Elle laissa volontairement sa phrase en suspens.

Livide, je la questionnai du regard.

- Thomas, souffla-t-elle doucement.

J'avalai difficilement. Sujet sensible.

- Oh, Et bien, tu sais, je ne me rappelle pas exactement. J'imagine qu'il faisait partie de mon rêve.

- Hum, hum. D'accord. Tu sais si tu as besoin d'en parler je suis là. Tu le sais, pas vrai ?

- Mais oui, ne t'inquiète pas.

Avec un mince sourire, elle se leva pour jeter le contenu de sa tasse.

Devant mon regard, elle s'expliqua :

- Ce truc qui me servait de café, était infecte. Tu pourrais me préparer un truc potable ?

Sourire d'ange.

Je ris. La routine reprenait le dessus.

- Ouaip, tout de suite, M'amzelle.

***

Après l'étape du petit déjeuner passé, chacune alla à ses activités. A 19 heures, normalement, nous devions accueillir mon frère, Stephan et sa compagne, Alexia. Je ne l'aimais pas. Mais alors, pas du tout. Et c'était réciproque. Ma meilleure amie, non plus. Une vraie fille superficielle, sans cerveau. Elle était blonde, je n'avais rien contre les filles ainsi, bien au contraire, Zoé était elle-même blonde, mais déjà pour commencer, Alexia était une fausse, une simple coloration, puis elle était si stupide. Elle me détestait, je crois que c'était un problème de jalousie. Moi et Stephan étions très attachés l'un à l'autre avant l'arrivée de Alexia. Mais son apparition à tout basculer. Elle a voulu marquer son territoire et mon frère, idiot comme il est, s'est laissé faire, pensant que c'était de l'amour. Je sais, qu'il n'est pas réellement amoureux de cette femme. Ils n'ont rien d'un couple normal. Il me semble, qu'à la base Alexia était seulement un coup d'un soir, rencontrée une soirée de débauche dans une discothèque. Je ne sais pas ce qui a pris à Steph de poursuivre cette histoire. Il n'était ni attentionné ni romantique. Je pense plutôt que ce qui a fasciné principalement Stephan, c'est le physique de la demoiselle, certes elle avait beaucoup d'avantage mais rien n'était vrai. Mon frère était trop bien pour quelqu'un comme elle. J'essayais de l'éviter le plus possible car je savais que ça blessait mon frère de nous voir autant nous chamailler. Une fois, une seule fois, je lui avais dit ma façon de penser sur Madame et il avait arrêté de donner de ses nouvelles pendant plus de deux semaines. J'ai fini par craquer et promis finalement de faire des efforts. Ce qui en soit, était un grand pas pour moi. Le simple fait d'avoir une discussion à peu près civilisée relevait du miracle. Elle ne mettait pas vraiment du sien et je l'avoue, dès qu'elle me donnait l'opportunité je répliquais et attaquais. Cela se finissait souvent ainsi : duel de regards. Mon frère la plupart du temps, trop mal à l'aise, prenait sa défense et me réprimandait, pensant bien faire, ce qui ne savait pas, c'est qu'en le faisant il me blessait et me rabaissait.

En soupirant, je fermai mon bouquin et allai taper à la porte de Zoé. La musique était à fond donc je rentrai sans permission. Trop habituée, je diminuai le son de la chaîne Hi-fi et je m'assis sur le lit de sa propriétaire.

- Stephan ne va pas tarder. Je vais aller prendre une douche et me détendre avant d'affronter la vipère.

Zoé rigola, en me donnant un coup de coude.

- Tu sais aussi que je la déteste, cette Miss silicone mais ce soir, c'est comme des retrouvailles avec ton frère. Donc va te détendre, et si tu es venue me demander de commencer à mettre la table et tout. Je veux bien, me répondit-elle avec un clin d'œil.

La nuit de DécembreWo Geschichten leben. Entdecke jetzt