Chapitre 22 : Vanessa

316 53 6
                                    

Vanessa stresse. Elle n'a pas dormi de la nuit, a constaté ce matin avoir pris cinq cent grammes et pour finir, Baptiste est en retard. Son petit-ami prend beaucoup trop les choses à la légère. C'est tout lui ! Ne se rend-il donc pas compte que Vanessa est sur le point de se jeter dans la gueule du loup ?

Ce qui les attend est loin d'être amusant. Baptiste va assister à un échange de remarques cinglantes entre son père et elle ; il va sans doute se sentir paumé dès lors qu'il aura pénétré la maison des Diakos.

Hier, Vanessa a appelé sa mère, sa cousine puis Clara afin d'ordonner ses idées. Toutes les trois lui ont conseillée d'agir avec maturité et de passer outre le comportement affligeant de son père. La jeune fille aimerait être capable de renvoyer chacune de ses critiques par un soupir présomptueux. Néanmoins, c'est dur pour la jeune fille de rester sereine dès lors que son géniteur pose son regard vaniteux sur elle. Il est si... agaçant !

Vanessa engloutit machinalement un bol de glace à la vanille, malgré sa prise de poids. Elle n'a pas faim mais ne peut s'empêcher de remplir son estomac, comme pour combler un manque. Ce manque auquel son père devrait remédier s'il était tout bonnement normal.

Baptiste toque à la porte et entre sans même attendre son approbation. La bouche pleine, Vanessa cache son bol, derrière la cafetière. Puis, elle se ravise. Après tout, Baptiste doit bien se douter que Vanessa ne se nourrit pas que de légumes verts...

Submergée par sa pulsion, Vanessa continue de manger. Son petit-ami s'affiche alors, un sac à la main. Il lui sourit et l'observe intensément, comme à chaque fois qu'il est amené à la voir. Vanessa ne le comprend pas. C'est difficile de croire qu'il l'ait choisie elle à une autre.

- Comment tu vas ? s'interroge-t-il.

- Mal ! garantit Vanessa. Mon père me rend malade ! Je ne dors pas et je ne mange pas !

Baptiste lui désigne son bol, regorgeant de crème glacée. Vanessa avale une dernière bouchée, en répondant :

- En tout cas, je ne dors pas...

- Vaness', tu me fais trop craquer, susurre-t-il, d'une voix rauque.

La jeune fille baisse sa garde, toujours autant surprise par sa capacité à l'attendrir. Avoir la possibilité de se reposer sur quelqu'un : c'est un privilège que Vanessa ne connaissait pas avant d'être avec Baptiste.

Il rend la vie facile quand tout lui parait compliqué et surtout, il ne cesse de la cajoler. Dans la semaine, son petit-ami lui a offert plusieurs bouquets de fleurs et s'est montré très prévenant. Baptiste s'attelle d'ailleurs en ce moment même, à l'embrasser avec enthousiasme.

Auparavant, Vanessa n'avait jamais goûté les lèvres d'un garçon. Elle n'a donc aucun point de comparaison mais une chose est certaine : les baisers de son cher et tendre sont plus que satisfaisants. Vanessa doit même ralentir sa ferveur pour pouvoir en placer une.

- Arrête Baptiste, lui demande-t-elle. Il faut qu'on garde notre sérieux.

- Ce qu'on faisait était tout à fait sérieux ! atteste Baptiste, avant de se jeter de nouveau sur elle.

Vanessa réitère son geste et maintient une distance entre eux, en l'incitant à reculer. Baptiste se cogne alors contre sa balance.

- Qu'est-ce que ton pèse-personne fiche dans ta cuisine ?

- Ça peut paraitre surréaliste mais pour moi, ça a du sens !

- C'est clair qu'il n'y a rien de plus banal, répond-il. Je ne sais pas si je t'en avais fait part : mes parents cachent le micro onde dans leur salle de bain.

Quand les kilos s'en mêlent...Where stories live. Discover now