Italia

Twenty-two

Ça fait environ une heure que je suis dans la voiture avec Damon. Il ne m'a pas adressé la parole depuis qu'on est parti. Ses sourcils sont froncés et ses jointures sont blanches tellement il serre le volant, j'en déduis qu'il est en colère. Son regard est fixé sur la route, il n'a même pas daigner me jeter un petit coup d'œil pour voir si j'allais bien. J'en suis presque déçue.

Enfin il m'a brièvement expliqué que nous devions prendre le jet à deux heures de route de chez lui car l'autre jet est surveillé par la police italienne. Ce qui me fait doucement glousser.

Ce silence commence vraiment à m'agacer, si il faut que nous retrouvons notre fils ensemble autant que ça se fasse dans de bonnes conditions. Je décide de briser le silence.

-Tu comptes me faire la gueule pendant tout le voyage ?

Il rit jaune, j'ai un mauvais pressentiment.

-Tu préfères le silence ou que je te crache à la gueule ?

J'ouvre ma bouche pour lui répondre mais il me coupe en disant :

-Non, tu sais quoi, je m'en fou de ton avis, je vais te dire ce que je pense. T'es qu'une sale garce Blake, au début je disais que t'étais une puta, j'ai cru que t'avais changé mais j'avais oublié qu'une puta reste une puta.

Un poids affaisse mes épaules, j'ai honte.

-Te casser et faire cavalier seule, c'est l'attitude d'une lâche, tu t'es comportée comme une égoïste, comme une gamine, sous prétexte que c'est mon père qui a foutu le bordel et ben, justement c'est mon père qui a foutu le bordel, pas moi  ! Je ne suis pas mon père ! Franchement, tu as pensé une seule seconde à moi ? Et qu'est ce que tu comptais faire après avoir récupérée Erick ? Tu m'aurais abandonné ? Partir loin avec notre fils ?

J'essaie de ne pas vriller sous ses mots. C'est comme un couteau qui ne faisait que s'enfoncer dans mon estomac et qui ne sortirait que quand il m'aura traversé. Ses mots me font tellement mal que je prend ma tête dans mes mains pour me raisonner pour ne pas pleurer.
Il prend mon silence pour un accord pour continuer.

-C'est bien ce que je pensais, tu comptais partir avec notre fils. On avait prévu des choses ensemble et toi, fidèle à toi-même, tu te casses comme une lâche. Tu n'es qu'une égoïste Blake.

Ça y est, la couteau m'a transpercé. Je me sens s'y faible face à lui, je me sens encore faible. Je crois bien que, la Blake qui se devait être mèchante et impardonnable n'existe pas comme la dit Lorenzo. Parce que, malgré que l'on pense que je suis forte, face à Damon, je ne peux rien.

-Dire que je pensais que malgré certaines choses, on pouvait créer quelques choses entre nous, pour notre fils, pour qu'il soit bien mais non, tu n'es qu'une hypocrite, Blake.
-Mais je t'aime Damon ! Je hurle, je suis pathétique.
-Et quand tu aimes quelqu'un, tu le quittes ? Il répond froidement. T'es devenue une mère Blake, c'est dans tes responsabilités de donner à Erick un environnement stable et pour ça, il a besoin d'un père.

Je le regarde et je peux remarquer que ses yeux naturellement bleu océan, sont bleu très foncé maintenant. Il est triste mais à la fois en colère. Ses lèvres sont pincées, ses mains serrent de plus en plus fort le volant, j'ai l'impression qu'il va se casser sous la force de Damon. Ses sourcils sont froncés quand il jette enfin un petit coup d'œil vers moi.

-Ne me regarde pas comme ça et je ne veux pas voir de larmes coulés, c'est bien clair ?

Je baisse la tête et dis d'une voix a peine audible :

-C'est clair.

Un sourire victorieux se forme sur son visage. Il est fier de lui. Il pose sa main sur ma cuisse comme si, le moment où il me traitait de tous les noms n'avait jamais existé. Je le regarde avec dégoût et je dis :

-Comment tu peux me traiter comme ça ?!
-Te traiter comment ?
-Comme çi j'étais une moin que rien !
-Mais tu es une moin que rien, Blake.

Malgré la douleur qui s'agrandit à l'intérieur de moi je dis :

-Je suis ta femme Damon, tu t'es marié avec moi !
-J'étais obligé de me marier avec toi, ne l'oublie jamais.

Mes yeux commencent à se remplir d'eau et je dis avec ma voix tremblante :

-Tu m'aimes Damon ?
-J'éprouve pour toi une haine incontrôlable. Un haine qui ne peut être éteinte qui si tu souffres comme moi j'ai souffert.

Les larmes inondent mon visage.

-Nous deux, nous sommes vraiment fait pour nous faire du mal, Il termine.

Il s'arrête à une station de service et je profite pour sortir prendre l'air. Je n'en peux plus. Je m'assieds sur un rocher pas loin de la voiture sinon Damon aller me tuer. Je regarde ma cuisse et remarque la trace rouge que Damon à laissé. Je souffle, un souffle qui ressemble plus à un crachât avec les pleurs. Je sens quelqu'un s'approcher et s'asseoir à côté de moi. Je lève la tête et vois un homme qui doit avoir le même âge que moi, il me regarde avec un sourire éclatant et ses yeux vert sont réconfortant. Après quelques minutes à me fixer il me demande :

-C'est quoi ton prénom ?
-Moi, c'est Blake et toi ?
-Raphaël, alors Blake, qu'est ce qui te fait autant de peine ?
-Oh, rien ne t'inquiètes pas.
-Tu veux que je te propose un truc ?
-Euh...d'accord.
-Je...

Il est coupé par l'arrivé de Damon, ils se regardent droit dans les yeux. Comme si, d'une minute à l'autre ils allaient se sauter dessus. Ils se connaissent, c'est certain.

-Bonjour Damon.
-Bonjour Raphaël.
-Oh, ce n'est plus Raph maintenant ?
-Non et ça ne le sera plus jamais.

Ils se lancent des regards noirs. Raphaël me tend un papier, je le prend et remarque que c'est son numero.

-Tu m'appelles quand tu veux Blake, il me dit en souriant et finit par un clin d'oeil.

Et il part. Damon me regarde et je dis :

-Tu le connais ?
-C'est l'héritier de la mafia mexicaine.
-Ah.

Il souffle et me dit froidement :

-Pourquoi tu dois l'appeler ?

Oh, non.