Chapitre 3 : Les ombres

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Le petit garçon était apeuré, ses muscles se contractaient un par un. La ville était dotée de toits sur chaque trottoir, ce qui lui allait le servir pour se protéger de la pluie. Il s'avança sur le côté de sa rue, à pas de loup, tâchant d'éveiller aucun regard.

Une fois à l'abri, il referma son parapluie et le déposa soigneusement contre le mur en pierre à sa droite afin de faciliter sa mobilité durant le trajet. Il continua d'avancer en longeant la paroi. Les ombres se rapprochaient dangereusement de lui...

La respiration d'Alex devenait saccadée, des battements manquaient à son cœur, des nœuds au ventre, son corps pouvait le lâcher d'un moment à l'autre. Il n'était plus qu'à quelques mètres de ses peurs.

Il pouvait remarquer la forme de leurs corps, qui n'était ni humaine, ni même monstrueuse, juste un corps long, fin et noir. Ce qui apparemment leur servait de membres était des lames tranchantes de la même couleur que leur peau qui était un noir obscur, qui semblait sortir directement des abysses de l'enfer. Soudain, il croisa l'effroyable regard de l'ombre, des yeux fous et sanglant, laissant apparaître un désir meurtrier. 

Alex regroupant ses dernières forces, commença à courir. Son souffle le brûlait et les ombres ne tardèrent pas  à le rattraper. Après une certaine distance parcourue, le garçon n'était qu'à quelques rues du clocher. Mais le temps manquait, et son manque crucial d'endurance face à cette épreuve commençait à prendre le dessus sur la situation. Courir aussi durablement lui procurait la douleur de milliers de couteaux dans sa poitrine.

Le petit garçon ne réfléchit plus et entra dans la première maison qui vint à lui. Il couru encore, monta les escaliers grinçant en face de lui pour se précipiter sur un long couloir silencieux et délavé qui lui paraissait sans fin.

Il ouvrit une porte : c'était une buanderie. La pièce était infestée de poussière et enfouit dans la pénombre, Alex toussa, il ne savait pas si les ombres étaient là. Il se cacha alors derrière deux vieilles étagères remplies de vêtements, seulement visibles par le biais de la faible lumière traversant la serrure de la porte. Il s'assit nerveusement et ferma les paupières, terrorisé. Une larme amère de peur coula sur sa joue.

Le jeune garçon essaya de faire le moins de bruit possible, ne sachant, si les ombres souffraient elles aussi de l'incapacité à entendre dans cette demeure. Quelques minutes plus tard, l'état d'Alex empirait. Son teint était d'une pâleur extrême, ses membres n'étaient qu'un tat de muscles lourds et inutilisables. Recroquevillé sur lui et paralysé, Alex priait pour qu'on lui vienne en aide.

Après une éternité dans l'incapacité, le petit garçon redevenait stable. Il se releva doucement, et reprit vite ses forces. Alex se retrouva maintenant dans le couloir, à observer chaque détail oubliés dans l'affolement.

Le mur était principalement conçu de dessins enfantins ainsi que des gravures sans grandes significations. Chaque détail, Alex les passaient sur le bout des doigts, comme pour ressentir chaque sentiment, chaque émotion qui vibrait dans cette maison.

Soudain il retourna les talons, et revint dans la buanderie. Alex trouvait l'idée bonne de chercher un parapluie, car il n'y avait aucun abri qui rejoignait le clocher. Il poussa la porte et marcha dans le noir pour trouver ce qu'il était venu chercher.

Le petit garçon reconnu du cuir, de la soie, en passant par de la laine et du coton. Il ouvrit soudainement un carton poussiéreux où il trouva enfin une matière semblable à son ciré. Alex le tira et au bout se trouvait un manche en bois. Dans le silence et l'obscurité, il sourit.

Il revint alors sur ses pas et devant la porte, Alex soupira. Il repensa alors au foulard de sa mère qu'il avait complètement oublié. Il l'enleva de son poignet, et l'enfila comme un bandana ce qui lui redonna du courage. Il ouvrit enfin la porte, regarda à droite, à gauche, la voie était libre et heureusement pour lui les ombres étaient parties.

Il s'avança sur le bord du trottoir, s'abritant sous le parapluie pour la suite du chemin. Il n'était plus qu'à quelques mètres du clocher. Alex se retrouva maintenant devant les grandes portes en chêne qui faisaient le triple de sa taille.

Le petit garçon les ouvrit difficilement avant de se retrouver devant un tourbillon interminable d'escaliers. Les secondes étaient lentes et les minutes éternelles. Jusqu'à ce qu'il arrive à son but. Il s'avança alors devant la fenêtre qui lui offrait la vue sur la ville.

La surprise était grande. Il voyait à travers le vide, le blanc... Bref il n'y avait rien. Quand soudain une petite main chaude se déposa sur l'épaule d'Alex. Il se retourna doucement...

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Voilà merci d'avoir suivit ce chapitre ! Le suspens est grand et il faudra attendre. Si vous avez aimez, votez ;) et n'oubliez pas d'argumenter dans les commentaires merci ! *^*

RainOpowieści tętniące życiem. Odkryj je teraz