Je suis secrétaire

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 Les derniers effets du somnifère disparurent lorsque nous arrivâmes à destination. Je fis semblant d'être endormis pendant que Dan et Kazuya me transportaient dans une cage en métal, ma tête et mes quatre pattes étaient enchaînées.
C'était une situation qui me donnait de l'urticaire mais les clichés de documentaires illustrant ce qu'on faisait aux bestiaux rebelles dans les centres me convainquirent de rester calme.

Aussi je laissai le vétérinaire m'ausculter avec l'assistance de Karukera et Deen qui ne pouvait pas laisser ses deux lèvres collé. L'issue de l'entretien n'était pas surprenant, j'étais affamée et personne ne comprenait pourquoi mes canines et mes yeux étaient en or massif, le quotidien.
Ils me mirent ensuite dans une cage déjà habité par un autre lion.La pièce était exactement comme ma chambre si on retirait toutes les décorations et qu'on y déversait une odeur immonde de crotte. 

Je m'avançai près de la porte et l'inspectai pour trouver un moyen de m'échapper d'ici. Je pouvais essayer de l'enfoncer, je pouvais aussi attendre que quelqu'un viennent l'ouvrir, mais je jugeai la première solution définitivement plus efficace.

Je donnais le premier coup d'épaule, le grillage vibra dans un claquement métallique mais la porte n'avait pas bougé d'un poil.

« Tu crois pouvoir t'échapper.. » Entendis-je.

Anoia ? Me demandai-je.
Voilà que je me m'émettais à engager de conversation avec moi-même.

Je secouai mes poils et donnai un autre coup d'épaule. J'étais certaine, à prochaine fois ça sera mon épaule qui se déboîtera.
Mais que pouvais-je faire d'autre appart tapé contre la porte ?

Soudain, une masse sauta sur mon dos, nous roulâmes sur le côté. Le temps que je me rende compte que c'était l'autre lion je me pris un coup de patte dans la face.
Je le poussai avec mes pattes avant et rugis même s'il me dominait par sa hauteur.
Il répondit avec autant de force et abattit sa mâchoire dans mon épaule. Je m'écroulai sur le sol en me contorsionnant de douleur.

Il grogna en me considérant d'un regard dédaigneux, « Arrête tes caprices et accepte la cage. »

 Vous vous êtes déjà fait toiser par un lion ? C'était pire la pire des menaces, je crus qu'il allait me mâchouiller les côtes. Je réussir à sortir un « compris » et me traîna de l'autre côté de la pièce contre un mur. 

Ma blessure n'était pas très impressionnante mais elle me donnait envie de frapper ma tête contre le mur. J'avais vu des félins lécher leur blessure, apparemment leur langue avait des vertus antiseptiques. Après moult hésitations je me décidais à sortir ma langue large comme steak en espérant que ma morsure guérirait au plus vite.

L'autre lion dominant s'était recoucher sur sa paillasse de feuillage et regardait avec dépits les allé et venu des employés du centre. Il ressemblait à une version Walmart de moi.
Ou une version grièvement malade.. Vite, j'inspectai ma blessure, il manquerait plus que j'attrape un virus ! Mon cœur repoussa encore les limites de battement par seconde.
La plaie ne m'avait pas l'air infecté.

Je me détendis et observai à nouveau le lion avec discrétion. La densité de son pelage variait sur son corps, sa crinière avait perdu son éclat et sa prestance, et ses yeux étaient lavés de toute vivacité. Si on faisait attention on pouvait remarquer que ses oreilles étaient légèrement recroquevillées sur elle-même.

''Vous avez déjà fait connaissance ?''

Je tournai la tête vers la porte, Kazura était entrée déposer des steaks, le lion se jetta dessus et n'en fit qu'un bouchée. Pour ma part la viande saignante n'était pas du tout mon truc, et si je pouvais éviter de me faire tordre le cou ça serait un must. Je me tins donc à l'écart en sondant Kazuna du regard. Cette dernière portait un polo gris sous un tablier vert foncé à sorti à ses bottes en plastique.

Esméralda Dia et Les ProphétiesWhere stories live. Discover now