La nuit de Décembre

Chapitre 12

« Hier je me croyais la personne la plus heureuse de la terre, de toute la galaxie, de toute la création. Était-ce seulement hier ou à des années lumière ? »

L'herbe Bleue

[Mercredi]

Je déteste les Mercredi. En faite, rectification, je déteste les mercredi pluvieux inoccupés. Ce matin alors que je me préparais pour la fac, Madame Eveline m'avait appelé en m'expliquant que ce n'était pas nécessaire que je vienne cet après-midi. Apparemment, elle avait oublié de m'avertir qu'une réunion allait se réaliser à la bibliothèque et qu'elle fermait donc exceptionnellement pour l'occasion. Étonnée, je lui avais dis qu'il n'y avait aucun problème mais en réalité, j'étais bien embêtée. Les mercredi au travail me permettaient de me détendre et de ne pas penser à ce qu'il se passait hors de ces étagères remplies de livres. À présent, j'avais des heures entières à tuer, de plus, Zoé n'était pas là. Un défilé ou quelque chose de ce genre là. Donc, je me retrouvais, assises dans l'amphi d'un cours dont je ne suivais strictement rien, concentrée à chercher comment m'occuper pendant mon temps libre. Pendant un bref moment, l'idée de demander à Ethan si il était libre me traversa l'esprit mais je chassai vite cette pensée ridicule. Il ne voudrait jamais sortir avec moi après la manière dont je l'avais congédié hier. J'étais stupide. Je ne pouvais décidément pas être quelqu'un de normal, acceptant de passer du temps avec le garçon le plus mignon du campus et qui de surcroît était dans, quasiment, tous mes songes.

Triple andouille !

Je ne vais pas te contredire pour une fois, Conscience ! Hier soir, je m'étais tournée et retournée dans mon lit sans réussir à trouver le sommeil, tellement j'étais rongée par ce qui s'était passé plutôt. Ethan était le garçon idéal. Trop. C'était ça le problème, il était tellement génial, que je ne comprenais pas pourquoi il s'intéressait à une fille telle que moi.

Il te l'a dit. Tu le fascines. Il te trouve intéressante !

Et, je ne saisissais toujours pas ! Je ne faisais rien pour. En plus, je ne lui avais quasiment rien dis. C'est vrai, quand je repense à nos conversations elles n'avaient pas été longues et fougueuses ou je ne sais quoi d'autres, non, elles n'ont pas été intéressantes plus que ça pourtant elles avaient été... Je ne sais pas... Parfaites ?

Complètement accro...

C'était peut-être ça le problème, j'étais accro de ce corps à damner un saint et de l'image bad boy qu'il renvoyait.

Tu as toujours voulu te taper le mauvais garçon de l'école, admet le.

C'était vrai mais qui ne l'avait pas déjà voulu ? Les filles sont, pour la plupart, toujours attirées par les rebelles, les hommes à femmes,les mauvais garçons et malgré mon esprit tordu, je n'échappais à la règle. Je voulais désespérément attirer l'attention d'Ethan parce qu'il représentait un fantasme et qu'il était la personne que je pouvais le moins avoir sur cette Terre. Il suffit de le regarder puis de me regarder. Deux opposés physiquement.

Et pourtant,il te veut. Il t'a embrassé ! Plusieurs fois.

Mon dieu, oui et quels baisers ! Même dans mes rêves les plus fous, je n'aurais pas pu imaginé une telle chose. Il m'avait embrassé à plusieurs reprises et je n'avais qu'une seule envie c'est qu'il le refasse encore et encore. Sauf qu'avec la façon dont je l'avais remballé,ça ne se reproduira plus, à coup sur. En soupirant, je posais ma tête entre mes bras croisés sur ma table. Combien de tempsrestait-il avant que ce fichu cours finisse afin que je rentre chezmoi et déprime devant un programme abrutissant ?

Un quart d'heurepassa pendant lequel je gribouillais sur une feuille vierge qui étaitdestinée à prendre des notes. C'était raté pour aujourd'hui. Jen'avais vraiment pas la tête à réfléchir et à suivre unquelconque discours sur l'être humain et son utilité. J'aurai vouluêtre un ours. Ou non, une tortue, c'est jolie et ça toujours ungenre cool. Ouais, une tortue. Sur cette pensée, j'entendis lasonnerie. Délivrance ! Je parcourais la distance de ma salle à mavoiture et j'y étais presque quand j'aperçus du coin de l'œil etc'était, je précise involontaire, Ethan collé à une fille. Ah, jen'avais vraiment pas besoin de ça. Il semblerait que j'étais restéefigée devant cette vue puisque quelqu'un me bouscula en grognant desparoles que je ne prêta pas attention. Je me remis à marcher enessayant de ne pas me retourner pour vérifier que je n'avais pashalluciné. Une fois dans ma voiture, je dus sans pouvoir rien yfaire regarder dans mes rétroviseurs pour pouvoir reculer et ainsij'ai pu distinguer Ethan et cette glu enlacés langoureusement.