Changement de vie.

Chapitre Trente-Un

"Ô tristesse! On passe la moitié de sa vie à attendre ceux qu'on aimera et l'autre moitié à quitter ceux qu'on aime"

Victor-Hugo

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Point de vue d'Alexander :

Depuis plusieurs jours, j'observais mon père, son visage marqué par la fatigue, tandis qu'il se renfermait et mangeait à peine. Malheureusement, ce n'était pas la première fois que ma mère quittait la maison à la suite d'une énième dispute avec lui. Mais cette fois-ci, c'était différent. Elle avait pris la décision de couper toute communication en éteignant son portable, l'isolant ainsi de tout contact avec lui.

Le foyer semblait avoir perdu son éclat habituel, et une atmosphère lourde de silence s'était installée. Les jours s'écoulaient comme des heures interminables, ponctués par les soupirs inquiets de mon père, qui cherchait désespérément à comprendre ce qui avait mené à cet éloignement.

Dans l'atmosphère solennelle du salon, je réfléchissais à la situation, partagé entre l'amour pour mes deux parents, et l'incompréhension face à cette crise familiale. Leurs voix s'étaient élevées au cours des années, mais cette fois-ci, j'avais le sentiment que quelque chose avait changé, que des fissures s'étaient creusées dans leur relation autrefois solide.  

"Papa, que vous-êtes vous dit toi et maman ?' demandai-je en le regardant avec un regard compatissant.

Mon père soupirait doucement, puis ayant plié son journal sur ses genoux me répondit :

"Je lui ai dit que j'étais heureux, mon fils, que tu aies pu retrouver l'amour. Bien sûr, j'aurais souhaité que ce soit avec une femme, mais si tu es épanoui avec Jonathan, je ne voyais aucune raison de m'y opposer. Comme d'habitude, lorsque ta mère n'entend pas ce qu'elle veut, elle s'est énervée, me disant que c'était une monstruosité que j'accueille Jonathan dans la famille," confia-t-il, me fixant droit dans les yeux avec un mélange de détermination et d'inquiétude.

Dans l'atmosphère empreinte d'émotions, son discours résonnait comme un appel au respect et à la compréhension. Ses paroles témoignaient d'un amour inconditionnel, capable de surmonter les préjugés et les jugements. C'était un témoignage d'ouverture d'esprit et d'acceptation, car il plaçait le bonheur de son fils avant tout le reste.

Je lui rendis son regard, touché par sa sincérité et sa vulnérabilité. Je savais combien il avait été difficile pour lui de tenir tête à ma mère, de choisir de suivre son cœur plutôt que de céder à la pression sociale. Son courage me remplissait d'admiration, car il avait choisi de rester fidèle à lui-même et de soutenir mon bonheur, peu importe les critiques qui pouvaient en découler.

Soudain, un sourire doux et réconfortant illumina le visage de mon père. "Tu sais, peu importe les jugements des autres, je serai toujours fier de toi, mon fils. Ton bonheur et ton épanouissement sont la plus grande récompense que je puisse espérer en tant que père," dit-il, la voix empreinte d'émotion.

Je sentis mon cœur se gonfler de gratitude envers cet homme aimant qui se tenait devant moi. Dans son regard, je voyais une affirmation sans équivoque de son amour inconditionnel et de son soutien indéfectible.

"Merci papa. Je te remercie d'essayer de comprendre et de m'accepter dans cette nouvelle aventure que j'entreprends avec Jonathan." Dis-je avec un tendre sourire tout en lui tenant la main.

"Alex, je sais que c'est peut-être tôt comme confidence.... mais.... au fond j'ai toujours su que tu aimais les deux genres." dit mon père en prenant un chiffon pour nettoyer ses verres.