PARTIE 2- Chapitre 15

37.6K 3.1K 615
                                    

La douleur qui me brûle l'intérieur de la poitrine est atroce tandis que je cours de toute mes forces en direction du portail

Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou télécharger une autre image.

La douleur qui me brûle l'intérieur de la poitrine est atroce tandis que je cours de toute mes forces en direction du portail. Je traverse toute la cour extérieure et le jardin d'une traite. Je ne supporterai pas de rester ici une minute de plus ! Il faut que je m'évade, que je m'éloigne de cet endroit le plus vite possible !

Je prends appui sur les briques qui soutiennent la clôture et commence à grimper rapidement. Mes jambes s'entortillent habilement autour des barres. Les piques au sommet du portail déchirent mon pantalon, mais je n'y prête pas attention. Je saute de l'autre côté, mes cheveux fouettent le vent et j'atterris en position accroupie. Je me redresse en essuyant mes mains pleines de terre. Lorsque je constate que mes genoux sont écorchés, un bruit étrange retentit derrière moi. J'ai tout juste le temps de faire volte-face qu'un gorille musclé m'attrape virulemment le bras en criant :

— Oh mon Dieu ! Daisy est là ! J'ai trouvé l'Américaine !

Dommage... je voulais faire ça en toute discrétion sans blesser quiconque. Changement de programme. Il va y avoir des dommages collatéraux.

Je lui assène un violent chassé comme on me les a appris. Il titube à la renverse, relâchant au passage mon bras éraflé par sa poignée de main virulente. Tandis que je l'attrape par la peau du cou, je décèle un éclair de terreur dans ses yeux. Je cogne sa boîte crânienne une dizaine de fois sur le grillage. Sa tête explose contre le fer métallique.

Je m'éclipse hâtivement en entendant des pas approcher, laissant le corps de ma victime ruisseler de sang sur l'herbe. Ce sont sûrement d'autres hommes de mains de Yungolvt dont je ne vais faire qu'une bouchée.

Je ne sais pas où je vais. À vrai dire, je n'ai pas de destination fixe. Je compte courir jusqu'à n'en plus pouvoir, jusqu'à l'essoufflement en espérant que la souffrance physique me fasse oublier la douleur morale et fasse taire toutes ces pensées emmêlées qui causent un capharnaüm dans ma tête. Qu'est-ce qui vient de se passer ? Comment tout a pu basculer en l'espace de quelques instants ?! J'ai semé la route du président et des agents américains et suis venue en catimini à Monterrey pour accomplir une vengeance de longue date, pour faire payer Yungolvt de m'avoir privée de mes parents, sauver le fils de Wilson des griffes du parrain, récupérer le DN et pouvoir redevenir un agent de terrain. Mais si au final c'était l'homme que je sers depuis toujours qui m'a privée de mon père et ma mère ? Cela expliquerait pourquoi Wilson Heilt persistait pour que je ne visionne pas le DN en prétextant la confidentialité. Après tout, on raconte que son contenu peut faire tomber Wilson, que tout ce qu'il aura construit en tant d'années s'effondrera plus vite qu'un château de cartes mis face à une brise de vent. C'est parce qu'il savait que cette vidéo de surveillance retournerait contre lui son espionne la plus redoutable, la dangereuse « version améliorée » de Louane qu'il a kidnappée, programmée et manipulée comme s'il s'agissait d'un robot et non d'un être humain.

Je m'arrête brusquement et me penche en avant, mains appuyées sur mes genoux pour reprendre ma respiration. Le sang tape fort dans ma boîte crânienne. Ma gorge est sèche et j'ai chaud comme si je venais de côtoyer les enfers. Sans plus attendre, je reprends ma course et sillonne les buildings lumineux de Monterrey en tentant d'ignorer ce point de côté qui me fait un mal de chien.

IVY REDOù les histoires vivent. Découvrez maintenant