Chapitre 2

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« On essaie de se dire que la réalité vaut mieux que le rêve. On se persuade qu'il vaut mieux ne pas rêver du tout. Les plus solides d'entre nous, les déterminés s'accrochent à leurs rêves. Il arrive aussi qu'on se retrouve en face d'un rêve tout neuf qu'on avait jamais envisagé. Un jour on se réveille, et contre toute attente, l'espoir renaît, et avec un peu de chance on se rend compte, en affrontant les événements, en affrontant la vie, que le véritable rêve, c'est d'être encore capable de rêver. » Grey's Anatomy,

[ Dimanche ]

Avec un verre d'eau à la main, j'essayai de calmer ma respiration, j'avais encore fait un cauchemar. J'étais encore tremblante et des perles de sueurs coulaient sur mon front quand Zoé fit son apparition dans la cuisine. Elle portait un mini short noir avec des bandes roses sur les côtés et un débardeur rose bonbon devant et noir derrière où il y avait écrit « Adorable endormie ». Je savais que dans son dos était écrit : « Chiante éveillée ». J'en avais un identique, cadeau de Zoé bien sûr, mais il était noir et bleu. Je m'en servais que rarement comme pyjama, juste quand mon amie me suppliait de le mettre. On voyait trop mon corps, non que je sois pudique ou quoi que ce soit de ce genre, mais comparée à Zoé, j'étais bien fade.

Ses petits yeux se posèrent sur moi, même si elle était mi-endormie, ils me sondèrent :

- Tu es matinal, lui dis-je, pour un dimanche, je veux dire.

- Ti' n'auzzi.

Traduction : Toi aussi.

Elle se frotta les yeux. Elle marcha vers moi, et claqua un bisou sonore sur ma joue. Son rituel matinal. Je n'étais pas plus grande qu'elle, seulement de quelques centimètres, deux ou trois voire quatre maximums, pourtant elle prenait la peine de se mettre sur la pointe des pieds pour faire son petit manège quotidien.

- Je n'ai plus sommeil.

Je grimaçai en me rappelant le pourquoi, je tachai de le simuler en buvant une gorgée d'eau.

- Hum ... D'accord.

Je levai un sourcil. Pas d'interrogatoire ? Elle se balança d'un pied à l'autre. Etrange.

- Hum ... ? Tu veux prendre ton petit déjeuner, maintenant ?

- B'oui, pourquoi pas. Laisse, je vais le faire, dit-elle quand je fis un mouvement pour prendre le café.

Très bizarre. Elle ne savait pas faire la cuisine. Et encore moins réchauffer le café.

- Oh, ah ?

Pff, tellement j'étais étonnée, je ne savais plus comment faire une phrase. Sujet, verbe, compliment, simple, pourtant, non ?!

Installées face à face dans notre petite table à manger, je la fixai. Zoé, elle, regardait le fond de sa tasse, concentrée, sourcils froncés. C'était comme si ce qui avait dans son verre pouvait lui donner une quelconque force, une quelconque réponse. Elle m'intriguait.

Tout d'un coup, elle leva la tête vers moi, et lança d'un trait comme une bombe prête à exploser :

- Je t'ai entendu crier cette nuit.

Dire que j'étais surprise, serait un euphémisme. Elle me cachait autre chose. Elle était inquiète. Mais pourquoi ? Ça arrive à tout le monde, de faire des mauvais rêves. Et ce n'était pas vraiment la première fois que cela se produisait pour moi. Je pensais qu'elle y était habituée depuis le temps.

- M'oui, surement. J'ai fait un cauchemar, répondis-je avec détachement.

- Je l'avais deviné. Mais... Tu as crié un prénom ...

La nuit de DécembreOnde histórias criam vida. Descubra agora