Chapitre 6 :

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- "Je suis résolu à tout tenter pour te tirer d'ici, s'il faut mettre le feu au couvant, je le brûlerai. Je ne veux rien entendre. Tu m'appartiens. Dans quelques jours tu seras à moi, ou je périrai ; mais bien d'autres périront avec moi"* Mya...

Mya se réveille le front en sueur. Qu'est-ce que c'était que ça ? Cette citation... elle provient de son livre favoris, et seul Ethan en connaît la réplique. Mais cette voix... ça n'était pas Ethan.

La porte s'ouvre violemment, la poignée fissurant le mur, faisant sursauter une fois de plus l'adolescente.

- Est-ce que ça va ?! Je t'ai entendue crier ! Qu'est-ce...

- Je... je n'ai pas crié... souffle-t-elle, reprenant ses esprits.

- Pourtant j'ai...

- Demyan je te dis que je n'ai pas crié !

Demyan, surpris par le ton brutal des paroles de sa fille, se redresse d'une raideur telle que rien ne le ferait plus plier. Mya, de son côté, agrippe l'épaisse couette dans ses mains fragiles, les bras tremblants, avec un seul espoir : qu'il sorte. Et si les quelques larmes qui commencent à perler au fur et à mesure de ses tremblement ne le font pas partir, le regard assassin qu'elle lui lance en relevant vivement la tête le fait sourire brèvement avant de se détourner lentement et de quitter la pièce, claquant la porte avec force.

À quoi s'attendait-il ? De la bonne humeur de la part de Mya ? Sûrement pas en venant à peine de se réveiller. Et encore moins après un mauvais rêve. Et puis quoi ? Monsieur est énervé qu'elle ne l'ai pas appelé "papa" ? À l'occasion il n'est qu'un vampire fou qui prétend être celui-là même...! Elle n'a aucune raison de le croire, certainement pas sans preuves !

Jetant un regard perdu autour d'elle, elle remarque que la chambre, sa chambre maintenant, est habillée d'un décor chaleureux, mélangeant bleu et blanc, et grands et petits objets tels des cadres photos -vides encore- et des boîtes de rangements. Ce qui ne peut pas passer inaperçu non plus sont les innombrables peluches juchées çà et là sur les meubles ou fauteuils. Tout ce qui se trouve ici est à son image.

Mya à la désagréable sensation d'avoir été épiée toutes ses dix-sept dernières années. Personne ne la connaît mieux qu'elle même. Enfin, c'est ce qu'elle se disait avant d'atterrir mystérieusement dans un endroit étrange.

Les yeux fixés sur un morceau de tissu noir depuis quelques secondes, elle réalise tant bien que mal qu'il s'agit de son sac à dos, celui dans lequel elle avait glisser tous ses objets précieux avant de partir.

Se levant prudemment, elle se dirige à l'autre bout de la pièce pour s'asseoir en tailleur derrière le sac. En sortant son téléphone portable avec espoir, elle compose en vitesse un numéro de téléphone. Et quatre sonneries plus tard, la voix d'Ethan répond :

- Salut, c'est Ethan, enfin, mon répondeur. Je ne suis pas joignable pour le moment alors qui que vous soyez, évitez d'insister d'appeler, ça ne sert à rien. Bye.

La jeune fille sourit. Non pas parce qu'elle tombe sur le répondeur de son ami ! Simplement car elle se souvient de ces paroles : elle était avec lui ce jour là, et sa mère l'avait appelé à cinq reprises. C'est là qu'est apparu ce message empli de gentillesse.

Bon, puisqu'il ne répond pas, passons à autre chose avant qu'il rappelle. Rien ne manque dans son sac, toutes ses affaires y sont. Elle n'avait rien pris de plus que des effets personnels, et de la nourriture pour chat.

Pour chat...

- Happy ! s'écrie-t-elle soudainement.

Comment a-t-elle fait pour ne pas y penser plus tôt ?!

Elle se lève précipitamment, prête à combattre n'importe quelle personne lui ayant pris sont chat. Mais dans sa précipitations, elle se cogne contre le pied de la commode qu'elle n'avait pas vue, pourtant imposante.

Il lui faudrait tout le courage du monde pour ne pas verser ne serait-ce qu'une larme. Et elle n'a pas tout le courage du monde, elle n'en pas même un tout petit peu. Alors ce n'est pas une larme ni deux qu'elle laisse s'échapper : se sont des sanglots silencieux de douleur. À tel point que Mya finit étalée sur le sol, se mordant désespérément l'intérieur de la joue pour atténuer la douleur.

Puis d'un seul coup, plus rien. La douleur s'est envolée, et Mya peut enfin reprendre une tête normale et sécher ses larmes, avant de se remettre en chemin - à vitesse raisonnable.

La main sur la poignée de la porte légèrement endommagée, la jeune fille souffle un bon coup, parée à découvrir ce nouvel endroit encore inconnu à ses yeux. Et si... le paysage était affreux ? Positionné au sommet d'une montagne de gravats, où personne ne peut accéder ? Est-ce qu'elle pourrait en sortir, elle ?

Des bruits de pas retentissent derrière sa porte avant de s'arrêter et laisser de nouveau place au silence.

Elle ne veut pas être retenue captive ici. Elle veut savoir où elle se trouve, et comment elle est arrivée ici. Car ce n'est pas tous les jours que l'on change d'endroit en un claquement de doigts. Il s'est passé quelque chose avec la voiture... comme un portail qui les aurait fait atterrir ici.

Et le petit garçon qu'Elias a faillit percuter, comment va-t-il ?!

Le visage de Mya devient livide en un rien de temps, et bien vite elle oublie une fois de plus son chat. Est-ce qu'il a écrasé ce garçon ? Est-ce que ça va encore recommencer comme avec Keo ? Non... ça ne recommencera pas. Ça ne doit pas recommencer !

Cette fois, elle est déterminée, résolue à ne pas se laisser devenir esclave de vampire - dont un qui prétend être son père.

La porte s'ouvre. Quelqu'un l'ouvre. Et plutôt fortement. La poignée -la pauvre aura beaucoup subit aujourd'hui- ne manque pas de culbuter en plein dans la poitrine de Mya, qui se plie en deux sous le poids de la douleur.

- Est-ce que c'est une blague ? Maugrée-t-elle.

Ça n'en était clairement pas une. L'individu, qui n'est autre qu'Elias, ne prend pas la peine de s'inquiéter de son mal être, et s'abaisse à sa hauteur, portant quelque chose dans ses bras.

Happy s'empressa de sauter des bras du vampire pour aller se frotter contre la jambe de sa maîtresse dans un tendre miaulement. Cette dernière laissa planer la douleur pour serrer dans ses bras son animal à la manière d'une hystérique qui n'aurait pas vu le jour depuis des mois.

- Comment va ta blessure ?

La voix ténébreuse, froide et sonnant en couperet ramène la jeune fille au présent. Elle se lève doucement, déposant le chat sur son lit, puis avec un regard menaçant, s'avance vers le petit blond -pas si petit que ça quand on se rend compte-, puis, très sûre d'elle, elle met toute la force qui lui reste dans une gifle douloureuse.

- Espèce d'abruti !

•••

J'ai eu du mal avec ce chapitre... je l'ai écrit sur trois jours, et je n'en suis pas très convaincue... enfin, il est toujours meilleur que ma note du bac blanc de sciences 😂😂😂

*Référence à la nouvelle "Les âmes du purgatoire" de Merimée

Traquée par un vampireWhere stories live. Discover now