2, ULTRAVIOLENCE

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La douleur venant de toi en elle même ne me faisait pas peur, en réalité. C'était ce qui en ressortait, ce qu'elle voulait dire et ce qu'elle représentait, qui me terrifiait.

+

Le leader de leur petit groupe de six, me projette aux sol.

Je lâche un grognement de douleur, les larmes me montent aux yeux.

Mon épaule a claqué trop fort contre le bitume. Ca me lance, me fait un mal de chien. J'ai l'impression que l'atroce sensation de douleur se propage dans tous mes membres.

Jimin s'approche de moi, s'accroupit à ma hauteur.

Il me prend par les cheveux et tire dessus comme un malade. Comme si il voulait me les arracher.

Ensuite, il rassemble un peu de salive, et me crache au visage. Je ne grimace même pas.

Je mets à sangloter, les yeux à demi ouverts et brouillés par les larmes. Une habitude.

Il plaque mon dos contre le béton, me forçant à m'allonger, et s'assoit sur mon bassin. J'ai peur de la suite.

Si il est capable de tout ce que mes cicatrices prouvent, il est capable fu viol. J'en suis certain et ça me terrifie.

Il remue ses fesses contre mon membre. Je réfréne un haut-le-coeur.

Comme dans les manèges à sensation forte.

Sauf que là, la sensation, je la déteste, elle est tout sauf agréable.

C'est de la peur pure et dure, quelque chose qui me fait me sentir faible et impuissant. Et j'ai horreur de ça.

Avoues que t'aime ça, salope.

La bile me monte à la gorge. J'ai envie de vomir.

Ce n'est pas humain, des coups bas de ce genre. Je ricane intérieurement. Jimin n'est pas humain.

Comment peut-on être un tel connard ?

Si j'avais eu assez de cran, j'aurai vomi mes tripes sur son t-shirt hors de prix.

Je ferme les yeux, si fort que mes paupières en sont douloureuses.

Il semble constater dans quel état je suis, et plutôt que de chercher à m'agresser sexuellement, il saisit de nouveaux quelques unes de mes mèches de cheveux et claque ma tête tellement fort contre le sol que mes sens se brouillent.

Je hurle, ils rigolent.

J'ai l'impression d'avoir le cerveau retourné. Le métabolisme qui fonctionne à l'envers.

NamJoon, passe moi ta clope.

Merde.

Tout mais pas ça, je vous en supplie.

Pas la cigarette.

Remarque, je préfère ça aux bouteilles de vodka qu'il m'éclate sur le bras de temps à autres. Mais ca n'en reste pas pour le moins insupportable.

L'interpelé s'avance, et je le regarde céder son mégot à Jimin les yeux remplis d'horreur. Et d'appréhension, ouais. Parce que comment ne pas appréhender le fait de se faire cramer avec la flamme d'une pauvre clope ?

Je les vois. Je les vois et je me demande s'ils ont un coeur. S'ils se rendent compte que ca aurait pu etre eux, ou leur petit frère. Eux ou leur soeur à ma place.

Je ne vois pas clair, leurs silhouettes tangentes se limitant à deux grosses tâches floues.

Je me suis rarement senti aussi sonné. Je me sens mal. Intérieurement et extérieurement.

Je dois être pitoyable.

J'ai les yeux trempés de larmes, de la morve me coule du nez et mes joues doivent avoir pris une teinte écarlate.

Mais je reste digne, si on peut dire ça.

Je ne l'implore pas d'arrêter.

Parce que de toute façon, ça fait bien longtemps que je sais que ça ne sert jamais à rien de supplier Jimin.

Ce mec n'a aucun état d'âme, aucun regret. Jamais.

Il remonte la manche de mon pull en laine, dévoile la peau laiteuse de mon avant-bras.

Un éclair d'étonnement passe dans ses yeux quand il remarque des cicatrices qui ont la forme de coupures, et il m'interroge du regard, la cigarette toujours entre son majeur et son index.

C'est quoi cette merde ?

Je ne réponds pas. Sachant qu'il n'attend pas que je le fasse.

Tu joues sans moi maintenant ? Je suis déçu, petit sucre. Je croyais qu'on avait un lien plutôt fort toi et moi.

Je me mords la lèvre.

Il enfonce ses ongles dans la peau de mon bras, à l'emplacement des plaies à peines refermées.

Je savais que je n'aurais pas dû "m'amuser" avec le couteau de cuisine avant-hier soir.

Enième hurlement de douleur. Qui vient, sans conteste, de moi.

Il se penche, rapproche son visage du mien.

Jimin est beau.

Son haleine à l'odeur de menthe me glisse sur le visage.

Tu me brises le coeur, aegi.

Un sourire narquois retrousse le coin de ses lèvres, ce qui fait ressortir ses joues de gamin.

Ce mec possède un visage d'ange, mais une personnalité noire de crasse.

Un instant, je demande si c'est de ça qu'on veut parler quand on dit "Monstre à tête d'homme" .

Sûrement.

Je ne connais pas de pire salopard que Park Jimin. Probablement qu'il n'en existe pas.

J'hoquète, ma boîte crânienne claque une nouvelle fois contre le bitume.

Je pousse un cri muet. Ma bouche s'ouvre, mais aucun son n'en sort. C'est une image assourdissante et muette. Un vacarme silencieux.

Il écrase le mégot de toute sa force sur ma peau irrémédiablement blanche.

J'aperçois malgré ma vision réduite, un sourire naître sur son visage.

Une horrible sensation de brûlure s'empare de mon bras droit, quelques secondes plus tard.

HARCÈLEMENT (yoonmin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant