Chapitre 8

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Le réveil de ce matin là ne fut pas accueillis chaleureusement. Le destinataire qui m'appelait fut victime de ma bonne humeur matinale. J'ouvris à peine les yeux, aveuglés par la lumière du jour et décrocha sans prendre la peine de regarder le nom inscrit.

- Ailey! Résonna la voix de Simon dans mon oreille.

- Hum n'hurles pas dès le matin, s'il-te-plait.

- Il est déjà 13h, j'ai essayé de te joindre plusieurs fois.

- Merde le refuge, bondis-je hors de mon lit, le téléphone toujours à l'oreille. Je te mets en haut-parleur.

Je ne devais peut être plus travaillé au musée mais le refuge avait toujours besoin de moi. Je me changea en écoutant Simon me dire à quel point il avait été inquiet suite au braquage. Évidemment nos noms n'avaient pas été tenus secrets, stupides policiers...Et, alors que j'enfilais un jeans noir, il m'informa que les deux criminels avaient été arrêtés et inculpés.

- Quelle bonne nouvelle!

- Tu étais seule dans un bar tard dans la nuit? Es-tu devenue inconsciente?

J'entendis d'ici sa voix réprobatrice alors que 20 mètres me séparait de lui. Je pris une pomme qui trainait sur la table à manger, mon manteau et sortit sans oublier Simon.

- Ailey?

- Ouais, je suis là. Je n'étais pas seule, j'étais avec Edward.

- Edward Redmayne? Le dragueur?

- Non, ça, c'est son frère...enfin demi-frère. J'te raconterais tout plus tard, je vais entrer dans le métro, ça va couper.

- D'accord, tu me raconteras tout ce soir!

Je grimaça, j'avais oublié cette soirée d'inauguration. Je souffla péniblement et descendis les escaliers avant de pénétrer dans le long couloir sal et lugubre du métro. J'aperçus monsieur Clumbs reclus dans un petit coin. Le pauvre homme avait enfin changer d'arrêt. Je lui donna gentiment une pièce lorsqu'il me sourit avant de se mettre à tousser durant plusieurs secondes.

- Monsieur Clumbs allez-vous bien? Je peux appeler les services de...

- Je vais très bien, va donc t'occuper de tes chiens. Je t'assure, allé, vas! Insista-t-il en me faisant de grand geste.

Le métro arriva, je me mordis la joue avant de m'encourir vers celui-ci. Ce vieillard était peut être robuste, l'hivers n'allait pas l'épargner, lui ni aucuns autres. Je m'inquièta encore pour lui tout au long du trajet. Je n'aimais pas laisser une personne en détresse derrière moi mais seulement lui pouvait accepter l'aide que la société pouvait lui donner.
Malheureusement, monsieur Clumbs haïssait la société et ne voulait rien lui devoir. Facil à vivre cet homme là.

    La vue du refuge me redonna sourire alors que j'entrais par l'entrée de derrière. Mon joyeux Poker vint m'accueillir comme s'il savait que j'avais besoin d'un calin à cet instant précis. Je décida d'aller dire bonjour à ma chère collègue quand je la vis avec son fiancé en plein roulage de pelle. Ca attendra, songeais-je en faisant aussitôt demi-tour. D'autres nouveaux pensionnaires avaient besoin de moi. Ces petits labradors avaient bien besoin d'un bon bain avant de les présenter officiellement aux potentielles familles.

- Poker, savon! Ordonnais-je à mon collègue improvisé.

Les mains dans l'eau, je tentais désespérément de retenir cette petite chienne agitée. Par chance, j'avais appris à Poker des tours dès son plus jeune âge qui maintenant me servait enfin. Ce dernier m'amena la bouteille avant de s'éloigner aussitôt de l'eau qui giclait.

- Poker, essuie!

Le pauvre chien me regarda d'un air suppliant avant d'aller chercher le grand morceau de laine accroché derrière moi. Je pu enfin sortir la petite chienne trempée mais heureuse de sortir de cette baignoir.

- Mon dieu que s'est-il passé ici? Surgit Charlènes.

- Quatre nouveaux chiots à laver, l'informais-je en contemplant le carnage qu'ils avaient provoqués.

- Donnes, je te prend cette princesse et je t'aide.

Après avoir donner la chienne, je m'effondra au sol, épuisée. Je m'essuya les mains remplis de savon lorsque mon téléphone sonna.

- Poker, téléphone!

Ce dernier bascula sa tête sur le côté, ne comprenant pas ce que je lui demandais. Je me leva donc en soufflant. C'était à nouveau Simon qui me rappelait l'heure du rendez-vous. 16 heures, il ne me restait plus qu'une heure de liberté. Et cette heure, je la passa à nettoyer la salle de nettoyage, notez le comble, en compagnie de Charlènes qui me racontait ses préparatifs de mariage. Après quoi, je rentra chez moi, vêti une robe beaucoup trop chère pour le peu de tissu qu'elle avait et me rendis à cette inauguration.

    Sur ce chemin me menant à la galerie, je sentis soudainement comme une présence derrière moi. Mais lorsque je me retourna, il n'y avait personne. Je repris ma route, un bruit de canette tombant derrière moi me fit me retourner à nouveau. Une silhouette partit dans une ruelle opposée. Je fronça les sourcils avant de me reprendre.

- Ailey, tu es venue, m'accueillit Simon en me prenant dans ses bras.

- Bien sur, vu que tu m'as gentiment invité, lui répondis-je la voix remplie de sarcasmes

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- Bien sur, vu que tu m'as gentiment invité, lui répondis-je la voix remplie de sarcasmes.

Je salua l'artiste des oeuvres avant de me diriger vers l'une d'entre elle. Je ne saurais dire ce qu'elle représentait. Trois lignes de trois couleurs différentes sortaient d'un cadre qui lui même était fait en plusieurs lignes de différentes couleurs. Des tâches d'encre remplissaient maladroitement le tableau. Je n'arrivais même pas à déceler ne serait-ce qu'un visage ou un objet. Je pencha ma tête sur le côté, peut être qu'il faut se tordre le cou pour comprendre.

- Magnifique, n'est-ce-pas?

Qui l'eut cru? Patricia Redmayne se tenait à côté de moi, vêtu d'une somptueuse robe rouge qui mettait son teint pâle en valeur. Cette dernière me souria avant de reporter son attention sur le tableau.

- Quelle colère exprimée dans cette toile.

La colère de ne pas savoir peindre, riais-je toute seule avant de me rendre compte de ma bêtise.
Je grimaça mais heureusement pour moi, cela fit rire également Patricia ce qui me rassura.

- Venez voir celle-ci.

Oh non, je suis désolé mais l'oeuvre qui se trouvait devant moi n'en était pas une. Il y avait trois tâches d'encre noir sur un vieux parchemin. Je ria à nouveau seule suscitant la curiosité de la maman Redmayne.

- Je dois le reconnaitre, il ne s'est pas donné beaucoup de mal pour celle-là, souria Patricia.

- Sérieusement, qui est le professeur de ce pauvre artiste? Demandais-je sur un ton moqueur que je me reprocha aussitôt.

- Moi.

Une voix que je reconnaitrais entre mille avait répondue. Je n'osa pas me retourner de peur de voir son visage déçu et vexé. Pourquoi fallait-il que ce soit lui? La vie désirait visiblement nous réunir mais choisissait mal ces moments. Extrêmement mal.

~Un Noël chez les Redmayne~Where stories live. Discover now