellement violement que je finis au sol, atterrissant sur le dos pour ne pas écraser Enzo qui se met à hurler.

- Fais le taire avant que je t'en colle une autre.

Et il ressort de la chambre en prenant bien soin de fermer la porte à clé. Une larme m'échappe sous la douleur. Moi qui croyais qu'aucun autre homme n'avait le droit de me toucher. En plus Enzo aurait pu avoir très mal, cet homme est un monstre.

Je regarde l'heure, dans un peu plus de deux heures Flavio viendra le chercher. Il ne me reste plus qu'à espérer que la fièvre ne monte pas. Je prends l'enfant avec moi. J'ai lu que le peau à peau détendait les nouveaux nés alors je décide d'essayer. Allongée dans le lit, Enzo sur mon ventre, le temps passe lentement mais il semble plus apaisé.

Pile à l'heure, Flavio entre dans la chambre tandis que je viens tout juste de remettre mon haut. Enzo a encore de la fièvre. Je me tourne vers Flavio pour lui demander son aide.

- Enzo est fiévreux, il faudrait qu'il voie un médecin, monsieur.

Flavio fronce les sourcils, tenant Enzo dans ses bras et me regarde durement.

- Pourquoi tu n'en as pas parlé plus tôt !

- J'ai essayé, monsieur, j'ai demandé à voir ses parents.

Flavio me regarde dubitatif.

- J'en aurai entendu parler.

Ne sachant pas quoi dire, je lui fais face en le regardant dans les yeux. Il semble réfléchir un instant avant de m'ordonner de le suivre.

Docilement je le suis. Bien vite je sais où il m'amène. Je me demande si je vais être punie encore une fois alors que je n'ai rien fait de mal.

Trop tôt nous nous retrouvons devant la porte de bois foncé qui mène au bureau de Giovanni. Flavio frappe et ouvre rapidement la porte. Il me pousse dans la pièce et je me dépêche de m'agenouiller près de Giovanni afin d'éviter une punition inutile.

Sans m'accorder un regard, il se lève et va récupérer l'enfant. Je vois Flavio lui parler à l'oreille pour que je n'entende pas ce qu'il lui dit. Giovanni s'assoit face à moi, Enzo dans ses bras.

- Flavio m'a dit que tu voulais me parler.

Quoi ? Mais non qu'est-ce qu'il a été inventé ! Je lui réponds dans un murmure.

- Non monsieur.

- Tu as pourtant demandé à parler aux parents d'Enzo non ? Tu as son père face à toi.


Kidnappée par erreurOù les histoires vivent. Découvrez maintenant