Chapitre Cinquante-un

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Tandis que le message touchait à sa fin, une amertume profonde s'installa en moi. Les regrets se mêlaient à l'amour, formant un mélange indissociable qui me nouait la gorge. Je réalisais à quel point les disputes insignifiantes qui avaient éloigné nos chemins étaient devenues des montagnes insurmontables, des précipices d'incompréhension.

Les secondes s'écoulèrent lentement après la fin du message, laissant place à un silence épais, ponctué uniquement par mes sanglots étouffés. Mon esprit tourbillonnait dans une danse chaotique de regrets et de souvenirs, me submergeant de tout ce que j'aurais pu dire, faire, ou même éviter.

J'étais horrifié en écoutant ce message. On pouvait entendre en fond sonore des cris et des pleurs, c'était vraiment à vous déchirer le cœur. Je regrette de ne pas avoir pu le voir avant son départ.... tout à cause d'une réunion de dernière minute, et étant le directeur du cabinet d'avocat je ne pouvais m'y dérober....  Oh Jonathan dit moi que tout va bien, j'ai besoin de toi, nous avons besoin de toi.


C'est avec ces remords que je décidai de continuer ma route afin de me rendre à mon bureau de cabinet. Je garai mon véhicule à sa place réservée, puis je descendis afin de me rendre dans le hall. 


Mais dès que j'eus franchi la porte, une petite foule se précipita vers moi, leurs visages empreints d'une inquiétude sincère, de la compassion dans leurs yeux. Leurs voix s'entrelaçaient dans un brouhaha de préoccupations et de soutien, formant une mélodie bienveillante dans un monde de tourments.

« Oh mon Dieu ?! On vient d'apprendre la nouvelle à la télé et à la radio. As-tu des nouvelles de Jonathan ? Comment va-t-il ? Comment te sens-tu ? Si tu as besoin de parler, tu peux compter sur nous... » Les mots étaient prononcés avec un mélange de sollicitude et de réelle préoccupation, chaque syllabe comme une étreinte réconfortante autour de mon cœur brisé.

Leurs regards étaient pleins de compréhension, comme s'ils partageaient mon fardeau de douleur et d'incertitude. Pourtant, malgré toute leur bienveillance, leurs paroles semblaient glisser à la surface de ma conscience, car mon esprit était entièrement focalisé sur une seule personne : John.

Mon cœur battait la chamade dans ma poitrine alors que je me noyais dans une mer d'interrogations sans réponse. Était-il vivant ? Comment allait-il ? Mon anxiété me consumait, et chaque minute qui passait sans nouvelles était une torture supplémentaire.

Je hochai distraitement la tête en réponse à leurs questions, murmurant des remerciements absents à leurs offres de soutien. Leurs paroles bien intentionnées semblaient lointaines, étouffées par la tempête qui faisait rage dans mon esprit. Je me sentais coupé du monde extérieur, perdu dans mes propres pensées et dans l'obsession de retrouver John.

Leurs regards pleins de sollicitude semblaient presque se heurter à une barrière invisible autour de moi. Leurs efforts pour me réconforter étaient sincères, mais la peur et l'angoisse m'avaient enfermé dans une bulle où je ne pouvais percevoir que l'absence de John.

Alors que je me dérobais de leur attention et m'éloignais légèrement, mon esprit était en proie à une bataille acharnée entre l'espoir et le désespoir. J'essayais de repousser les pensées sombres, de me raccrocher à chaque parcelle d'espoir restante, mais l'incertitude me rongeait.

Était-ce possible que tout ce qui était bon dans ma vie puisse être balayé en un instant ? Je refusais d'accepter cette réalité, de me résigner à la possibilité de perdre John. Mon cœur criait, refusant d'accepter la vérité jusqu'à ce que je puisse voir de mes propres yeux, jusqu'à ce que je puisse toucher sa main et sentir qu'il était réellement là.

Changement de vie.Where stories live. Discover now