Chapitre 14

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Une odeure de feu de bois planait dans les couloirs. La maison n'ayant pas de chauffage, plusieurs feux de cheminées avaient été allumés. J'observa le mien crépité, perdue dans mes pensées dont Eddie en faisait totalement parti. Ma réflexion fut interrompue par Louise qui venue me chercher pour dîner. Lorsque Edward et moi sommes rentrés, couvert de boue, Patricia nous avait ordonné de nous changer avant de descendre.C'était une véritable hôtesse qui désirait bien faire les choses pour qu'on passe de chouette fête. Je l'appréciais bien et j'espérais que cela soit réciproque.

- C'est grand-père qui a préparé le poulet qu'on va mangé ce soir, s'enthousiasma Louise dont la voix résonnait dans tout le couloir.

Je lui souria en refermant la porte de ma chambre derrière moi lorsque Rachel sortit de la sienne un peu plus loin dans le couloir. Elle avait vêtue une robe rouge beaucoup trop voyante pour un simple dîner. Son collier de diamant m'agressa les yeux, la lumière de sa chambre, se reflétant dedans.

- Oh bonsoir, les filles. Descendons-nous ensemble?

- C'est gentil, Rachel mais Ailey doit m'aider à changer de robe!

Rachel acquiesça d'un simple mouvement de tête et descendit les escaliers. Louise se retourna vers moi, une mine d'angelot innocent sur le visage.

- J'l'aime pas, ricana Louise, maman non plus, d'ailleurs.

- Mais maintenant à cause de tes mensonges, on va être en retard. Allez, dépêchons-nous.

Louise enfila rapidement une autre robe et nous descendîmes les marches 4 à 4. Tous étaient déjà installés, leur assiette prête à être servis. Si le regard déstabilisant d'Eddie ne me provoquait pas une certaine gêne, j'aurais pensé regarder une série sur l'aristocratie anglaise. Louise prit place à côté de sa mère tandis que moi, je fus invité à prendre place entre Patricia et Thomas, bien sur, en face d'Eddie.

- Quand est-ce-que Charles et Eugénie nous rejoignent? Posa James à l'intention de son père, tout deux en bout de table.

- Pas avant Samedi, ils fêtent Noël chez leur mère, répondit le père en servant le poulet.

- 5 enfants, Richard, voilà un bon travail, gloussa Rachel.

- Désirez-vous des enfants ma chère?

- Oh, Dieu, non!

Rachel gloussa une énième fois avant d'essayer d'avoir le soutien de Thomas. Mais ce dernier avait l'air de tomber des nues face à cette révélation. Le pauvre, je ne me voyais pas faire ma vie avec quelqu'un qui ne partage pas les mêmes envies que moi. La réponse, plus que franche de la rousse, provoqua un silence des plus malaisants. Tout le monde regardait leur assiette comme si le poulet mort allait ressuscités et les sortir de cette ambiance.

- J'ai lu qu'un marché de Noël se tiendrait à Seaford, lançais-je en prenant mon verre de vin blanc en main.

- Oh oui, il est magnifique! Me souria Patricia.

La mère Redmayne m'adressa un sourire reconnaissant lorsque la discussion sur les cadeaux de Noël se mit en route. Je sentis par moment le regard d'Eddie posé sur moi mais lorsque je relevais la tête, il discutait soit avec son père soit avec Rachel. Je me convaincs que je me faisais des illusions lorsque, sous la table, sa jambe frôla la mienne par inadvertance. Eddie se frotta le bras comme s'il avait froid tandis que moi, je bus afin de ne pas laisser paraître, les frissons que cela m'avait provoqué.

 Eddie se frotta le bras comme s'il avait froid tandis que moi, je bus afin de ne pas laisser paraître, les frissons que cela m'avait provoqué

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- Oh, vous avez froid, Ailey? Voulez-vous qu'on atise le feu? Me demanda Patricia.

- C'est gentil, ça ira.

Et voilà, l'attention que je ne voulais pas qu'on me porte finit par arrivée. J'évita, durant tout le repas, le regard d'Eddie car je savais bien qu'au fond de moi, brûlait un feu que je n'arrivais pas à éteindre. Le moment de débarrasser aurait été pour moi, un moyen parfait de l'éviter s'il ne s'était pas proposé juste après moi. La famille nous remercia et partit dans leur chambre.

- Bonne soirée, nous salua Richard, le dernier à être encore présent en bas.

Je lui souria tandis qu'Eddie le salua tout en se posant à côté de moi. Je lava les assiettes que je lui passa ensuite afin qu'il les sèche. J'eu l'étrange impression qu'il faisait toujours en sorte que sa main ne frole la mienne lorsque je lui passais la vaisselle. Je n'y fis pas attention et me contenta de finir au plus vite afin de vite monter dans ma chambre.

- Bonne soirée, fis-je en retirant mon tablier.

- Ailey, attend, me retenus Eddie en me prenant doucement le bras afin de me retenir dans ma lancée. Je te raccompagne.

Hein, hein, songeais-je n'étant plus capable de penser à autre chose. Nous montâmes donc à l'étage, je pouvais sentir la présence d'Edward derrière moi. Arrivée devant ma porte, je me retourna et me retrouva plus proche de lui que je ne le croyais.

- Hum...euh et bien, bonne nuit, balbutiais-je.

- Bonne nuit, chuchota-t-il.

Je m'attendais à ce qu'il recule mais il ne fit rien. Au contraire, il se rapprocha, son regard me fuyait.La porte de la chambre m'empêchait de reculer à mon tour mais l'envie de l'éviter laissa place à une toute autre envie. Je le regarda lorsque ses yeux verts se posèrent sur les miennes. Mon coeur s'emballa alors tandis que nos visages n'étaient plus qu'à quelque millimètre l'un de l'autre.

- Je ne veux pas...je ne voudrais pas...

Je souria face à la nervosité d'Eddie. Je passa tremblement ma main sur sa joue. Elle était douce, tout comme je l'avais imaginée. Je l'encouragea du regard à briser l'écart qui nous séparait mais il semblait toujours réticent. Je retira alors ma main, prenant conscience de mon acte. La honte me fit m'écarter de lui. Je voulus me retourner afin d'ouvrir la porte lorsqu'Eddie posa sa main sur mon bassin et, par la même occasion, ses lèvres sur les miennes, une énième de seconde après. Son baiser provoqua en moi, une telle chaleur et un tel flot d'émotion que, si sa main ne me tenait pas, j'aurais défailli. Eddie augmenta l'intensité du baiser en me collant totalement contre la porte. Jamais, je ne m'étais sentie aussi en sécurité qu'auprès de lui à cet instant. J'aurais voulu que jamais le baiser ne s'arrête, mais notre souffle manqua alors nous nous séparâmes.


- Bonne nuit, Ailey, me souffla-t-il à l'oreille.

- Bonne nuit...Eddie.

Sur ce, il partit rejoindre sa chambre situé à l'oposé de la mienne, me laissant là, entrain de l'admirer. Je le vis se retourner et me sourire une dernière fois avant de rentrer dans sa chambre. Je fis de même avant d'exploser de joie intérieurement. Ca y est! Enfin, il m'avait embrassé. Edward Redmayne m'avait embrassé.

~Un Noël chez les Redmayne~Where stories live. Discover now