Chapitre 4

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« L'homme n'est pas fait pour travailler. La preuve, c'est que ça le fatigue.»

Courteline Georges

[ Mardi ]

« Mais arrête, je n'en peux plus moi !

Des éclats de rires. Pleins.

- Dis pardon, dit que je suis le meilleur et que tu m'adores plus que tout. Excuse-toi.

Encore des chatouilles.

Un petit garçons de 8 ans martyrisait une fillette du même âge. Il la torturait en la chatouillant aux côtes, elle se tortillait dans tous les chances, faisant virevolter ses boucles brunes contre l'herbe. Ses yeux étaient plissés et quelques larmes coulaient sur ses joue rosies.

- Par..DON, rit-elle.

- Et ... ?

- Je ... J ... Tu, tu es le meil..leur. JE T'aime FOVEUH !

A ces mots le garçonnet s'arrêta, regarda la jeune fille tendrement, son regard argent, lui montrait tout son amour.

- Je t'aime aussi, P'tite grenouille, chuchota-t-il comme pour lui souffler un secret.

Elle lui sourit, ce sourire qu'il aimait tant. Il lui avait un jour confessé que pour un de ses sourires, il aurait tout fait. Elle souriait non seulement avec les lèvres mais aussi avec les yeux, le plus sincère des sourires d'après lui.

Du haut de ses 8 ans, le garçonnet en savait déjà long sur la vie. Il savait que les jours étaient comptés, il savait également qu'il n'était pas éternel et qu'il devait profiter de chaque secondes passées avec ses proches, et surtout leur dire au combien ils les aimaient pour que ce souvenir là ne soit jamais oublié.

Un baiser sur le front de sa princesse et il lui tendit la main pour l'aider à se relever. Elle accepta en regardant, admirative, ce gamin à la peau porcelaine. Elle ne comprenait pas tout, elle était encore dans l'âge où la naïveté est primordiale. Elle savait juste qu'il était indispensable et que sans lui, elle n'aurait plus de partenaire de jeu. Il est vrai qu'il paraissait tellement fragile mais en réalité il pourrait bien lutter contre un poulpe géant, il en ressortirait indemne. Il était beau même avec ses cernes violettes, ses cheveux bruns volaient avec le vent lui donnant un air invincible et c'est-ce qu'il était, indestructible pour elle. Ses yeux gris reflétaient son âme magnifique.

Elle en profita, aussitôt levée pour courir, vers la maison :

- Môman, elle a dû finir le gâteau, j'vais voir, dit-elle avec un énorme sourire sur son si jolie visage. Et surtout, pars pas sans moi, hein ?! rajouta-t-elle plus sérieusement.

- Jamais, murmura l'enfant mais cela la demoiselle ne l'entendit pas.

Ce moment, c'était le premier des derniers. »

- Mademoiselle, Ouh Ouh !

- Hum, Oui ? en sortant de ma rêverie. J'avais commencé mon travail, il y a une heure maintenant, et je m'ennuyais à mourir. J'étais entrain de regarder la rangée des dictionnaires et à les compter si bien que je ne me rendis pas tout de suite compte qu'un homme était debout devant moi. Je l'avais jamais vu par ici, d'ailleurs. Le genre de type, plein d'argent, vers quarante ans, costume noir et cravate noir. Le genre d'homme que je pouvais pas voir, en clair. Bonjour, Monsieur que puis-je faire pour vous ?, me repris-je. Politesses, Règle numéro 1.

- Je viens payer. Je n'ai pas vraiment envie de patienter toute la journée ici, alors si vous auriez l'amabilité de m'encaisser, me dit-il impatient.

La nuit de DécembreWhere stories live. Discover now