33, WHAT AM I 2 YOU ?

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Par pitié, ne me dis pas que ses mains t'ont touché là où les miennes sont passées. Ne me dis pas que ses lèvres, ont effleuré ce que j'ai toujours désiré.

Ne me dis plus de choses insensées, de promesses à la candeur époustouflante, comme celle que l'on sera toujours ensemble et que je ne suis pas fou, juste différent des autres. Parce que toi aussi tu as fini par le penser, que les seuls termes auxquels on pourrait me résumer, ne sont que 'adolescent détraqué' ou autrement dit, un taré.

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- Jimin -

La douleur.

Chacun a sa définition bien à lui de ce mot là. Ce mot qui a plusieurs significations, plusieurs origines, plusieurs saveurs et nuances. À l'instant même, la douleur qui serre mon coeur, je ne saurais la décrire. Je ne saurais dire si elle est physique ou mentale, si elle disparaîtra dans quelques heures, ou si au contraire, elle ne disparaîtra pas. Je ne saurais dire quelle couleur, saveur, nuance elle possède, si elle est aiguë comme quand on se cogne le petit orteil contre la table basse du salon ou si elle donne la sensation qu'on nous torture au marteau piqueur comme lorsque l'on a la migraine.

Bien que cette fois-ci, si je devais mettre un mot dessus, sur ma douleur, je dirais sourde.

Sourde parce que cette fois-ci, j'ai l'impression d'être coupé du monde. Que l'on m'a arraché les tympans, ou alors assommé et je m'en retrouve abasourdi.

Sourde parce qu'elle est lancinante, et plus j'accélère la cadence de mes pas en pleine course sur le bitume, plus elle s'intensifie mais pourtant je n'arrive pas à m'arrêter.

Sourde parce que j'ai l'impression que l'on m'a plongé la tête sous l'eau. C'est comme si je manquais d'air et je suis privé de tout : la vue, l'ouïe, l'odorat, bien que j'ai conservé le touché et le goût même si je me doute qu'ils ne me serviront à rien de là où je semble immergé.

C'est comme si le liquide transparent infiltrait puis assiegeait mes poumons. L'oxygène ne parvenant plus jusqu'à eux. Mes paupières se fermant.

J'expire.

Et l'eau à l'intérieur de moi me donne une sensation de brûlure. J'étouffe, j'ai besoin de respirer.

Je n'y arrive pas, et je me meurs.

Je me meurs sous la pression de cette fameuse douleur, celle qui compresse mon coeur et m'asphyxie petit à petit au fil des jours depuis des années, et celle là n'est rien comparée à l'eau. Cette douleur n'est rien comparée aux mots que Yoongi a employé tout à l'heure.

J'accélère, je cours encore plus vite. La nuit est tombée, mais Séoul n'est pas endormie. Séoul est toujours active, toujours en mouvement. Alors que moi ...

Moi je fais du sur-place. Je ne sais pas où je vais. Je ne saurais dire où je suis. Gangnam, peut-être. Je ne sais pas. Je ne sais pas. Je n'ai jamais su où j'allais, je n'ai jamais su où tout ça allait me mener, où l'aimer lui, allait me conduire. Mais maintenant je sais : à la souffrance.

À ce moment là, je me dis des choses complètement stupides et sans fondement que je regretterai sûrement avec le recul comme : Pourquoi lui ? Pourquoi il fallait que ce soit lui ? Pourquoi il aura fallut qu'on se rencontre, qu'on devienne amis, puis que je tombe amoureux, si c'était pour déboucher sur autant de mauvaises choses ?

C'est comme si j'avais un objectif à atteindre, mais qu'il se trouvait de l'autre côté de la berge qui borde la rivière. Et moi je suis à l'opposé, sur le côté contraire. C'est la raison du pourquoi je me suis jeté à l'eau. Je nage, je nage, j'essaie d'y parvenir sans relâche mais j'échoue.

HARCÈLEMENT (yoonmin)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant