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25. Trahisons

Je suis chez un petit joailler qui gagne à être connu, accompagné de ma petite soeur Emma, une grande blonde filiforme aux yeux bleus, pétillants d'humour. A Cléo, j'ai prétexté un déjeuner avec ma mère pour les détails de dernière minutes, pour pouvoir aller chercher le cadeau que je compte offrir à ma petite chérie ce soir. J'ai fait faire un bracelet jonc en or blanc les deux extrémités sont finis par une petite feuille surmontée d'une topaze impériale, un rappel de la couleur de ses yeux. A l'intérieur j'y ai fait gravé:

Shackled by your love. For ever. D.

Enchaîné par ton amour. A tout jamais. D.

Je ne lui ai encore jamais dit clairement que je l'aime mais cette phrase lui dévoile tout ce que je n'ai pas été capable de lui dire avec des mots jusque là. Et ce soir je lui dirais pour la première fois ces trois mots.

-Je suis sûre qu'elle va l'adorer! Il est sublime. Je ne t'ai jamais vu aussi heureux, me souris tendrement ma cadette.

Je l'embrasse sur le front et nous quittons le salon privé de la bijouterie pour rejoindre la sortie principale en riant d'une de ses bêtises. Je me heurte à une jeune femme et lorsqu'elle lève ses yeux d'ambre je sais que j'oublie un instant pourquoi je suis là. Lorsqu'elle jette un oeil à celle qui m'accompagne son visage se ferme, ses yeux me jettent des éclairs.

-Cléo... Je n'ai pas le temps de poursuivre ma phrase qu'elle attaque.

-Je vois que ton déjeuner a été très... récréatif!

-nan mais attends ce n'est pas ce que tu crois! C'est Emma.

-Je n'ai pas besoin de croire quoique ce soit pour savoir que cette blonde qui t'accompagne n'est pas ta mère à moins d'être très bien conservée! Soit dit en passant je n'avais pas besoin de connaître son prénom! J'ai été trop stupide pour croire en nous, dit-elle en secouant la tête.

-Cléo, s'il te plaît!

Elle s'apprête à passer les portes puis fait demi-tour. Une lueur d'espoir m'envahit.

-J'oubliais, joyeux anniversaire et profite bien de ton Emma!

Elle plaque un paquet sur mon torse et s'en va en claquant rageusement la porte les yeux remplis de larme. Les autres clients n'ont rien loupé de la scène et ne manquent pas de me lancer un regard réprobateur.

-Oh putain, laché-je en me tenant la tête entre les mains.

-t'as vraiment un timing de merde, pouffe ma soeur. Je lui lance un regard noir.

Nous sortons du joailler à la sortie duquel James nous récupère et nous emmène dans un café que nous aimons fréquenter lors de nos sorties fraternelles.

J'ai beau appeler Cléo des dizaines de fois et lui laisser plusieurs messages elle ne me répond pas, je suis désespéré.

J'ai presque sifflé mon deuxième whisky lorsque nous sommes rejoints par Duncan et Andrew.

-Alors ta petite brune au tempérament de feu te fait des misères, rigole mon frère.

-ferme-là cinq minutes imbécile, le gronde ma soeur. Au fait tu n'as pas ouvert le sac qu'elle t'as donné.

Je l'avais surtout complètement oublié. J'en sors une petite boîte et lorsque je l'ouvre je trouve deux boutons de manchette représentant les rouages d'une montre.

-on dirait qu'elle t'a percé à jour, me taquine mon meilleure ami.

Lorsque mon amoureuse avait visité mon penthouse elle s'était foutu de moi en découvrant ma collection "démesurée" pour les montres. Je ne m'étais pas démonté et je lui avais alors rétorqué "Chacun ses vices ma petite dame. Les montres sont à moi ce que les chaussures et les sacs à main sont à toi". Elle s'était pincé les lèvres pour se retenir de rire.

Je tente encore une fois de la rappeler mais je tombe encore une fois sur sa messagerie.

J'ai un petit espoir quand mon téléphone bipe m'annonçant un message de sa part. Il est rapidement tué dans l'oeuf lorsque je le lis.

[Va te faire foutre, ne m'appelle plus!]

Je pose ma tête sur la table, totalement désemparé.

-t'es complètement mordu, remarque Andrew.

-il est amoureux, surenchérit ma soeur, c'est tellement évident!

-Elle me rend complètement dingue, putain! Je ne peux pas me passer d'elle, ça ne peut pas s'arrêter comme ça! M'exclamé-je.

-oh merde! Je le crois pas! Alors c'est vrai?! S'étouffe à moitié mon frère avec sa bière. J'acquiesce. C'est le début des emmerdes mon pote, me raille mon frère.

Je ne sais pas encore comment, mais je jure sur ce que j'ai de plus cher que je vais tout faire pour la récupérer.