~Un Noël chez les Redmayne~

Chapitre 16

Deux jours passèrent, deux jours durant lesquels, je passais le plus clair de mon temps en compagnie d'Emma et Patricia. Richard préférait rester assis dans un fauteuil à lire son journal tandis que Rachel, elle, faisait je ne savais quoi. Je m'étais beaucoup rapprocher d'Emma. C'était une jeune femme extrêmement sympa et attachante. Nous avions fait une longue balade sur la plage et elle m'avait raconté le bonheur qu'elle vivait avec James et Louise. Emme m'avait égallement avoué qu'ils se connaissaient depuis 2 ans avant que son mari ne se décide à lui avouer ses sentiments. Apparement, cela était un truc chez les garçons Redmayne. J'avais été tenté de lui raconter l'histoire du baiser mais, n'étant pas sur de sa signification, je m'étais rétractée. J'attendais donc le retour d'Eddie avec impatience.

- Et donc, j'te manque pas? Quemanda Charlènes que j'avais au bout du fil.

- Haha si, un peu, la taquinais-je, et mon Poker, comment va-t-il.

- Fidèle à lui-même, il s'est échappé deux fois cette semaine. T'as interêt à vite revenir! D'ailleurs, comment ça se passe? Ca va avec les deux beaux-gosses de frère?

- Charlènes, comment vas Niam?
J'entendis mon amie souffler derrière l'appareil. J'adorais la taquiner sur son fiancé. Ils l'étaient depuis un an, maintenant, j'attendais toujours le moment où ils allaient annoncer une date.
J'étais entrain de me préparer pour le dîner, tout en discuttant avec mon amie, lorsque j'entendis une voiture s'approcher.

- Cha, j'te rappelle, ok? Fis-je en voyant Eddie sortir de la voiture.

Je ne fis guère attention aux plaintes de jalousie de mon amie, Eddie n'avait pas changé en deux jours, il en était même plus séduisant. Soudain, il leva la tête vers ma fenêtre. Par réflexe, je m'éloigna de celle-ci, je ne voulais pas qu'il croit que je l'avais attendue impatiemment ses derniers jours, même si c'était le cas. Je fixa mon pendentif autour de mon cous, remis mes cheveux en place avant de sortir dans le long couloir. Je surpris Thomas discutter avec Rachel au bas des escaliers. Je fronça les sourcils en constatant que leur ton était tout sauf affectueux comme il était censé être entre deux amoureux.

- Ailey, vous êtes ravissante, me complimenta Rachel d'un air supérieur.

- Merci.

Je souria à Thomas qui me salua d'un signe de tête. Ce dernier accompagna Rachel dans la salle à manger, comme un véritable gentleman. Et moi, ben moi, Eddie étant déjà installé, je les suivis derrière. Par moment, j'avais cette désagréable sensation d'être plus un domestique dans une famille aristocratique qu'une invitée. Je pris place en face de celui que j'avais tant attendue et lui adressa un sourire. Heureusement, il me souria à son tour, ce qui me soulagea. La peur de me prendre un vent, m'avait noué le ventre durant toute la journée.

- Bien, tout le monde à son verre, posa Rachel en se levant. Thomas et moi avons une annonce à faire.

La rousse toissa son compagnon qui se leva à son tour. Thomas regarda sa famille et lorsque son regard croisa le mien, j'y ressentis de la détresse. Cela me fit frissoner d'angoisse durant un millième de secondes.

- Rachel et moi sommes fiancés, annonça-t-il.

- Oh mon chéri, toutes mes félicitations! Se réjouit Patricia en allançant son fils tandis que Richard serra sa future belle-fille dans les bras.

Fiancés? Me répétais-je intérieurement. Il y avait quelque chose qui clochait, j'ignorais la raison qui faisait que je n'arrivais pas à me réjouir de cette nouvelle. Etait-ce la discussion que j'avais surprise, ou rien que l'expression d'Eddie à l'annonce de cette nouvelle? Je tenta de croiser son regard mais il l'évita, comme s'il savait que je me doutais de quelque chose. Richard porta un toast en leur honneur, permettant ainsi à Eddie de se reprendre et de sourire à son petit frère.

La suite du repas ne tourna plus qu'autour de la future fête de fiancailles qu'ils allaient préparer après Noël. Patricia était si excitée qu'elle ne remarqua pas que ses deux autres fils semblaient préoccupés. Je souffla de soulagement lorsque Louise me demanda de sortir pour jouer avec elle. L'air pur me fit un bien fou et devoir courir après un volant me défoula.

- Pourquoi tonton Eddie et papa, ils ont pas l'air content du mariage de tonton Tom? Me posa Louise alors que je rammassais le volant pour la énième fois.

- Je l'ignore, c'est peut-être tout simplement l'effet de surprise?

Louise n'était pas idiote, pour une fille de son âge, elle était très mure et la traiter en enfant ne lui rendrait pas hommage. Cependant, elle aquiésa et me fit courire durant une bonne heure avant que le froid et le faible éclairage de la lune nous fasse arrêter.

- Tu ne rentres pas? Me demanda une voix tandis que je m'appuyais sur le muret protegeant l'entrée de la maison.

- J'observe les étoiles. A Londres, on les voit à peine avec toutes ces lumières.

Edward vint se poser à côté de moi, son bras frolant le mien. Il leva la tête vers le ciel tout comme je l'avais fais quelques secondes avant.

- Petite, j'avais toujours l'impression que la lune veillait sur moi. Comme si elle me protégeait des monstres de la nuit, riais-je en me remémorant ces souvenirs. J'ai toujours rêvé de pouvoir y aller.

- C'est adorable, souffla Eddie en me regardant.

Je baissa le regard, nos mains se frolaient, les doigts d'Eddie cherchaient le contact avec les miens.

- Eddie, je...je crois qu'on devrait parler de ce qu'il s'est passé entre nous, lançais-je.

- Ce n'était pas sans significations pour moi, m'avoua-t-il en se tournant complétement vers moi.

- Pour moi non, plus.

Cette fois, la main d'Eddie prit la mienne et la serra. Je me rapprocha de lui, presque sans me rendre compte. Sa seconde main se posa sur mon joue, ce contact me réchauffa instantanément. Mon coeur me criait de me jeter dans ses bras mais ma conscience me l'interdisait, comme si elle voulait me protéger.

- J'ai juste quelques...trucs à résoudre avant, annonça-t-il en me caressant la joue d'un air tendre.

- Avant?

Eddie me souria, me regarda droit dans les yeux avant de poser chastement ses lèvres sur les miennes.Cette fois, ce fut tout mon être qui fut réchauffer en une seconde. Le parfum de ses cheveux, la sensualité de ses lèvres, la douceur de ses mains carressant mon dos, tout cela me fit quitter la froide réalité du monde durant quelques instants. Un instant malheureusement trop court.

- Avant de n'être qu'à toi, me chuchota-t-il à l'oreille. Rentrons maintenant, nous allons geler.

"Avant de n'être qu'à toi", cette phrase me fit frissonner et, cette fois, j'en étais sure, ce n'était pas à cause du froid. Je lui souria, saisis la main qu'il me tendait et rentra dans l'agréable chaleur de la maison où nous attendais du chocolat chaud servis par l'adorable Emma. J'attendrais le temps qu'il faudrait Eddie mais pour ma part, je suis déjà toute à toi