Quand on pense qu'il y en a plus, et bien il y en a encore

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L'eau à ma taille s'écarta pour nous frayer un chemin étroit et instable, il semblait pouvoir se refermer sur nous à tout moment. Je me dégageai de Ted et fila à l'aveuglette. Lorsque le niveau l'eau dépassa nos têtes, je pus enfin entendre les pas de Teddy, car contrairement à la pluie, le vent ne s'engouffrait pas dans cette minuscule tranchée. Néanmoins, il suffisait de glisser sur la boue de sable et on finissait dans la mer.

Nous courûmes jusqu'à ce que le ciel soit moins dense et la pluie plus fine.

''C'est déjà l'œil ? Un ouragan est censé être beaucoup plus grand, non ?'' Dis-je après avoir repris mon souffle.

''Tu oublies que ce sont les mortels qui ont déclaré que c'était un ouragan ? Il est tellement puissant que ça à dut tromper leur machine- oorgh j'en sais rien je ne suis pas météorologue.'' Haleta-t-il. ''On n'est pas là pour ça de toutes les manières.''

Lorsqu'il se releva son bras pendait tristement à sa hanche, je ne me souvenais pas lui avoir broyé les os.

''C'est officielle ; Vaughn ne sert à rien, je le bat lorsqu'on revient.'' Dit-il.

Il me fixa pendant deux minutes et sourit avec lenteur, il était fiévreux.

Il fallait faire vite, ''Qu'est-ce qu'on fait ?''

Il bascula sa tête vers le ciel, mis sa main en porte-voix et dit...non, je ne le vous répèterais pas, beaucoup trop grossier.
Mais cela ne m'empêcha pas de l'aider, c'était pour la bonne cause.
Fin du monde ou pas, si ma grand-mère venait à apprendre ça elle laverait ma bouche au savon et aux orties.

Une demi-douzaine d'insultes contre les ventis plus tard, l'œil de l'ouragan s'assombris et descendit sur nous en entonnoir.

Ted m'attrapa par la peau du coup, ''On dégage !!''

   Nous déguerpîmes à la seconde vers la berge en empruntant le même chemin.
Les vents à nos trousses nous happaient et dans le même temps nous propulsaient. La masse grise informe s'était divisé et avait développé des membres et des sourires carnassiers.

Plus nous les insultions, plus ils adoptaient des traits humains ; et au bout de 50 mètres, grâce à Teddy, une horde  d'hommes vaporeux nous poursuivaient en poussant des cris ressemblant à des hurlements de fantômes.

A la moitié du chemin nous n'avions plus de mûr d'eau autour de nous, le niveau de la mer était en train de reculer rapidement comme si un énorme tsunami se préparait.

''Qu'est qu'elle fait?'' Grogna Teddy à bout de souffle.

Morgan jailli hors de l'eau tel un dauphin et attrapa Ted et l'emmena du côté Est de la plage. Joyce nous rejoignis au même moment et m'emmena du côté Ouest.

''Il faut détruire l'ouragan avant qu'il ne détruise la ville !''

''La mer, pourquoi la faire reculer ?''

''Elle alimente l'ouragan !'' Elle s'arrêta et leva la tête. ''Regarde !''

Dans le ciel l'ouragan avait été réduit au tiers de sa forme. Il ressemblait à un petit cyclone et encore, à une tempête comme on en voyait souvent dans les pays tropicaux.
Au sol, près des dunes de sable j'aperçus Giovanni avec la machine dans le dos entrain de d'engloutir une rangé de ventis aux doigts crachant des éclairs.
Morgan et Ted empêchaient les ventis de retourner vers la mer ou de fusionner en les pourfendant et en criants des insultes.

Je n'avais jamais imaginé que se battre en couple pouvait avoir l'air aussi sensationnel et romantique à la fois. Ils faisaient une équipe synchro et au moins un cerveau entier à eux deux pensais-je en regardant Morgan faire mine d'attaquer un ventis et Ted le fendre par derrière.

Esméralda Dia et Les ProphétiesOnde histórias criam vida. Descubra agora