stupid test - nick robinson

quatre

❦ pdv anja

— C'est bon tu peux y aller, déclare ma mère après une guerre déchaînée afin qu'elle me laisse enfin sortir.

Je souffle de soulagement avant de monter dans ma chambre pour préparer des affaires. Si je sors de chez moi les mains vides alors que j'ai prévenu ma mère que j'allais finalement passer la nuit chez Ariana, ça paraîtrait suspect. C'est ce soir qu'on vole les sujets, en espérant que ça foire pas.

Je mets mon sac sur mon dos d'un coup vif et jette un dernier coup d'œil vers mon miroir. Un sweat à capuche gris et un simple jean noir, tenue parfaite pour commettre une infraction dans un lycée. Je redescends les escaliers à toute vitesse, il est déjà quinze et je devais être devant le lycée à vingt-trois heures pile, mais tant pis il attendra.

— Maman j'y vais, bisous à demain.

Je lui mime un bisou puis claque la porte derrière moi. Les rues sont désertes cette nuit, habituellement il y a quand même des petits bruits par-ci par-là, même si ça reste un quartier calme. Je me mets quand même à accélérer en direction du lycée, le but n'étant pas d'arriver une heure en retard. Une fois arrivée, je vois Nick assit sur un banc, sur son téléphone. Il tourne sa tête vers moi et soupire, il se lève ensuite et vient vers moi.

— Qu'est-ce que tu faisais ? Tu crois que j'ai que ça à foutre ? me lance-t-il.

— Par contre gueule pas, je te le dis.

Son regard passe rapidement de mes yeux, à mon nez, puis ma bouche et termine son chemin sur mon menton avant de remonter vers mes yeux. Troublant.

— D'accord mais je criais pas en fait.

— Ah, c'est l'habitude.

Il sourit. Il tourne ensuite son visage vers le portail qui nous sépare du lycée et le désigne d'un coup de menton.

— On va se dépêcher, grimpe en premier.

— Euh, vas-y avant, je te regarde.

Il ricane en secouant la tête et commence à s'agripper aux barres, une fois arrivé tout en haut il se retourne vers moi et me fait un signe avec son index et son majeur sur sa tempe, avant de sauter d'un coup et de retomber sur ses pieds. Je grimpe sur le portail à mon tour mais arrivée en haut, je me retrouve comme bloquée, impossible de sauter comme l'a fait Nick, beaucoup trop haut pour moi. Et je ne peux pas descendre de la même manière dont je suis montée, à tout moment je peux glisser et une barre transperce mon genou.

— Tu fous quoi encore ? la voix de Nick se fait entendre d'en bas.

— Tu vois pas que je suis bloquée ? je lui crie d'en haut.

— Attends, mets ton pied sur mon épaule.

— Tu crois vraiment que mon pied arrive à ton épaule ? On fait pas tous plus d'un mètre quatre-vingt je te rappelle.

Je le vois hocher la tête mais franchement, j'évite le plus possible de regarder vers lui étant donné que le portail fait facilement trois mètres et je tiens pas à m'écraser par terre à cause d'un faux mouvement.

— Ok donc tu sautes, et je te rattraperai ça marche ?

— Attends, je te fais pas confiance.

— Putain je vais pas te laisser te prendre le sol dans la gueule quand même, dépêche.

Je hoche la tête, peu rassurée cependant. J'enlève doucement mon sac pour éviter de glisser et le lance par terre, mais Nick le réceptionne en plein vol afin de le poser lui même sur le sol. Il se met ensuite juste en dessous de moi pour pouvoir me rattraper. Je le regarde brièvement afin de m'assurer qu'il est prêt puis saute dans le vide. Son bras droit se loge sous mon aisselle tandis que son bras gauche enroule ma taille, je serais super impressionnée par la facilité qu'il a eu à me rattraper si je n'étais pas carrément gênée de me retrouver dans ses bras. 

Ses deux mains sont maintenant posées sur mes hanches, j'ouvre enfin les yeux et me retrouve à moins de dix centimètres de son visage. On se regarde un moment qui me paraît interminable puis je me dégage de son emprise et attrape mon sac en marmonnant un "merci" presque inaudible.

Je me dirige vers l'entrée qui mène aux couloirs, j'entends Nick me suivre. On monte rapidement, s'assurant que le lycée soit bien vide. Le long couloir du premier étage, là où se trouve le bureau du principal, est plongé dans le noir complet, seulement quelques fenêtres donnent sur cet endroit, mais dehors la nuit est vraiment sombre donc c'est difficile de se repérer.

— Allume la lumière, dit Nick derrière moi.

— Non, imagine qu'il y ait quelqu'un et qu'il nous voit ?

— Mais dans un lycée à cette heure ci, techniquement, il y a personne, répond-il.

— On sait jamais.

— Faudra pas pleurer si tu te prends un mur dans la gueule chérie.

Je lève les yeux au ciel à l'entente du surnom qu'il vient de me donner, et me retient même de l'insulter. Je sors mon téléphone de ma poche et éclaire le couloir, je me retourne vers Nick en lui souriant fièrement, il lâche un petit rire puis marmonne qu'allumer la lumière aurait été pareil. J'ignore sa remarque et continue mon chemin, j'entends ses pas qui me suivent. J'éclaire une porte pour vérifier si c'est bien celle du bureau du proviseur et l'ouvre, enfin tente de l'ouvrir...

— Putain Nick, c'est fermé à clef.

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