Quand les kilos s'en mêlent...

Chapitre 26 : Baptiste (1/2)

Le soleil se couche peu à peu et laisse derrière lui, un ciel orangé. Bercé par ce paysage, Baptiste se rend à son entrainement de boxe. Le jeune homme sillonne les rues machinalement, repensant à la journée qu'il vient de passer.

En soit, elle avait plutôt bien commencé. Petit-déjeuner en famille, rythmé par des fous rires et des conversations légères. Fin de matinée en la compagnie de son père qui lui décrivit son nouveau projet d'architecture : la ville de Prague lui a mandé de concevoir un centre-commercial, aux allures futuristes. Baptiste fut fasciné par les plans que conçut son père. Ce dernier ne manque pas d'imagination et aucune de ses conceptions ne se ressemblent. Son père l'a convaincu ; sa succession est garantie car Baptiste compte bien évoluer dans le milieu de l'architecture.

Et enfin, déjeuner en famille durant lequel les Legrand ont dévoré une quantité incroyable de viande, excellemment cuite au barbecue. D'ailleurs, Louise n'a étonnamment pas rechigné à déguster bien plus de nourritures que d'ordinaire. Tout se déroulait bien jusqu'à ce que Baptiste reçoive un appel de Lisa, lui donnant les coordonnées d'un hôtel bon marché dans laquelle sa famille s'était installée. Il se trouve dans la ville de Touques. Baptiste tient toujours ses paroles. Par conséquent, il confirma sa visite à Lisa, tout en craignant le pire.

Le problème n'était pas la distance qui les séparait : Touques est à huit minutes de Deauville. Le souci résidait ailleurs et Vanessa en était la principale concernée. Lorsqu'elle l'avait retrouvée ; Baptiste ne put que constater qu'elle était véritablement celle qui faisait battre son cœur. Le baiser de Lisa aurait pu le faire douter mais il n'en fut rien. Vanessa lui paraissait toujours plus belle, plus rayonnante, plus intéressante que les autres et en l'occurrence Lisa. Ses sentiments sont donc vrais et sûrs ! Au lieu de les lui confier et de la rassurer sur la place qu'elle tient dans son cœur, Baptiste n'eut d'autres idées que de lui mentir.

C'est mal voire dangereux quand on vit les premières semaines d'une relation. Le jeune homme en a conscience. Cependant, Baptiste juge inutile d'inquiéter Vanessa en lui expliquant sa situation avec Lisa. Il a fait son choix : celui de ne plus venger sa sœur mais d'aider Lisa et sa famille à surmonter cette épreuve. Certes, du haut de ses dix-sept ans, son soutien n'aura guère de répercussions dans la résolution de leurs problèmes mais il aura eu le mérite de ne pas leur tourner le dos. Ni Louise, ni Vanessa ne peuvent comprendre son avis. Toutes deux détestent férocement Lisa et n'éprouveraient sans doute aucun compassion en apprenant ce qu'elle vient de vivre.

De ce fait, Baptiste décida de garder le silence même s'il pense que Vanessa ne tardera pas à découvrir la vérité. Déjà la veille, il avait réalisé que sa petite-amie comprenait que son passage chez Lisa ne s'était pas présenté comme prévu. D'aucuns mots, elle n'usa; un simple regard suffit. Sur le coup, il parvint à cacher cette toute nouvelle opinion qu'il porte sur Lisa. Irritée, Vanessa l'avait donc laissé rejoindre « Julien », tout en doutant sur l'authenticité de ses propos. C'était la première fois qu'ils se querellaient. Cet épisode fut désagréable mais permit à Baptiste de constater que Vanessa pouvait se montrer jalouse. C'est un bon point, cela signifie qu'elle tient un tant soit peu à lui.

Coupable d'avoir éventuellement blessé sa bien-aimée, Baptiste se rendit sur Touques tout en redoutant sa prochaine discussion avec Vanessa... L'hôtel que partage la famille Gomez est loin d'être un palace. Deux lits pour cinq personnes. Antonio, le père dort à même le sol, dans un sac de couchage. Baptiste fut peiné qu'une famille entière doive subir ce genre de choses. Certes, les parents ont provoqué leur malheur mais les enfants n'en sont en aucun cas responsables. Prévenant, Baptiste avait fait quelques courses, dans une supérette afin de les tenir à l'abri du besoin, pendant plusieurs jours. Les parents de Lisa furent extrêmement gênés qu'un adolescent, dont il ne connaissait pas l'existence, leur vienne en aide. Seulement, leur condition étant au paroxysme de la détresse, ils n'eurent pas le courage de le rembarrer.