Chapitre 7

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Il y a des moments dans la vie où le temps semble s'être arrêté. Les évènements se passent au ralentis et tu te sens si impuissante que tu aimerais fermer les yeux et revenir quelques minutes en arrière. Et bien pas moi car je l'ai sentis, ça nous a rapprochés, Edward et moi. Une sale situation peut laisser place à une autre plus belle, un peu comme la pluie laissant sa place au soleil. J'aurais juste aimé qu'Edward ne se soit pas trouver à côté de moi mais en face...

Flash back:

Deux hommes entrèrent dans le bar, l'un des deux étaient plus grands et portaient une grosse veste en doudoune. Ils détenaient une espèce de grand fusil chacun et avançaient d'un pas pressé jusqu'à la caisse. Ma conscience me disait de ne pas regarder mais mes yeux étaient fixés sur eux. Mon coeur battait à mille à l'heure et mon cerveau m'envoyait des souvenirs nostalgiques comme si ma dernière heure avait sonné. Edward se trouvait à ma gauche, lui aussi les regardait mais avait l'air plus tranquille que moi. Ce n'était qu'une impression car je voyais au mouvement de son torse qu'il était anxieux.

- Aller, on se dépêche, on ne voudrait pas faire de victime, ordonna le plus grand avec un accent australien.

Des victimes? Je manqua de faire une crise de panique lorsque je sentis la main d'Edward se poser sur la mienne. D'un regard, il réussit à me rassurer.

Personne ne parlait, il était tard et le bar ne contenait qu'une demi-douzaine de personnes. Le plus petit faisait les cents pas devant les banquettes.

- Il y a pourtant de jolies victimes ici, me lança ce dernier en me regardant de haut en bas d'un air sal et pervers.

Je baissa le regard tandis que je sentis une pression sur ma main. Son regard désireux me glaça le sang. Une détonation me fit alors sursauter. Le plus grand avant tiré.

- Putain on se dépêche!

La pauvre caissière continua de glisser les billets dans le sac d'un geste maladroit, cela semblait durer une éternité. Je voulais juste partir. Me sentant m'enfoncer dans l'angoisse, je cacha mon visage dans le creu du cou d'Edward. Je ne pensais plus au fait que nous nous connaissions à peine, mes pensées macabres sonnaient dans ma tête comme une sonnerie d'alarme.

- C'est bon,on s'casse!

- Attend, on la prendrait pas avec nous ? Bouges toi!

Ils ne parlaient pas de moi, ils ne parlaient pas de moi, me répétais-je sans cesse. Une secousse me fit relever la tête, c'était le petit cagoulé, il voulait qu'Edward se retire mais il ne bougeait pas.

- Vous ne la toucherez pas.

- Mec, c'est bon, on a l'argent barrons nous!

Soudain une sirène de police retentit et au moment où je pensais que tout allait bien se passer, Edward reçut un coup de poing dans les côtes. Sa respiration se coupa et son dos se cambra vers l'avant. Les deux criminels s'enfuirent avant que les policiers n'arrivèrent.

- Edward...

- Je...vais bien, tenta-t-il de dire.

- J'aurais du y aller...

Edward tourna son visage vers moi, il était pâle et arborait un air grave.

- Jamais tu ne serais partie avec ces criminels.

Je lui adressa un sourir en coin mais l'inquiétude était là. Quelques minutes après du dûmes faire nos dépositions à la police.

Fin du flash back

Il était 1h22 du matin lorsqu'Edward sortit de chez le médecin. J'avais été libérée de mes obligations après avoir raconté les événements mais il aurait hors de question de le laisser tout seul. Je bondis presque de ma chaise en le voyant sortir, des couleurs sur les joues. Il m'adressa un grand sourire en m'appercevant.

- Tu as attendus tout ce temps?

- Tu m'as protégé, c'était la moindre des choses.

Et alors qu'on se dirigeait vers la sortie, je vis Thomas accompagnée d'une femme aux cheveux blonds plus âgées. Cette dernière prit Edward dans ses bras, visiblement soulagée. Elle posa ensuite son regard curieux sur moi tandis que les deux frères s'enlacèrent.

- Vous y étiez aussi? Me posa-t-elle. Quels monstres ces gens là, frissona-t-elle après que j'eus répondu d'un signe de tête.

- Tout va bien, maman.

- Bon...Aller, venez, on rentre, fit-elle à ses deux garçons en avançant vers sa voiture noire.

Je les regardais marcher un instant lorsque la femme se retourna vers moi. Elle semblait attendre quelque chose.

- Vous aussi, allez.

- Oh non, je ne voudrais pas...

- On te raccompagne, ce n'est pas négociable avec Patricia.

- Dis donc toi, depuis quand tu m'appelles par mon prénom! Réprimanda-t-elle son plus jeune fils d'une tape derrière la tête.

Je pouffa malgré moi. Cela me fit du bien de rire après cette soirée. Edward m'ouvrit la portière puis vint s'asseoir à mes côtés tandis que la mère et le fils prenait place à l'avant.Je donna timidement mon adresse à Patricia qui démarra aussitôt. J'étais exténuée, mon esprit errait tout en se contentant d'écouter la musique qu'émanait la radio d'une oreille sourde. Je touna par moment le visage vers Edward et lorsque celui-ci fit de même, je me détournais, honteuse. Ce petit jeu dura tout le voyage jusqu'à ce que mon humble appartement apparu devant nous.

- Bonne nuit, Ailey, me salua Thomas alors que son frère m'accompagna jusque devant ma porte.

- Je...hésita-t-il, je suis désolé pour cette soirée catastrophique. Ce n'était pas ce que j'avais prévu.

- Oh non, ne t'en fais pas. Voyons le côté positif, nous avons passé cinq bonnes heures ensemble, riais-je nerveusement.

Qu'avais-je dis? Ma bouche avait parlé plus vite que mon cerveau. Je mourus à petit feu intérieurement. Mais quelle idiote étais-je. Je ne le regardais même plus, je fixais l'arbre derrière lui alors que mes yeux réclamaient cette beauté et timidité qu'était Edward.

- Le côté positif, en effet, confirma-t-il.

Je tenta de déceller une once d'ironie dans sa phrase, il était sérieux. Je me mordis la lèvre intérieur en le regardant redescendre les petites marches blanches qui montaient vers le proche.

- Bonne nuit, Ailey.

Il avait prononcé mon prénom. Dieu qu'il sonnait mieux quand c'était lui qui le disait.

- B-bonne nuit Edward, dis-je d'une voix non-assurée.

Je rentra chez moi quelques secondes après le départ de la voiture. Je ne réalisais pas encore ce qu'il venait de se passer. J'avais assister à un braquage et rencontrer la mère du mec qui me plait, en moins de 12 heures. Je souffla un bon coup avant de me jeter littéralement dans mon lit sans prendre la peine de vérifier mes messages ni de vêtir un pyjama.

~Un Noël chez les Redmayne~حيث تعيش القصص. اكتشف الآن