Disney Life [TERMINÉ]

Chapitre 38

Pour être dans la merde, nous sommes dans la merde. Mais alors la merde de chez merde ! Nous avons quelques secondes pour trouver un moyen d'éviter le désastre.
- Trouve quelque chose ! je dis à Jelly-Bell d'une voix presque hystérique.
Elle est en panique totale, comme le reste de notre bande.
- Fais un tour de magie ! s'énerve Aurore.
Jelly-Bell respire à fond et tente de se calmer.
- Je vais peut-être faire la plus grosse connerie de ma vie, mais si ça peut nous sauver...
Elle claque alors des doigts et le roi se fige au loin.

Nous nous approchons lentement de lui. J'arrive alors à voir la cause de son immobilité.
- De la glace ? crie Aurore
Le roi Mouse est recouvert de glace, figé dans le temps.
- C'est pas le truc de la reine des neiges ça ? je réplique.
Aurore s'en frappe le front et Jelly-Bell et Ryan sont intrigués.
- Tu connais la Reine des Neiges ? elle demande incrédule.
- Euh... Comment te dire que c'est l'un des plus gros succès Disney ? Libéréeeeee ! Délivréeeee !
- Oh ta gueule ! rétorque Aurore.

Elle s'approche du roi et effleure la glace qui le retient prisonnier.
- Il peut nous voir ? elle demande.
- Je ne sais pas, avoue Jelly-Bell. C'est la première fois que je fais ça. C'est un peu... une expérimentation.
Je suis soudain prise d'un mouvement de recul.
- On a givré Mickey Mouse ! Oh mon dieu ! Si la gamine que j'étais avant voyait ce bordel, elle deviendrait folle ! Mais putain c'est Mickey !
Je vous jure que le roi Mouse est la copie conforme du Mickey Mouse connu chez les humains. Si on m'avait dit qu'un jour, je verrais Mickey givré dans la glace, je ne l'aurais jamais cru.
- Il est si célèbre que ça ce Mickey chez vous ? me demande Jelly-Bell intriguée.
- Mais c'est carrément l'idole de tous les enfants du monde ! Je regardais le dessin animé La Maison de Mickey tous les jours !

J'arrête mon épisode de nostalgie et nous laissons le roi où il est, sans que nous ayons beaucoup de scrupules.
- T'es sûre qu'il va survivre à ça ? demande Aurore septique. J'ai pas très envie que Jerrikey monte sur le trône.
Jelly-Bell ne répond rien, prenant conscience de la potentielle gravité de son acte. C'est vrai que si le roi Mickey meurt, c'est Jerrikey qui prendra sa place. Et cela pourrait faciliter les affaires de Cruella...

Grâce au pouvoir de "remontée de lumière" de Jelly-Bell, nous arrivons rapidement devant les grandes fenêtres qui donnent sur le jardin. Seul problème, deux gardes surveillent chaque ouverture. Comme il y a environ une dizaine de fenêtres sur la portion où nous nous trouvons, ça fait environ vingt gardes. Jelly-Bell va sûrement devoir refaire son petit tour de placage contre les murs. Elle est sur le point de claquer des doigts quand Ryan l'arrête.
- Attendez, il y a un problème.
Je regarde partout autour de nous mais je ne vois rien de suspect.
- Ils savent que Cendrillon n'est plus dans sa cellule, explique Ryan. D'habitude, ces gardes avec un brassard violet sont assignés à la surveillance des appartements de la reine. Ils ont procédé à des changements de poste.
- Alors pourquoi ils ne t'ont pas appellé ? je demande.
Ryan sort un petit boîtier bizarre ressemblant à une télécommande, mais avec un écran.
- Je n'ai reçu aucune convoquation. Ils doivent savoir que je suis avec vous...
Le silence qui règne dans l'endroit où nous nous trouvons est pesant. Nous restons cachés derrière un mur, à l'abris des regards des gardes.
- Une idée ? je demande à Jelly-Bell.
- Je ressens des ondes bizarres. C'est compliqué à décrire pour des sans pouvoirs, mais on dirait des ondes qui vont à l'encontre de la magie, elle répond.
Pour souligner ses propos, elle claque doucement des doigts, mais rien ne se produit.
- Il aurait dû se passer quoi ?
Jelly-Bell est paniquée.
- Les gardes auraient dû fermer les yeux !
Au lieu de ça, ils les ont toujours grands ouverts, à guetter le moindre signe suspect.
- Ils utilisent un dispositif anti-magie ! s'exclame Jelly-Bell. C'est la pire catastrophe de toutes les catastrophes !

Nous restons un bon moment à essayer de trouver un plan de secours. Je propose de foutre une droite à tous les gardes, mais Jelly-Bell me répond que j'ai des idées d'un niveau de bêtise incroyable. Ryan propose de courir très vite et de casser les fenêtres d'un coup de pied, mais il a droit à la même remarque que celle que j'ai reçue de la part de Jelly-Bell. Cette dernière trouve finalement une idée assez convenable.
- Bella, tu vas t'approcher des gardes et tu vas simuler un malaise. Ils te prendront pour l'une des invitées personelles du prince Jerrikey. Je crois savoir qu'ils font vraiment attention aux invités du prince. Pendant ce temps, nous profiterons de l'agitation générale pour ouvrir les fenêtres et aller dans les jardins. Ensuite, tu te démerderas pour te libérer des gardes et tu nous rejoindras. Va falloir aller très vite.
En gros, ma vie dépend de ma capacité à me battre contre une vingtaine de gardes, qui sont en plus des membre de l'équipe de surveillance de la reine. Autrement dit, ils sont entraînés pour le combat.
- Je vais y rester ! je conteste.
- Si jamais nous voyons que tu ne nous suis pas, je tenterais de faire un tour de magie d'une puissance suceptible de contrer les ondes anti-magie. Mais il y a très peu de chances pour que j'y arrive. Essaye plutôt de te débrouiller par toi-même.
- Si seulement on avait la fée que je connais sous la main, marmonne Ryan.
Je jette un léger regard à Jelly-Bell qui fait tout pour éviter de regarder Ryan. À vrai dire, elle ne le calcule même pas. Elle fait vraiment comme s'il n'était pas là.
- Tout le monde est d'accord ? elle demande.
À contre coeur, j'aquiesçe. Je ne vois vraiment aucun autre moyen...

Je sors de ma cachette et je m'approche en titubant des gardes. Je ne suis pas actrice pour rien !
- Oh ! Je vais tomber ! je dis d'une manière un peu théâtrale.
Aussitôt, tous les gardes accourent vers moi. Ils sont vraiment serviables !
Je m'écroule dans les bras de l'un d'entre eux et je fais mine de perdre connaissance.
- Ce doit être une invitée du prince ! s'écrie l'un d'eux.
- C'est sûrement sa nouvelle maîtresse ! dit un autre.
- Son altesse ne doit pas la trouver comme ça !
Comme j'ai les yeux fermés, je ne sais pas si mes amis ont eu le temps de passer dehors. Je décide d'attendre un peu avant de passer à l'action. Je sens que quelqu'un me ventile avec un éventaille ou autre chose.
- En tous cas, celle-ci est bien plus mignonne que Daysina. Ça m'étonne pas qu'il l'ai plaquée !
- C'est sûr. Celle-ci est une vraie princesse !
Comme je n'ai pas examiné les visages des gardes avant de m'évanouir, je ne sais pas si j'ai là des compliments venant de princes charmants ou de gros pervers. C'est un peu gênant...
- Si elle pouvait devenir notre reine ! On aurait plus des gamins en forme de souris ! Mais chapeau à elle si elle a le courage de coucher avec ce connard de Jerrikey !
Vu que j'en ai un peu marre qu'on parle de moi de la sorte et que je suppose que mes acolytes sont sortis d'ici, j'ouvre brutalement les yeux et je lève ma jambe droite qui atterit en plein dans la figure de l'un des gardes. Je me libère d'une pirouette de l'emprise de celui qui me retenait. Je regarde partout autour de moi et je vois qu'environ cinq gardes musclés m'entourent. L'une des fenêtres donnant sur les jardins est ouverte, signe que Jelly-Bell et toute la troupe ont réussi à partir.
- Attrapez-là ! hurle un garde.
Ils se jettent tous sur moi, mais je bondis vers la droite à l'instant où ils allaient me toucher. Ils se percuttent tous les uns contre les autres. Sauf que l'un d'entre eux réussi à esquiver ses camarades et m'assène un coup dans la cuisse, pile à l'endroit où j'ai reçu ma balle quelques semaines plus tôt. J'avais complètement zappé ma douleur. Il faut dire que les traitements que j'ai reçu à Agrabah ont finalement fait effet au bout d'une semaine. Ils n'ont pas fait aussi n'importe quoi que ce que je pensais...

J'ai tellement mal que j'en tombe par terre. Je me tiens la cuisse de toutes mes forces, essayant de réduire la douleur. Des petits saignements commencent à apparaître. Le garde se met à crier :
- C'est celle sur qui Jordan a tiré ! C'est celle qui s'est déguisée en Daysina !
J'ai juste le temps de relever la tête avant que je reçoive un coup de cross de fusil sur la tête, puis le trou noir.