Change My Life | Terminé ✓

Chapitre 29

Je n'aurais pas dû piquer une crise de la sorte. J'aurais dû m'en douter que Megan n'aurait jamais été capable de faire ça volontairement.

Pourquoi je ne me suis pas rendue compte de ce qui était en train de se passer devant mes yeux ? Car je suis restée égoïste et je n'ai pensé qu'à ma petite personne. J'ai vu cet homme, non, une personne comme lui ne devrait même pas être qualifié d'humain. J'ai vu ce monstre s'en prendre à mon amie et la seule idée malsaine que j'ai eue c'est qu'elle me trahissait. Comme avec Jaden, je n'ai pensé qu'à moi. Va-t-elle me pardonner pour ce que j'ai fait ? À vrai dire, je n'ai pas été la meilleure copine de l'année, bien au contraire. Renier son amie pour un acte qu'elle n'a pas commis n'est pas vraiment quelque chose dont je vais me venter plus tard, surtout après ce qu'elle a dû vivre.

Je ne pense pas que ce geste de couardise devrait être récompensé d'une médaille, il serait préférable que je sois punie pour ce que j'ai fait. Après plusieurs heures interminables où je me retiens de lâcher mes émotions, la pression est trop forte pour que je retienne tout en moi et sans doute à cause de la tristesse que j'éprouve, je laisse couler une goutte sur ma joue. J'ai envie de hurler pour faire sortir tout ce que je ressens, crier à plein poumons pour vider ma poitrine de toute cette douleur affligeante.

Je ne pleure pas que pour l'histoire de Megan, mais aussi pour Jaden. Sans me rendre compte, je laisse tomber les personnes qui comptent le plus à mes yeux un part un. Maintenant, je vois bien que je fais du mal autour de moi. Ma mère devait avoir raison, je ne suis pas encore prête à être totalement sous la merci de la vie difficile des adultes. Je prends mauvaise décision sur mauvaise décision et tout me retombe sur la face comme une grosse boule de neige pendant une bataille en hiver. Entendre les pleurs de mon amie commence à me faire tellement mal que ça en devient insupportable donc avec difficulté, je me lève en attrapant l'épaule de Megan pour qu'elle me suive dans ma démarche. Je sens toute cette souffrance accablante se peser sur mes épaules.

Quand je pose mon regard sur Megan, ses yeux sont bouffis et des cernes violets se promènent le long de ses cils inférieurs. Elle me procure une peine immense avec cette tête. Je n'ai rien à dire puisque je dois être dans le même état actuellement. Ayant pleuré silencieusement pendant plusieurs heures, ma voix a du mal à redémarrer. Après plusieurs essais, j'arrive à faire marcher mes cordes vocales même si ma voix reste enrouée.

–Bon, nous n'allons pas rester ici à ressasser le passé alors que nous pourrions faire comme quand nous étions jeunes : oublier nos peines le temps d'une après-midi en faisant du shopping puis nous irons avec nos nouveaux vêtements en boite, boire comme pas possible pour nous amuser et tu pourras te trouver un garçon mignon, je m'exclame en souriant légèrement.

Le visage de Megan s'illumine de toute sa splendeur et sans plus attendre, elle attrape son sac et le mien au passage puis elle kidnappe ma main pour ensuite me traîner jusqu'au palier de mon appartement. Même pas trente minutes plus tard, nous sommes dans un grand centre commercial. Mon amie saute partout et commence déjà à faire du lèche vitrine, je sens que ma carte bancaire va chauffer. Nous passons de magasin en magasin, de cabine d'essayage à cabine d'essayage et à chaque fois que nous allons dans un nouveau commerce, je vois le sourire de mon amie resplendir de plus en plus ce qui embaume de bonheur mon cœur meurtri.

J'essaye quand même de faire attention, mon budget n'est pas extensible. Mais je veux profiter de cet après-midi à ses côtés dans cette immense ville, et je veux qu'elle garde un bon souvenir de New York. Voir mon amie dévaliser les rayons de toutes les marques qu'elle adore me fait sourire également. En regardant cette scène, ça me rappelle tous les bons moments que nous avons passés ensemble au lycée. Même si cette partie de ma vie demeurera à jamais un désastre, je peux dire qu'il n'y a pas qu'eu des moments horribles.