34, APOTHEOSIS

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J'étais constamment bloqué entre essayer de vivre ma vie pour moi même et pas pour les autres et l'idée d'essayer de courir pour fuir tout ce désastre alarmant qu'elle représentait.

Et dans tous mes rêves, qui se rapprochaient plus ou moins de la mort, tu étais entouré par cette fameuse lumière, tu étais la délivrance que j'attendais et que je saisirai une fois de l'autre bout du tunnel. Tu étais mon autre bout du tunnel, tu étais mon monde après le trépas.

J'avais souvent connue la sensation de me réveiller en pleine nuit démuni de repères.

La plupart du temps sans aucune raison, parfois à cause de mon voisin et de la musique trop forte d'une de ses merdes de fêtes étudiantes qui duraient toujours jusqu'au petit matin.

Mais cette fois-ci, c'était différent.

Avez-vous déjà connue la sensation de se faire tirer du sommeil par un bruit de sanglot ?

C'est quelque chose d'affreusement déroutant. En tout cas, pour moi, ça l'était. Parce que Jimin pleurait encore. Et Jimin ne pleurait jamais.

Avez-vous déjà connue la sensation de savoir qu'une personne de votre entourage va mal, mais de ne pas savoir exactement quoi faire ou de quelle façon lui tendre la main, tout simplement car vous ne saviez pas comment vous y prendre pour l'aider ?

Je vais vous le dire, moi. On se sent impuissant.

Pas impuissant comme quand quelqu'un se fait frapper devant nous et qu'on n'ose pas intervenir, mais impuissant comme quand on on voudrait, mais qu'on se sent bloqué, retenu par des barrières invisibles.

C'est frustrant.

Et je n'avais pas su quoi faire.

Jimin était là, à côté de moi, étendu en larmes et détruit sur la surface de ce lit double trop vaste pour nos corps trop frêles, trop maigres, trop faibles. Son bras droit cachant ses yeux embués et des soubresauts le secouant péniblement. Je ne voyais que ses épaules nues, son dos face à moi.

Si seulement nous avions été plus forts.

Je n'avais pas su quoi faire.

Alors timidement, j'avais rapproché nos corps qui s'était séparés l'un de l'autre durant notre (ou je me demande si ce n'était pas seulement le mien) court laps de temps où nous (je) avions dormi.

J'avais posé une main sur son épaule. Je l'avais caressée, jusqu'à glisser le long de son bras et attraper sa main.

Et je l'avais serrée, fort. Ses doigts s'enroulant autour des miens si bien que dans la pénombre, nous n'aurions su dire lesquels appartenaient à qui.

J'avais étreinte sa dextre jusqu'à ce qu'il me réponde, ce qu'il avait fait d'une légère pression, à peine remarquable. Même ses gestes semblaient fatigués, même son corps semblait pleurer. Et dans un souffle,

Tu dois me trouver pathétique.

Tout le monde l'est un peu. Ce n'est pas drôle sinon. Ça doit sûrement être l'une des règles du jeu.

Je suis un trouillard Hyung,
j'ai peur de tout.

Il vaut mieux ça que de n'avoir peur
de rien.

HARCÈLEMENT (yoonmin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant